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Istanbul : L’Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF) salue Nikos Romanos et sa résistance

Aujourd’hui, nous étions dans la rue pour Alexis, assassiné par l’État Grec, et pour Nikos Romanos, en grève de la faim depuis 26 jours contre la répression du même État.

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour nos sœurs et nos frères qui ont été assassiné-e-s alors qu’ils résistaient en Grèce, à Ferguson, au Mexique, à Kobanê.

Aujourd’hui, nous étions dans les rues pour Berkin, Ali İsmail, Ethem, Arin, Kader, Suphi Nejat.

Tandis que les États tuent nos sœurs et nos frères dans le monde entier, nous, anarchistes révolutionnaires, nous étions dans les rues avec notre colère contre les États, les capitalistes, les entreprises et les assassins. Même si la police s’est mise en travers de notre route et nous a attaqué-e-s avec ses flashballs, ses lacrymogènes et ses matraques, ils n’ont pas pu supprimer notre colère. Nous avons résisté avec nos drapeaux noirs en hurlant nos slogans.

Cette passion pour la liberté se fait plus grande aujourd’hui. La colère pour celles et ceux qui ont été assassiné-e-s par l’État enflamme nos émeutes.

L’Action Anarchiste Révolutionnaire (DAF) salue le compagnon Nikos Romanos et sa résistance.

Aujourd’hui, avec toute cette rage contre le pouvoir qui vole des vies, avec les idéaux d’un monde libre, les drapeaux noirs sont déployés tout autour du monde. Contre les entreprises qui exploitent notre force de travail pour plus de profits ; contre les États qui assassinent beaucoup d’entre nous au nom des frontières qu’ils dessinent ; contre tous les pouvoirs qui remplissent leurs poches avec nos vies qu’il détruisent, nous rendant plus pauvres et les riches plus riches. La rébellion est vivante dans la rage de l’anarchisme. La rage contre les patrons, les entreprises, les assassins et les États propage une marée complète de drapeaux noirs. La douleur d’être négligé-e-s, enlevé-e-s et assassiné-e-s se transforme à présent en colère, et les rues toutes entières brûlent de rage.

Il y a exactement 6 ans, dans le quartier Exarchia d’Athènes, Alexandros Grigoropoulos a été tué à l’âge de 16 ans parce qu’il était anarchiste. Tué par un flic, par la balle de son arme, parce qu’il a transformé sa colère en rébellion et est sorti dans la rue, a appelé à se venger pour les vies qui avaient été prises, parce qu’il n’a pas obéi aux pouvoirs et qu’il résistait à tout prix, pour la liberté. Le 6 décembre 2008, la balle qui a frappé Alexis s’est changée en feu de révolte dans les rues. Bien que les assassins aient continué leurs attaques, la rage contre ceux qui ont fait taire un cœur qui battait pour la liberté ont incendié les rues d’Athènes, de Thessalonique, d’Istanbul et de partout.

Nikos Romanos, qui était avec Alexis le jour où celui-ci a été tué et partage avec lui cette conviction pour un monde libre, est maintenant captif parce qu’il est anarchiste. Romanos est captif parce qu’il n’est pas resté silencieux contre l’injustice, parce qu’il n’a pas abandonné malgré l’oppression de l’État, parce qu’avec la même conviction que celle de son compagnon assassiné, il a poursuivi sa lutte contre tous les pouvoirs. Ceux qui pensaient pouvoir mettre un terme à cette lutte en tuant Alexis ont à présent capturé Nikos, espérant par là faire s’arrêter un autre de ces cœurs qui battent pour l’anarchisme. Tout comme en 2008, les rues sont remplies de colère contre l’État, qui continue d’attaquer Romanos par l’isolement, l’oppression et la torture. Alors que Romanos mène une grève de la faim depuis le 10 novembre, d’autres compagnons anarchistes en prison ont eux aussi débuté une grève de la faim solidaire ; et la même voix fait écho dans les rues ardentes et dans les cellules des prisonniers résistants : « Tant que nous respirons et vivons, que vive l’anarchie ! ».

Les pouvoirs qui ont assassiné Alexis en 2008 et enfermé Nikos aujourd’hui pensent qu’ils peuvent passer sous silence la rage grandissante contre l’injustice dans le monde entier. Ils continuent d’emprisonner, d’attaquer et de tuer derrière cette illusion.

Au Mexique, 43 étudiants qui résistaient à la politique des pouvoirs qui volaient leur futur ont disparu, de la main de l’État. Leurs corps ont été retrouvés dans des fosses communes de nombreux jours plus tard. Juste ppour le fait d’être noires, des personnes sont visées par la répression fasciste du pouvoir et deviennent les cibles des balles de la police ; et ceux qui résistent à leur arrestation sont étranglés et tués par la police. Beaucoup de nos frères, comme Berkin, Ethem Ali, Ahmet ont résisté pour leur vie et ont été assassiné par l’État policier. Pendant que celles et ceux qui résistent à Kobanê pour créer une nouvelle vie, comme Arin, comme Suphi Nejat, comme Kader, sont tué-e-s par les bandes, les militaires et les soldats de l’État, celles et ceux qui sont dans les rues de chaque recoin de la région embrassant la résistance de Kobanê, comme Hakan, comme Mahsun, sont ciblé-e-s par la police assassine du même État.

Où que celles et ceux qui luttent contre l’injustice, qui résistent pour reprendre leurs vie, qui luttent pour leurs convictions de liberté soient dans les rues, il y a lutte contre l’oppression, la torture et le massacre. Les oppresseurs pensent qu’ils peuvent décourager celles et ceux qui ne leur obéissent pas en les enfermant, en les enlevant ou en les assassinant ; un cri de liberté poussé quelque part trouve de l’écho dans toutes les directions. Des cellules d’Athènes au Mexique, des rues de Ferguson et d’Istanbul aux terres libres de Kobanê, le souhait d’un nouveau monde se propage tel une inondation. A présent, cette passion pour la liberté grandit ; la rage contre les meurtres attise le feu de la révolte dans les cœurs.

Cette révolte se dirige contre le pouvoir qui vole nos vies, qui cherche à détruire notre liberté, qui nous assassine. Cette révolte se dirige contre le capitalisme et les États. Cette révolte se dirige contre toutes les formes d’enfermement.

De cette révolte pour la liberté dans nos cœurs, l’anarchisme grandit dans le monde entier.

Et notre lutte s’étend d’un bout du monde à l’autre, porté par les vagues de drapeaux noirs.

Vive la Révolution, Vive l’Anarchie!

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