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[France] SPIP : des matons sans uniforme

À la mi-novembre, une conseillère du Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation (SPIP) a été agressée juste devant la taule de Villepinte. Alors qu’elle quittait son sale boulot, deux hommes l’ont rouée de coups et, avant de partir, ils lui ont dit de « faire passer le message ».

Mais qu’est-ce que le SPIP ? Ce service dépend de l’Administration Pénitentiaire (AP) et ses conseillers sont formés à l’École Nationale de l’AP d’Agen. Sur les bancs, ils coudoient les surveillants avec qui ils travailleront après, en prison. En effet, les conseillers du SPIP sont de vrais alter-ego des matons, le visage « gentil » de cette machine à broyer les personnes qu’est la prison. Et, tout comme les matons, ils sont indispensables à son bon fonctionnement.

Le but de l’État est d’enfermer toujours plus de monde (comme le montre bien le plan visant à construire 13000 places de plus en taule). Pour cela ils doivent garantir le calme dedans, avec les chantages sur la « bonne conduite », et aussi étendre la prison dehors, avec les « mesures alternatives ».

En taule, ce sont les conseillers du SPIP qui valident les projets de « réinsertion » des détenus. De ce fait, ils ont un grand pouvoir pour ce qui concerne l’acceptation ou pas, de la part du juge, des demandes de libération anticipée ou d’aménagement de peine. Dehors, leur fonction est « l’assistance et le contrôle » des personnes qui ont écopé de sanctions pénales alternatives à l’incarcération, comme la mise à l’épreuve, la liberté conditionnelle, le travail d’intérêt général et autres aménagements de peine (par exemple le placement sous surveillance électronique). Ce sont eux également qui signalent les personnes qui ne respectent pas leurs obligations « alternatives », en les envoyant au trou.

Le SPIP a donc un rôle central dans cette « individualisation de la peine » qui est à la base d’un système de prix et chantages liés aux « alternatives » à l’enfermement pur et simple. Un système qui casse la solidarité entre détenus et pousse chacun à intégrer l’idée que la peine est nécessaire et qu’on ne peut s’en sortir qu’en collaborant avec ses propres bourreaux.

Mais, comme chaque rouage de la machine infernale de la prison, le SPIP n’est pas une entité abstraite. Ses conseillers sont des personnes en chair et en os – et les os sont fragiles… Entendu, le message ?

• SPIP Paris
12-14 rue Charles Fourier, 75013 Paris

• SPIP Seine-Saint-Denis
29-31 rue Délizy, 93500 Pantin

Antenne CSL Gagny :
• Centre de semi-liberté, 38-42 avenue Aristide Briand, 93220 Gagny
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Extrait de Lucioles n°20, bulletin anarchiste de Paris et sa région, décembre 2014.

Toulouse : manifestation pour la ZAD du Testet

Pour l’abandon définitif du projet de barrage a Sivens !
Pour la réappropriation de nos vies et de nos territoires !
Pour la démilitarisation de l’espace public !
Pour l’amnistie complète des inculpé-es de Sivens !

Notre mouvement se renforce et ne se laisse plus diviser entre catégories aussi limitantes et grossières que « bons » ou « mauvais » manifestants, « non-violents » ou « djihadistes verts ».
Notre résistance fait écho en France et ailleurs, partout ou nos vies n’ont plus de place dans les logiques mortifères du système marchand.
L’État s’est enfermé dans cette impasse et n’a su proposer pour dialogue que mépris et répression.

Ne nous laissons plus intimider par les forces de répressions, réapproprions nous notre espace public !

Nous sommes déterminés a en finir avec toutes les violences de l’État !

Nous ne bougeons pas de Sivens, nous y défendons nos lieux de vie !

Appel à Rassemblement national
Toulouse, place Jean Jaurès
Samedi 8 Novembre 2014, 14h

Le T.E.S.T.E.T.
(Tous Ensemble pour Sauver le Testet et Tout le reste)

Chili : devant les menaces du pouvoir

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Devant les menaces du pouvoir. Contre le silence et l’immobilisme :
!!! Propageons la révolte par la libération totale avec toute forme de lutte, contre toute type d’autorité !!!

Dans les dernières semaines, nous avons vu comment à travers de la presse des puissants une nouvelle offensive médiatique/répressive a été lancée contre le milieu anarchiste/anti-autoritaire. Avec l’idée d’attraper les responsables d’attaques incendiaires et explosives qui se sont produites de 2011 jusqu’à cette date, des “coupables présumés” se configurent de nouveau à travers des pages de journaux et des écrans de télévision afin de valider de futurs coups répressifs devant “l’opinion publique”, en glissant des identités possibles, des accusations et des pistes d’enquêtes.

C’est un contexte qui n’est pas nouveau pour la continuité des stratégies que le pouvoir développe à travers l’histoire afin d’écraser toute expression de lutte radicale et révolutionnaire. De plus, nous avons le cas récent de ce qui s’est passé en 2010 avec la campagne médiatique qui a ouvert la voie à la répression du 14 août de cette année, l’opération «Salamandre» par l’ancien procureur Peña, dans laquelle plus d’une douzaine de domiciles ont été perquisitionnées, des centres sociaux et des maisons squattées et l’arrestation de 14 compas et d’autres personnes pour les accusations de la dénommée «Caso Bombas”, qui, après avoir passé près d’un an en prison, ont fini par être acquitté-es pour manque de preuves

Aujourd’hui, l’ennemi recommence à renforcer son déploiement communicatif et répressif pour donner des signaux de gouvernabilité et de contrôle devant l’augmentation croissante du nombre d’actions explosives et incendiaires revendiqués par des anarchistes et d’autres groupes sans revendication attribuées par le pouvoir à des groupes du même type. Le pouvoir a maintenant défini un scénario qui favorise la psychose collective pour les attentats à la bombe tandis que, dans le même temps, les médias déploient les anciennes et nouvelles thèses de la police sur l’identité des auteurs de ces attaques, la nécessité sociale d’arrêter. Ce déploiement de communication et de son homologue répressif, avec des réunions entre les hauts responsables des services de renseignement, de l’exécutif, du ministère public et de la police, ont eu comme point de repère la vague d’attentats qui ont eu lieu pendant les mois de mai et de juin 2014 (revendiqués par des anarchistes), et plus récemment la bombe qui a explosé à la mi-juillet contre ​​un véhicule du métro durant les heures de service ouvertes aux passagers (qui n’a pas été revendiqué), entre autres. 

Mais au-delà de ce dispositif d’urgence récent, le pouvoir et ses appareils de renseignements ont réactivé ses communications offensives suite à l’arrestation en Espagne des compagnon-nes Monica Caballero et Francisco Solar en novembre 2013, accusé d’attentats à la bombe contre des églises. Puis il a continué la diffusion des thèses et des suppositions policières dans la presse après la mort dans l’action du compagnon Sebastian Oversluij en décembre 2013 au milieu d’une expropriation de banque, alors même chose se produit après l’arrestation de la compagnonne Tamara Sol, qui a tiré sur un vigile d’une banque en janvier 2014, et avec tout ce qui entoure le procès et la condamnation des accusés dans le “Caso Security”

Qu’est-ce que cherche l’ennemi aujourd’hui? Simple, il suffit de regarder de près la presse officielle dans son rôle de porte-parole dans le domaine. Ce que cherche le pouvoir, c’est l’idée que, derrière les dernières attaques, ce sont principalement les compagnons sous enquêtes et accusés du “Caso Bombas” qui ont joué un rôle actif dans la solidarité avec les prisonniers de la guerre sociale. L’ennemi cherche à valider l’idée que la solidarité révolutionnaire revient à placer des engins explosifs et que la lutte anarchiste est uniquement soutenue avec des bombes, parce que tout sujet actif dans cette lutte peut être la cible de persécution. Pour ce faire, les représentants du domaine seront également tenter de modifier la loi anti-terroriste pour renforcer sa capacité répressive avec des agents d’infiltration et d’autres techniques propres à l’action policière contre le trafic de drogue.

Cependant, comme cela a déjà été dit, l’expérience révolutionnaire à travers l’histoire montre que de telles tactiques font partie de l’arsenal varié avec laquelle les agents du domaine tentent de neutraliser et d’anéantir les mouvements et milieux de lutte qui propagent la rébellion contre le système de domination, empêchant ainsi l’extension du conflit contre le pouvoir vers d’autres acteurs de la lutte et la propagation des idées et pratiques de liberté à d’autres secteurs de la société.

Cependant, ce qui est recherché à moyen terme est l’emprisonnement de compagnon-nes et attaquer un milieu de combat collectif.

Compte tenu de cela, notre position n’est pas la victimisation ou la tentative de nettoyer l’image de l’offensive anti-autoritaire ou de  l’idéologie “anarchiste”, mais aussi permettre que l’immobilité et le silence laissent place aux projets de ceux qui souhaitent faire de la société un cimetière de l’obéissance, de la résignation et de la lâcheté.

Nous appelons les compagnon-es anti-autoritaires à assumer ce contexte dans une perspective collective, de donner la priorité à la solidarité avec nos compagnon-nes visé-es par la presse et de défendre nos positions à combattre par tous les moyens à notre disposition face au pas en avant du pouvoir. La lutte anti-autoritaire ne hiérarchise pas entre les compagnon-nes ou les moyens de lutte, dont chaque geste, aussi petits qu’ils puissent paraître, peuvent apporter pour lutter contre le cercle que tente d’imposer le pouvoir si nous voulons répandre des idées, des valeurs et des pratiques anti-autoritaires qui identifient clairement l’ennemi.

Que le fait d’être au courant des avancées du pouvoir ne peut pas être une raison de tomber dans la paranoïa, l’immobilité et dans l’auto-silence des idées. N’attendons pas que ce soit les autres qui agissent et aillent de l’avant concernant les aspects d’auto-organisation de notre lutte, la propagande et l’action multiforme, avec des discussions et des débats qui renforcent l’affinité, avec des liens qui permettent de rendre plus fort la camaraderie et de la solidarité pour faire face à d’éventuelles coups répressifs, la lutte ne s’arrête pas une minute. Tirons les leçons de nos erreurs passées, comme l’ennemi apprend des siennes.

Parce que la guerre contre le pouvoir, aiguisée aujourd’hui, les luttes et rébellions continues qui nous unit avec tant de compagnon-nes anarchistes et révolutionnaires dans l’histoire et le présent, dans ce pays et dans d’autres plus lointains, nous appellent à l’action devant l’attaque contre nos idées et compagnon-nes en lutte, en combattant contre l’atomisation et souhaite s’extirper du contexte actuel.

Que le silence et la commodité quotidienne ne laissent pas la voie ouverte à la répression. 

Montrons aujourd’hui que nous sommes vraiment en lutte.

Propageons l’offensive anti-autoritaire contre le pouvoir et tout type d’autorité !

Quelques anarchistes qui ne se rendront pas. 
Août 2014, Chili.

Appel international contre la délation

pigeoncamerasAu sein de l’éventail d’expériences de lutte et de façons de vivre l’anarchie, la complicité, la confiance et les liens d’affinité sont des codes fondamentaux pour construire et développer une confrontation vis-à-vis du système de domination et de contrôle qui puisse avoir la moindre possibilité de porter des coups qui fassent vraiment mal. De nombreux groupes d’action et collectivités anarchistes ont ainsi tissé des réseaux d’affinités et se solidarisent avec les luttes de communautés libres ou qui résistent à la civilisation. Après avoir relu notre histoire, et observé des cas comme ceux de Bolivie ou celui d’el grillo [voir Caso Bombas] au $hili, ou encore la pression judiciaire à l’encontre des camarades qui résistent au Grand Jury aux États-Unis, nous nous inquiétons de savoir comment serait-il possible de vivre une affinité en portant le stigmate de la délation à nos côtés. Comment étendre la révolte avec le soupçon établi dans nos cœurs ?

La prison court dans nos veines.

Il est inévitable qu’une dissidence sérieuse et une vie anarchiste conséquente aient tôt ou tard à assumer une position vis-à-vis de la prison, que ce soit pour le simple fait que nous ayons des camarades enfermé-e-s aux quatre coins du monde ou parce que nous-mêmes risquons d’être détenu-e-s. Risques qui ne devraient pas être assumés seulement par celles et ceux qui sont aujourd’hui connu-e-s comme insurrectionalistes, mais par toute personne qui se soit déjà rendue à une manifestation, une révolte ou qui ait décidé que son opposition au système devait devenir action. En ce sens, la prison est une réalité qu’il est impossible de nier et, en conséquence, son refus radical devrait lui aussi être quelque chose d’irréfutable et non-négociable. Ce rejet radical s’appuie sur la base de la non-délation, et rien d’autre. Il s’agit de ne dénoncer personne. Aussi simple et radical que ça, parce que seule cette posture personnelle individuelle peut renforcer une collectivité en confrontation avec le pouvoir.

Appel contre la délation.

Se rendre “responsable” d’une position antagoniste envers la domination passe par bien plus que la signature d’un quelconque communiqué ou la “reconnaissance” plus ou moins publique d’actions déterminées qui, en essence, suppose la même logique de rendre quelque chose d’identifiable par la police. Et si l’anonymat, l’attention et les ombres font partie de nos responsabilités envers nous-mêmes, il nous est aussi indispensable de faire attention aux autres, et aujourd’hui en particulier des caméras, des yeux vigilants et, oui, de la société aussi.

Nous faisons donc cette invitation à l’analyse, à la mémoire critique, à l’action et à la propagande qui, au-delà de réduire cette lutte à une raillerie publique envers les délateurs, pointe plutôt vers une propagation constante de nos idées antagonistes et à la solidarité interne entre camarades pour nous renforcer les un-e-s les autres au sein de notre préparation en tant que personnes en lutte contre la domination, avec des liens solides qui nous permettent de mettre en jeu notre vie et notre liberté dans des environnement d’affinité et de confiance, que nous nous connaissions personnellement ou non.

Attaquer les caméras de vidéo-surveillance, les magasins qui les vendent et les centres qui les produisent, propager les idées de solidarité basée sur la non-délation, lutte contre la délation sociale et carcérale.

Pour la destruction des valeurs citoyennes policières !

Nous partageons une contribution des compagnons de l’Allemagne pour attaquer les caméras de vidéo-surveillance, ici (en espagnol).

traduit de l’espagnol

Istanbul, Turquie : journée de funérailles de Berkin Elvan

Berkin Elvan, grièvement blessé à la tête par une grenade lacrymogène en Juin 2013, est mort le 11 Mars 2014. Les funérailles du garçon ont eu lieu le 12 Mars au cimetière Feriköy dans le quartier Şişli d’Istanbul. Berkin n’avait que 15 ans lorsqu’il est tombé dans le coma.

La police a attaqué la foule massive qui manifestait à Şişli pour les funérailles de Berkin.

Au cours de la résistance après les funérailles dans les quartiers Pangaltı et Kurtuluş, des banques ont été détruites, et les bureaux électoraux du AKP, parti au pouvoir, ont été démolis et incendiés.

Le même soir en Grèce, des gens se sont rassemblés en mémoire de Berkin à Athènes, dans le quartier d’Exarchia, où Alexis Grigoropoulos, 15 ans, a été tué par balle en Décembre 2008 ; un slogan dans la rue dit :

Berkin Elvan, mort à 15 ans, ACAB
Pour les frères et soeurs partis trop tôt ((A))

Appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression (17-24 mars 2014)

Ceci est un appel à une semaine de solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression, qu’ils soient enfermés derrière les barreaux des cellules de prison ou en clandestinité pour rester à l’air libre.

L’état du Mexique concentre son attention sur le milieu anarchiste florissant qui a attaqué activement les appareils de défense de l’état, c’est-à-dire le fondement sur lequel il repose. C’est le meilleur moment pour nous inspirer de ce milieu anarchiste, et montrer notre amour pour les compagnons emprisonnés. L’histoire du Mexique est très riche, et ne peut être résumer dans un texte comme celui-ci. Ce qui peut être mentionné, cependant, ce sont les efforts qui ont été réalisé pour vivre en conflit avec l’État. Cet appel vient à un moment où le milieu anarchiste du Mexique a activement contribué à la lutte contre le pouvoir et la domination. Attaques de véhicules de polices, attaque de banques, de bâtiments gouvernementaux, et d’autres symboles du pouvoir ; ces attaques ont poussé l’état mexicain à pourchasser ceux qui ont effectivement affaibli son fondement qu’est la paix sociale.

Il y a eu récemment divers épisodes de répression ciblées contre les anarchistes au Mexique : l’arrestation de Mario Tripa en 2012 et sa récente ré-arrestation en janvier 2014, la détention en cours de Mario Gonzalez, l’enlèvement et l’incarcération de nombreux compagnons anarchistes, la déportation d’Alfredo Bonanno qui s’est vu refusé l’entrer sur le territoire mexicain, l’interrogatoire et la déportation de Gustavo Rodriguez.

Il y a eu une réponse forte à cette répression de la part des anarchistes du Mexique, qui ont célébré et montré le courage des compagnons à travers la poursuite d’attaques en solidarité active. La semaine du 17 au 24 mars, nous en appelons à la force internationale et à la solidarité avec les anarchistes du Mexique confrontés à la répression. Maintenant, à un moment où les yeux de l’état et de ses sbires sont tournés vers nos camarades, il est urgent que notre réponse soit claire.

« Néanmoins, malgré l’imminente situation de contrôle gouvernementale, il y a en a encore qui ne sont pas effrayés, ceux qui de jour ou de nuit, seuls ou en groupe, par le feu, les explosifs, les blocus ou les armes à feu, montrent que ce n’est pas la vie que nous voulons, que- du moins dans notre perspective- ce système doit être totalement détruit. Leur maudite paix sociale est un mythe qu’ils tentent de nous imposer. Seul les conflits existent. Il est clair que nous devons reprendre le contrôle de nos vies et de nos espaces ; pour cela il n’y a pas d’autres moyens que la guerre sociale. » —Mario « Tripa » Lopez

En espagnol, anglais ici.

Allemagne : résumé depuis les rues d’Hambourg de la journée du 21 décembre 2013

Des milliers de personnes sont venues à Hambourg le 21 Décembre pour participer à la manifestation contre l’expulsion du squat Rote Flora, pour un droit de séjour pour les réfugiés, et faire preuve de solidarité avec les résidents expulsés des maisons Esso. Tout le monde savait que ce serait une journée chaotique, avec des milliers de militants autonomes et des milliers de robocops anti-émeute se faisant face à Hambourg. Pourtant, tout est allé différemment de ce que nous avions prévu.

Le pré- rassemblement devant le squat Rote Flora devait commencer à 14h00, et la grande manifestation internationale était prévue pour 15h00. Des milliers de personnes y étaient déjà réunies à midi. L’atmosphère était super, les gens étaient pleins d’enthousiasme et voulaient manifester dans les rues. Donc, finalement, peu après 15 heures, la marche a commencé. Non seulement c’était l’une des plus grandes manifestations de l’année, mais aussi la plus courte. La police a arrêté la manif sous un pont après 20 mètres. Les flics ont immédiatement utilisé gaz lacrymos et matraques pour forcer les miliant.e.s à s’arrêter. Quelques secondes plus tard, deux canons à eau sont également venus pour repousser la manifestation à l’endroit où elle a commencé.

Ensuite, des militant.e.s ont répondu avec des pierres, des bouteilles et des feux d’artifice contre la police. Les gens ont été repoussés, car de plus en plus de policiers ont pris d’assaut la foule, frappant presque tout le monde sur leur chemin. En fin de compte il semblait que, même s’il y avait des centaines de manifestants se battant contre les flics, ils n’avaient aucune chance car il y avait des centaines voir des milliers de flics en armure complète les attaquant encore et encore. Un autre problème était qu’il y avait très peu de matériel à jeter sur la police. De nombreuses personnes s’étaient préparées pour des combats de rue avec la police ce jour-là , mais ont d’abord été paralysé en raison de la rapidité de la police à intensifier la violence. Les militants ont construit des barricades de poubelles, de bancs et de tables de restaurants à proximité. Après trente minutes d’affrontements, la police a réussi à prendre le contrôle de la place en face de la Rote Flora. D’ici là, tout le monde a accepté le fait qu’il n’y aurait pas une grande manifestation à Hambourg ce jour-là. Alors, les gens ont juste utilisé une stratégie différente pour manifester dans les rues.

Peu de temps après que la police ait attaqué la manif, certain.e.s militant.e.s ont tenté de partir; les gens ont réalisé que la manifestation ne pourrait pas continuer, de sorte qu’ils voulaient quitter le lieu et lancer leurs propres actions dans la ville. Même si presque toutes les rues étaient bloquées par des centaines de flics anti-émeute, de nombreux militants ont réussi à quitter le secteur. Ensuite, ils ont formé des manifestations spontanées dans toute la ville. Parfois des manifs avec seulement 50 personnes et parfois des manifs avec plus de 1000 personnes marchant dans les rues, à attaquer les flics, les banques, les commerces (des grandes entreprises comme McDonalds et Vodafone), tout en construisant des barricades. Tard dans la nuit, on pouvait entendre des feux d’artifice et des gens qui criaient des slogans dans toute la ville de Hambourg. Les gens n’ont attendu personne pour commencer l’action, ils l’ont commencé eux-mêmes, à maintes reprises. La plupart du temps la police a tenté de nous chasser et d’arrêter les actions directes, parce qu’il semblerait que les flics n’aient pas eu suffisamment de moyens pour faire plus de vingt arrestations avec charges ce jour-là.

Il est difficile de dire si c’était «une victoire» ou «une perte» pour la protestation. Nous n’avons pas réussi à manifester comme nous avons d’abord voulu. La police a clairement voulu stopper la combinaison des trois luttes majeures à Hambourg: le squat de la Rote Flora, la lutte des réfugiés et des maisons d’Esso. D’autre part, Hambourg a vu des plus grandes émeutes ces dernières années et après la décentralisation de la protestation la police a perdu le contrôle de la situation.

Personnellement, je pense que c’était une bonne journée. Les militants ont montré que l’expulsion du squat Rote Flora ne serait pas tolérée et finirait dans le chaos absolu pour le gouvernement de Hambourg, la police et le capital. Il est toujours agréable de rencontrer des situations où les flics doivent se retourner et juste courir…

Flora bleibt! Le squat Rote Flora reste!

en anglais / collaboration du chat noir émeutier

[Allemagne/partout ailleurs ] manifs bruyantes anti-carcérales pour le réveillon

Le réveillon devant les prisons !
Partout, depuis les centres de rétention jusqu’aux institutions pénales !

Une affiche anti-carcérale  qui a été collée dans plusieurs villes allemandes, et qui dit : 

Le réveillon devant les prisons !
Partout, depuis les centres de rétention jusqu’aux institutions pénales !

Les manifs bruyantes devant les prisons pendant le réveillon sont une tradition courante dans plusieurs endroits du monde pour se souvenir de ceux qui sont détenus par l’État; une façon d’exprimer sa solidarité avec les personnes emprisonnées.

Si nos manifs se tiennent en dehors des prisons ou des centres de rétention – où les prisonniers font face à la déportation parce qu’ils n’ont pas les bons papiers voir pas du tout de papiers – nous voulons venir ensemble pour casser la solitude et l’isolement.

Le système carcéral n’est pas réformable, parce qu’il est pourri depuis sa racine, ici et partout. Ça ne rend pas les gens meilleurs ni ne contribue à résoudre les conflits sociaux. La coexistence en vigueur, basée sur l’esprit de compétition et l’injustice, met sous les verrous ou déporte des gens, d’une part pour être débarrassée de tout ce qui est considéré comme problématique, d’une autre pour intimider et faire des exemples de ceux qui cherchent désespérément la liberté.

Que les gens soient incarcérés parce qu’ils ont probablement volé ou détruit la propriété, ou même resquillé, ou qu’ils soient en prison parce qu’ils ont fui leur pays d’origine à cause d’un manque de perspective ou de la peur d’être poursuivi en justice – tout cela repose sur le même fait : l’existence de normes prédominantes qui déterminent ce qui est bien ou mal, ce qui doit être protégé et ce qui doit être sanctionné. Les lois et les règles sont décidées par une poignée, et à leur tour d’autres doivent se soumettre à celles-ci. Nous devons en finir avec cette logique de la sanction et son confinement qui en résulte. C’est pourquoi, pour nous, l’abolition de chaque institution coercitive est seulement possible au sein d’un processus qui voudrait renverser l’existence actuelle dans sa totalité, afin de rendre possible un monde sans exploitation et oppression.

Quel que soit l’endroit où vous êtes, rencontrez-vous pour le réveillon devant les prisons, faites du bruit et prenez les rues pour exprimer l’idée d’un monde sans domination et coercition. Nous voulons utiliser notre solidarité et entraide pour abattre tous ces murs pierre par pierre.

Nous voulons un monde sans murs ni frontières.
Nous nous battrons ensemble : JUSQU’À CE CHACUN-E SOIT LIBRE !

Des individus/groupes anarchistes et autonomes

Traduit en collaboration avec le Chat Noir Emeutier

Grèce : Durs affrontements dans la ville d’Agrinio en souvenir d’Alexis Grigoropoulos (1993-2008)

À Agrinio, environ 350 élèves ont tenu une manifestation commémorative pour Alexis Grigoropoulos, tué par des flics le 6 décembre 2008.

Quand la marche anti-répressive a atteint la mairie, les jeunes ont éclaté l’équipe de policiers à moto DIAS qui gardaient le bâtiment. Molotovs et cailloux ont été jeté sur les ordures de la police terrifiés qui se cachaient derrière un kiosque.

Peu de temps après, les élèves ont combattu les flics du groupe OPKE de prévention et suppression des crimes dans le quartier de Syntrivani (La Fontaine). Des affrontements au corps-à-corps ont éclaté entre les manifestants et les escouades anti-émeutes sur la place Dimadi que la police a tenté d’encercler.

Des passants maudissaient les flics qui n’ont pas hésité à lancer des gazs lacrymogènes sur plusieurs magasins commerciaux et le marché municipal. Il doit être fait part qu’un des officier de police a dégainé son pistolet contre les élèves avec plusieurs passants autour de lui le huant.

Deux journaflics ont tenté d’approcher la manif’ et prendre des vidéo de près mais ont été battu par des manifestants sur place. De plus la voiture du maire a été attaqué.

Il n’y a pas eu d’interpellation ni de détention jusqu’ici à Agrinio. Malgré tout, lors des mobilisations matinales dans d’autres villes grecques les flics ont fait état de nombreuses interpellations de manifestants.

Beaucoup de personnes à travers la Grèce vont descendre dans la rue cette après-midi pour commémorer la mort du garçon de 15 ans Alexandros.

Manifestation de solidarité et contre la prison le 5 juin dans le sud de Londres

Feu à toutes les prisons

Voici la traduction des tracts diffusés

Pourquoi sommes-nous contre la prison ?

Ils disent que la prison est nécessaire afin de punir ceux qui enfreignent les “règles de la société”.

Mais est-ce les “règles” représentent vraiment la volonté des gens ? Est-ce que les pauvres acceptent volontier que leur travail rende les riches plus riches ?
En considérant la façon dont cette société fonctionne, nous pouvons seulement décider quoi faire en respectant les lois qu’un gouvernement a imposé sur la majorité des femmes et des hommes. Donc avant de se demander si oui ou non il est juste de punir ceux qui brisent les règles en les emprisonnant, on doit se demander : qui décide – et comment – des règles de cette société ?

Ils disent que la prison nous protège de la violence.

Mais est-ce réellement comme ça ? Comment se fait-il que la pire des violences (pensons aux guerres et la famine infligée à des millions de personnes) est parfaitement légale ? Pourquoi les gens finissent-ils en taule s’ils se rebellent ou volent dans les magasins alors qu’ils font carrière voire deviennent des héros s’ils bombardent des populations entières ?
La prison punie seulement la violence qui emmerde l’État et les riches ou la violence qu’ils veulent considérer comme révoltante. En fait, c’est la violence structurelle de la société et de l’État qui est chaque jour protégée par la prison.

Ils disent que la loi est la même pour tous.

Néanmoins les prisons sont pleines de femmes et d’hommes semi-illettrés, d’immigrés et d’enfants de la classe ouvrière, emprisonnés pour “crimes contre la propriété”, c’est-à-dire des actions strictement connectées à cette société et ses besoins : la nécessité de trouver de l’argent. Sans mentionner le fait qu’un grand nombre de taulards ne seraient pas en prison s’ils avaient eu l’argent pour se payer un bon avocat.

Ils disent que la prison aide les délinquants à se racheter et s’intégrer dans la société.

Mais la plupart des prisonniers, une fois libérés de prison, retrouvent les mêmes conditions, voire pires, auxquels ils ont fait face la première fois qu’ils sont allés en prison;
Qu’est-ce qui peut sortir de bon d’être éloigné d’une personne aimante pour des années, de ne rien faire d’intéressant, condamné à tuer le temps, forcé de simuler avec les travailleurs sociaux et les psychologues, s’habituer à se soumettre soi-même aux matons ?
Finalement : cette société est-elle si vertueuse, est-elle basée sur des valeurs éclairées et des relations égalitaires qui sont recommandées pour s’y intégrer ?

Ils disent que la prison, si elle ne parvient pas à racheter, est une arme de dissuasion pour les “comportements criminels”.

Alors pourquoi la population carcérale est en augmentation constante ? Pourquoi les faiseurs de loi tendent de criminaliser de plus en plus de comportements ? C’est sûrement une partie d’un programme social bien défini : ils veulent mettre les pauvres et les rebelles hors des rues et en même temps ils veulent investir dans le gros business de la prison (pensons à toutes les entreprises qui se  font de la thune avec le travail en prison ou en construisant et fournissant les prisons).

Nous sommes contre la prison parce qu’elle est née et a été développée afin de défendre les privilèges des riches et le pouvoir de l’État.

Nous sommes contre la prison parce qu’une société basée sur la liberté et la solidarité (et non sur le profit) n’en a pas besoin.

Nous sommes contre la prison parce que même le plus haineux des crimes est le miroir de nos peurs et notre faiblesse et qu’il n’est d’aucune utilité de la garder cachée derrière des barreaux. ( de garder quoi ? le crime ou la faiblesse ? )

Nous sommes contre la prison parce que les pires des criminels sont ceux qui ont les clés des cellules.

Nous sommes contre la prison parce que rien de bon ne ressort de la coercition et de la soumission.

Nous sommes contre la prison parce que nous voulons briser les lois de cette société et que nous n’avons pas l’intention de nous intégrer pacifiquement dans ses villes, usines, barres et supermarchés.

Nous sommes contre la prison parce que le bruit d’une clé dans la serrure est une torture quotidienne, l’isolement une abomination, la fin du parloir une souffrance et le temps passé dedans un sablier qui tue lentement.

Nous sommes contre la prison parce que les matons sont toujours prêts à défendre tout abus et violences et sont déshumanisés par leurs habitudes d’obéissance et d’espionnage.

Nous sommes contre la prison parce qu’elle nous prend trop de jours, mois et années, et trop d’amis et de compagnons.

Nous sommes contre la prison parce que ceux que nous avons rencontrés dedans ne sont ni mieux ni pires que ceux que nous rencontrons dehors (dans pas mal de cas ils sont mieux).

Nous sommes contre la prison parce que la nouvelle d’une évasion réchauffe nos cœurs plus sûrement qu’un jour ensoleillé.

Nous sommes contre la prison parce que si vous regardez le monde à travers un trou de serrure vous voyez seulement des gens malveillants et suspects.

Nous sommes contre la prison parce que le sens de la justice ne pourra jamais être trouvé dans le code pénal.

Nous sommes contre la prison parce qu’une société qui a besoin d’enfermer et d’humilier est elle-même une prison.

Feu à toutes les prisons !

Quelques Anarchistes

Source

Pour la destruction de toutes les prisons et du système qui les crée

Mytilini, Grèce : Manifestation anti-nazie et anti-répression

Aucun État ne peut nous séparer; aucun drapeau ne peut nous unir.
Ni à Lesvos ni ailleurs; écrasons les fascistes dans chaque quartier (Initiative Antifasciste de Mytilini).

Environ 150 personnes ont participé à la manifestation appelée par l’Initiative Antifasciste de Mytilini le 1er juin dans l’après-midi, dans l’une des villes majeures de l’île de Lesvos. Plusieurs textes ont été diffusé, dont des flyers, et des slogans antifas crié alors que les murs étaient repeints avec des tags et des pochoirs sur le chemin. Il n’y a pas eu de menace des néo-nazis ou des flics lors de la marche.

La manifestation avait aussi un caractère plus large de contre-information. Des compagnons ont diffusé des faits sur les récentes (et en cours) vagues répressives et détentions préventives qui touchent les anarchistes à Istanbul, celles-ci liées aux protestations du 1er Mai. Ils ont aussi diffusé des lettres ouvertes de prisonniers anarchistes au public (voir ici), traduites en grec par le “Squat de Mpineio” (ici). Les compagnons ont jeté des flyers à ce sujet tout le long du trajet de la manifestation pour faire connaître cette affaire aux passants, démontrant ainsi leur solidarité avec les anarchistes poursuivis et emprisonnés en Turquie.

De plus des tracts en solidarité avec trois anarchistes d’Athènes ont été distribué, ceux-ci sont menacés par des poursuites complètement intenables en liens avec la mort de trois employés d’une succursale de la banque Marfin le 5 mai 2010. L’année dernière, le 29 avril 2011, les mêmes anarchistes ont été kidnappé par les flics et détenu, mais aucune charges officielles n’existaient et ils furent donc relâchés. Néanmoins l'”enquête” continue depuis.

L’État et le Capital prennent leur revanche sur les anarchistes; prenons notre revanche sur L’État et le Capital partout.

Les nazis ne sont pas cool / Plus ils volent vos vies, plus ils vous droguent avec la nation et la race

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