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Bolivie : Une porte ouverte de plus pour le capitalisme

weddingSur le territoire dominé par l’État de Bolivie est prévu de construire une centrale d’énergie nucléaire dans le département de La Paz. Le pantin du Pouvoir ne cache pas ses intentions progressistes, civilisatrices et développementistes et nous avons pu voir ces dernières années à quel point il a protégé les intérêts capitalistes, néo-coloniaux et bourgeois, en essayant par exemple de construire une route qui fasse partie de la IIRSA* qui passerait par le TIPNIS,** la route du Dakar ou son satellite en tant qu’icône de surveillance et de bénéfices des multinationales de la télécommunication. Selon le pouvoir, ces intérêts ont des fins « pacifiques » pour la recherche et le développement de nouvelles technologies en matière de recherche médicale et agroalimentaire. L’État bolivien est obsédé par l’installation d’un réacteur, une centrale nucléaire ne peut en aucun cas n’avoir aucun lien avec l’entreprise militaire.

Dans les pays qui ont installé ce type d’énergie depuis des années, cela a été un échec, malgré le fait que cette énergie émette moins de carbone que les résidus fossiles, car ils ne savent pas comment éviter de générer des résidus radioactifs et créer un stockage sécurisé. Leur impact commence dès l’extraction de l’uranium, puis par la fabrication des combustibles nucléaires, l’opération des centrales atomiques s’achevant par la génération de déchets hautement radioactifs.

Plusieurs facteurs nous font rejeter ce type d’énergie, en tant que stimulateurs du capitalisme, de l’expérimentation sur les animaux, des mutations génétiques sur les animaux humains et non-humains, les maladies cancéreuses, la pollution, l’emmagasinage des déchets toxiques dont le danger se prolonge sur le long-terme pour des centaines de milliers d’années, un potentiel péril radioactif qui peut devenir hors de contrôle et la fabrication d’armes de guerre. Le Pouvoir n’est pas intéressé par ces motifs, parce que son contrôle cherche à s’étendre et à se renforcer.

Rejet total de tout projet capitaliste et destructeur de la terre.
Motivons-nous pour combattre l’État/Capital.

NON A LA CENTRALE NUCLEAIRE !

depuis irakunditxs

Note de Contra Info :
* IIRSA = “Initiative d’intégration de l’infrastructure de la région sud-américaine”, un projet néolibéral ayant pour but de développer des infrastructures (routes, aéroports, voies navigables, chemin de fer, liaison à fibre optique, etc.) pour promouvoir le commerce et les échanges et les meilleures conditions pour la libre exportation
** TIPNIS = “Territoire indigène et parc national Isiboro Secure”

Bolivie : Graffitis solidaires avec la compagnonne Sol Vergara

« Ta vengeance notre vengeance – Sol Vergara à la rue »
« Sol, ton élan est notre courage »
« Force, Solidarité et Action – Pour une mémoire combative – Sol tu n’es pas seule »
« L’action de Sol fait partie de notre guerre »
« Sol, ta vengeance nous fraternise dans la lutte »

Tandis que les citoyen.ne.s se préparent pour les fêtes du carnaval, nos pensées parcourent la distance, en cassant les frontières qui nous séparent…

A travers cette petite sortie nocturne, nous voulons mettre en avant ton courage et ton élan, un élan qui marque l’histoire de notre lutte, nous nourrit et nous rend plus fort.e. Parce qu’en un seul cri de vengeance, tu as démontré qu’aucun.e guerri.ère/er ne sera oublié.e parce qu’il nous est impossible de nous taire face à ton hardiesse, par ce petit geste de solidarité, nous laissons les murs parler d’eux-mêmes.

Nous nous souvenons également du compagnon Sebastián Oversluij, parce que celui qui est mort c’est celui qu’on oublie. Nous savons qu’une vie de combat continue et continuera à alimenter notre lutte !

Pour une mémoire combative, pour l’Anarchie.

Jallalla Sol Vergara !
Jallalla Sebastián Oversluij !

[ Communiqué reçu le 25 Février 2014. ]

Bolivie : les prisons se lèvent

«Lorsque commence une émeute dans la prison, et jusqu’à ce que ceux qui acceptent les règles de la société prennent vie dans le noble désir de liberté, lorsque les toits des prisons sont pris par le feu et les rebelles, c’est alors que ce qui est imposé est rejeté et que l’ennemi est identifié»

Note de la rédaction : La volonté de ces mots n’est pas de victimiser les détenus de l’État bolivien, ils décrivent juste quelques événements qui ont eu lieu dans les prisons de ce territoire. Le reflet de notre main anarchiste va à ceux qui vivent l’enfermement dans les froides ergastules de l’État.

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Depuis déjà un an ont commencé des mutineries massives dans les prisons du territoire bolivien, qui réclament la démission de Ramiro Llanos, directeur de l’administration pénitentiaire ; exigeant la suppression des reports de procès, de recevoir un traitement « humanitaire», le transport pour les audiences, la demande des prisonniers étrangers à être expulsés dans leur lieu d’origine, et l’augmentation du prediario (ressource pour l’alimentation). Aux protestations se rajoutent le manquement à un accord signé au mois de février entre les prisonniers de San Pedro et l’administration pénitentiaire qui amena à des négociations et à l’arrêt des mutineries en donnant une limite de trois mois pour que la totalité des points soient accomplis. Ramiro Llanos a nié avoir connaissance de ce document et jusqu’à maintenant il n’a pas répondu aux demandes des prisonniers.

L’État veut appliquer le nouveau règlement de l’administration pénitentiaire qui fixe des conditions plus dures et strictes, autant pour les prisonniers que pour les visites. Ils ont décidé du transfert systématique des prisonniers de San Pedro à d’autres panoptiques éloignés de la ville de La Paz. Ils ne veulent pas recevoir de nouveaux prisonniers à partir du 17 juillet, annonçant la fermeture de cette prison comme mesure répressive pour les protestations constantes qui ont eu lieu dans la prison de La Paz. Les mutineries sont fréquentes, l’État comme mesure restrictive essaie de les déjouer par le transfert des prisonniers dans des prisons plus éloignées. Le transfert des inculpés de San Pedro va provoquer plus d’isolement à cause de la distance des prisons dans lesquelles ils veulent les envoyer ; les proches vont être plus limités pour les visites vu que 80% des prisonniers et leurs familles sont pauvres.

Résumé des mutineries en 2013 :

Le 17 janvier Llanos (directeur de l’administration pénitentiaire) est pris en otage par les prisonniers de San Pedro en réponse aux menaces constantes de les transférer dans d’autres prisons s’ils se mobilisent ou font des réclamations. Les forces répressives s’affrontent aux prisonniers pour le libérer. Llanos se sauve grâce à certains délégués des prisonniers qui évitent son lynchage. Les protestations s’étaient déchainées parce que les prisonniers avaient refusé que 39 jeunes du Centre de Réhabilitation pour Jeune de Calahuma soient transférés à San Pedro. À partir de ce moment là Llanos n’ose plus rentrer dans cette prison combative. Pendant tout le mois la mutinerie perdure, les neuf sections dans leur totalité bloquent complètement les installations de la prison. On voit du feu par les toits et les cours. Continue reading Bolivie : les prisons se lèvent

Bolivie : assignation à résidence pour Henry

À quelque jours des un an de l’enlèvement de notre compagnon Henry et après d’innombrables auditions annulées et une dans laquelle on lui a refusé les mesures préventives, aujourd’hui, le deux mai 2013, nous voulons informer qu’Henry a obtenu l’assignation à résidence.

Avec la dignité comme alliée, amie et compagnonne et sans se plier devant le pouvoir, malgré tout un environnement chargé de collaboration avec la police, notre compagnon sort honorablement pour être avec les siens en attendant la résolution de l’affaire.

Tout notre soutien à Henry, notre orgueil pour l’avoir comme compagnon, et notre force pour qu’à chaque fois il y en ait plus qui réussissent à sortir des cages du pouvoir.

Jusqu’à la libération totale ! Destruction des prisons !

Solidaridad Negra

Bolivie : poème d’Henry depuis la prison de San Pedro

rain in la paz

Désenfermement

Une autre fois la nuit, un jour de plus à souffrir,
à converser avec moi-même, je retourne une fois de plus de la maison de la “justice”.
J’ai juste réussi à voir à travers la vitre fumée.
Voir les rues, les gens qui se réduisent à un code de plastique.
Un certain endroit me rappelle quelqu’un,
me rappelle mes compagnon-ne-s,
me rappelle qui je suis, dans quel but je vis, pourquoi je vis.

Je ne m’accroche pas à la vie, parce que s’accrocher à elle
ne fait que t’apporter la peur d’arrêter de vivre.
Je m’accroche à la liberté, à la liberté de pouvoir rugir,
de pouvoir rugir dans une forêt de ciment.
Parfois la haine m’envahit, et je m’endors dans la haine.
Lorsque je me réveille je sais que l’amour est l’amalgame avec la haine
qui me fait respirer profondément pour continuer de vivre.

Je ressens dans l’enfermement la haine collective contre la société,
la haine de la prison, de l’isolement.
C’est digne d’éloigner son regard du sol,
et c’est mieux de le diriger sur l’ennemi,
sur cet ennemi qui me tient prisonnier de sa cupidité,
l’ennemi qui fait des ravages avec la terre,
qui détruit les formes libres de vivre.

L’ennemi qui enferme, qui punit, qui mutile,
qui t’infecte de désespoir avec son cancer de Pouvoir
qui mute d’organe en organe.
Nous sommes ses anticorps, nous avons développé l’immunité
devant leur insalubre peste humaine.
Nous sommes la lutte sans frontière ni distance,
la colère du bouillonnement de notre sang.

Nous allumons la lumière de la nuit.
L’obscurité et la lumière sont complices des pas,
nous sommes la bataille sans repos,
une métastase de cellules qui sont partout,
c’est mieux de mourir en se battant que de mourir sans l’avoir tenté,
c’est mieux d’être libre même en étant enfermé.

Aujourd’hui je me rêve encore une fois, différent d’hier,
avec la certitude de ne pas avoir perdu, de ne pas m’être laissé abattre.
Demain sera différent de ce jour,
ma rage ne sera pas différente, ni celle de demain.
La force viendra de ceux qui ont la rage avec moi.
Elle arrivera en traversant les murs et les distances
et donc je rugirai une fois de plus sous la lune.

Je grifferai le sol de ciment
comme si il était de boue et d’herbe
jusqu’à ce que mes griffes saignent.
je me fondrai dans les colonnes
je respirerai l’air rempli de crasse au lieu du brouillard.
Les taches sur mon corps me disent qui je suis.

Une fois que je ferme les paupières
je me transporte au paradis onirique
où le silence des vents
est comme le baiser d’un-e compagnon-ne.
Un jour de plus à ne pas me voir vaincu
un jour à rêver sans arrêter d’être celui que je suis
un jour de plus à être prêt à me lever demain.

Henry.
Prison de San Pedro, La Paz pluvieuse

Bolivie : Communiqué de Mayron (Krudo)

Prisonnier(e)s séquestré(e)s par l’État, Liberté

Salut compagnon(ne)s,

j’en suis toujours à affronter le présent et sans baisser les bras évidement.

Mon intention avec ce communiqué est la suivante : clarifier certains conflits et rumeurs qui se sont propagés ces derniers temps à mon sujet.

Je crois que les divulgations de personnes qui racontaient que j’étais un collabo de la police ont été clarifiées, car j’ai expliqué que si j’avais été collaborateur dans ces moments je profiterais de la liberté ou bien je serais assignée à résidence. J’espère qu’encore maintenant tout cela est clair.

En ce qui concerne les derniers évènements j’ai lu certains communiqués de personnes « anarchistes » qui ont attiré mon attention. Tout d’abord dans aucun communiqué ou commentaire je n’ai demandé que des individus de la FAI/FRI se rendent en échange de ma liberté, je ne crois pas que ça soit une attitude anarchiste de demander de donner la liberté à une personne pour mettre un terme à celle d’une autre. C’est comme ça qu’ont raisonné Nina* et Virginia Aillon (qui ont publié des textes où elles demandent que les responsables des attentats se rendent dans leur intérêt « idéologique »). Dans des situations comme celle-là, dans diverses parties du monde, on n’a pas besoin d’avoir plus de prisonniers et jamais ça n’a été le cas.

Je n’ai pas non plus dit dans mes déclarations qui pourrait ou pas faire parti de la FAI/FRI (et je préfère n’avoir aucune idée de qui en fait parti) comme l’ont fait certain(e)s, en se contentant de supposer des noms et en impliquant des gens qui n’ont rien à voir, juste pour se sauver.

Je suis encore conscient de la solidarité inconditionnelle qui se fait dans beaucoup de parties du monde, tout comme ici (ce que je remercie) mais il existe aussi un côté que je rejette totalement, ce sont les manifs que font les « gens de Nina » les 9,19 et 29 de chaque mois en solidarité avec Henry et Nina pour leur liberté et innocence. On notera que leur lutte ne m’inclut pas parce que ces gens croient que je suis responsable des attentats dont on nous accuse, et qu’ils ne me connaissent pas et qu’ils n’ont donc pas à être solidaires avec moi, disant que chacun s’occupe de ses prisonnier(e)s.

Est-ce qu’ils pensent que pour avoir été désigné comme le supposé « coupable » je devrais moisir en prison et ils ne solidariseraient pas avec quelqu’un comme moi ? Ça me fait sérieusement réfléchir sur la difficulté de croire que cette lutte est pour la libération totale.

D’un autre côté lorsqu’ils m’ont attrapé j’ai eu un avocat qui au lieu de m’aider m’a fait du tort et m’a fait commettre des erreurs. Ce qui implique que dans ma déclaration (première et unique) il y a certains détails que je voudrais clarifier. Il y a des questions qu’ils ne m’ont jamais posé et auxquelles il y a de supposés réponses de ma part, ce sont des réponses sans logique par exemple lorsqu’ils m’ont demandé ce que je fais dans l’OARS et j’ai dit : je sais pas. Ça n’a aucune logique parce que je n’appartiens pas à ce groupe et je les rejette totalement. Si j’avais répondu à cette question j’aurais dit que je ne fais rien parce que je n’en fais pas partie, mais ils ne m’ont jamais posé cette question.

D’un autre côté lorsqu’ils m’ont interrogé ils voulaient que je fasse du tort à Renato et Henry et j’ai refusé de le faire, ils voulaient que je leur attribue les attentats et je ne l’ai pas fait ; ils ont joué ce jeu policier à beaucoup d’entre nous et je ne suis pas tombé dedans, je me souviens que dans la voiture dans laquelle ils me transportaient ils me disaient qu’Henry, Luisa, Renatto avaient dit que j’étais le meneur de tout ça et ils me disaient « sauves-toi, dis quelque chose sur eux, eux ils vont rentrer chez eux ». Et je savais que c’était faux et je suis resté silencieux en recevant des coups.

Dans la déclaration ils me posaient des questions de façon toute-puissante et moi je répondais de manière confuse pour eux, et ils me mettaient les mots dans la bouche, dans la déclaration imprimée j’ai soi disant dit que Henry était celui qui m’avait incité à assister à une manifestation pour les 14 prisonniers chiliens et que je distribuais des tracts « sans savoir » de quoi il s’agissait alors qu’en réalité j’ai dit que c’est moi qui ai organisé cette manif et que les tracts étaient de moi. Il y a aussi une autre question qui a beaucoup énervé Henry c’est lorsqu’ils m’ont demandé si je connaissais des étrangers et quelle relation j’ai avec ces personnes et pourquoi, et j’ai répondu que non, qu’on ne me faisait pas beaucoup confiance, qu’on m’appelait juste pour faire de la musique, parfois Henry leur donne mon numéro ou d’autres personne parce qu’ils savent que je suis musicien, et enfin l’avocat m’a fait signer cette déclaration sans rien me conseiller, il voulait surtout que je fasse du tort à d’autres pour que je me sauve, mais je ne l’ai pas fait. L’avocat ne m’a pas du tout aidé, il m’a juste fait du tort et après ça a disparu. Ma seule erreur a été de signer cette déclaration avec mes paroles déformées et si je dois assumer ça je le ferai, et je le fais maintenant en m’expliquant. Grâce à la solidarité je reçois maintenant l’aide d’une avocate qui m’oriente et m’aide.

Aujourd’hui je sais qu’Henry est en colère à cause de ça, au début je lui ai expliqué et il avait l’air d’avoir compris mais ensuite il a préféré prendre d’autres décisions et m’a taxé de collaborateur et traitre. Personnellement ça me fait mal parce que je considère Henry comme un véritable compagnon. J’ai pris la décision de clarifier les choses dans ce communiqué, j’espère qu’il pourra réfléchir sur tout ça, parce que j’ai pas besoin d’avoir ce genre de disputes.

Autre chose qui m’énerve et m’indigne c’est les rumeurs qui ont couru sur ma personne. Je demande à ces personnes d’avoir la décence de me le dire en face. Il a été dit que je ne suis pas emprisonné sous les charges de terrorisme et de tentative d’homicide, mais pour un autre délit. Et que j’ai donné l’adresse d’Henry, alors qu’Henry a donné lui même son adresse. Ou que je devrais être à la prison San Pedro, peu importe si je suis mineur. Je demande que ces personnes prennent un peu le temps de s’informer sur les modalités des prisons, parce que y en a marre des rumeurs, ça n’aide pas ma situation. C’est déjà suffisamment difficile en soi.

En espérant que ce communiqué serve de réflexion et restant toujours debout je vous quitte en gardant espoir pour tous/toutes les compagnon(ne)s prisonnier(e)s dans le monde, salut !

Depuis la prison de Qalauma, section communauté.

Mayron Gutiérrez (el Krudo)
Punk anarchiste.

* Pour avoir balancé des noms de personnes qu’elle soupçonne d’appartenir à la FAI-FRI Nina Mansilla Cortez a été récompensée le mercredi 7 novembre où un jugement a décidé de la placer en résidence surveillée. Rien ne justifie sa collaboration, ni les mauvaises conditions carcérale ni le fait qu’elle soit mère. Elle est à placer dans le même panier pourri que les autres balances de l’OARS.

Bolivie : lettre du compagnon Henry Zegarrundo depuis la prison de San Pedro

APOLOGIE DE LA DÉLATION

Assis sur ma couchette qui s’est convertie en l’un des endroits où je peux lire et écrire, je veux exprimer ce qui me perturbe. Le brouhaha des 50 prisonniers avec qui je partage cet espace se fait maître de l’environnement. Une faible lumière s’approche de la feuille de papier sur laquelle j’écris pour laisser place à ces mots, ces mots qui décident de rompre le silence en parlant des délateurs/trices.

Il faut avoir en tête – dans la réflexion permanente – que le but de l’État est la réduction de l’individu en utilisant ses stratégies connues qui ne sont pas vraiment une innovation, comme la matérialisation routinière de la punition à travers l’emprisonnement, la persécution et le fait de faire des exemples. Il cherche à réduire l’individu à une carte d’identité, un numéro ou un code. Il cherche à nous exterminer moralement, à anéantir n’importe quelle pratique révolutionnaire. Mais il y a un détail à remarquer : n’importe quelle personne qui se reconnaît dans l’éventail libertaire possède la notion de se situer du côté de la barricade opposé à celui du Pouvoir-autorité. Cependant, il existe des gens qui se revendiquent libertaires ou anarchistes et qui justifient et cautionnent la répression. À partir de cet aval-justification cette revendication se transforme en simple discours auto-hypocrite, ils passent de l’autre côté de la barricade, et l’on se retrouve face à eux et non plus à côté d’eux.

Si il y a des personnes emprisonnées ça n’est pas parce que les « responsables » des attentats sont coupables de l’emprisonnement par l’État d’individus à tendance ou pratiques politiques *. L’État-Pouvoir profite seulement de ces incidents pour pousser, justifier son efficacité ou « sécurité » citoyenne. C’est très clair que la nécessité politique et répressive et ses alliés plateformistes sont les seuls responsables de l’enfermement de certains d’entre nous dans les entrailles du Pouvoir. Par conséquent, c’est pathétique de demander que les personnes qui ont fait les attentats se rendent ou viennent échanger leur liberté avec celle d’autres personnes. À ces personnes qui parlent de vrais ou faux anarchistes il ne leur manque plus qu’à demander un uniforme de policier en échange de la délation et la collaboration. Ils n’ont pas compris qu’une lutte est digne lorsqu’elle possède de hautes valeurs révolutionnaires, et qu’une personne sans vide moral ne dénonce pas les autres.

Dans ce débat ça n’est pas la priorité de se déclarer « coupable ou innocent », la priorité est qu’il n’y ait pas d’autres compagnon(ne)s qui soient emprisonnés, et au sein de cette priorité il y a la douleur qui se propage dans la famille et les proches qui ne doit pas se reproduire.

Dans l’histoire des luttes sur ces terres il est inévitable de reparler des femmes aguerries du S.F.O.V. ( Syndicat Féminin de Métier Variés) et la F.O.F ( Fédération Ouvrière Féminine). Dans le courant des années 20-50 la lutte contre l’État-Bourgeois oppresseur était organisée en syndicats et à l’intérieur de ceux-là – pas seulement en Bolivie mais dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique – il y avait des initiatives empreintes d’un lien solidaire fort envers des prisonniers politiques de d’autres pays. Ces cholas** anarchistes courageuses étaient conscientes qu’il ne fallait de prisonniers anarchistes nulle part. À la fin de l’année 1927 elles ont décidé de se joindre à la campagne internationale pour la libération des anarchistes italiens Sacco et Vanzetti. Comme on le sait c’était deux immigrés, travailleurs et anarchistes, qui ont été jugés et exécutés par électrocution pour le supposé vol à main armée et le meurtre de deux personnes. Ce qu’il y a de remarquable dans cette histoire est le fait que la campagne de solidarité ne demandait pas la tête des auteurs des attentats. Les cholas  anarchistes exigeaient la libération de Sacco et Vanzetti et maintenaient une conception élevée et une pratique morale. Elles savaient très bien que faire du chantage et demander aux auteurs qu’ils se rendent pour que la liste des prisonniers politiques s’allonge ne fait pas partie des luttes libertaires.

Bien que beaucoup d’eau ait coulé sous les ponts depuis ce temps, la dignité et les attitudes éthiques se maintiennent intactes. S’il y a eu des délateurs on a toujours considéré qu’ils étaient étrangers à la lutte contre le Pouvoir. Les « cholas» anarchistes du S.F.O.V. et de la F.O.F. sont une bonne référence de lutte anti-patriarcale et avec beaucoup de cohérence elles ont su se libérer d’attitudes accusatrices et délatrices. Actuellement les syndicats – en tout cas ici sur ces terres- sont dans les mains des trotskos. La lutte syndicale est devenue un organisme verticale et autoritaire, et n’a donc rien à voir avec une posture anarchiste. Elle s’est institutionnalisée et n’est qu’une agglutination de masses qui ne font que suivre les accords entre ses dirigeants et l’État.

Je ne m’attendais pas à ce que dans ce chapitre carcéral les délateurs/trices deviennent les protagonistes principaux. À ma charge, je ne m’attendais pas à ce que ceux qui disent être des compagnon(ne)s demandent à ce que les rangs des prisonniers anarchistes soient grossis. Par conséquent je rejette n’importe quel acte solidaire qui m’implique avec des individus qui valident la répression.

Je suis toujours dans l’attente de sortir de cette cage, la machine judiciaire avance lentement mais même ainsi je suis fort et ferme. J’admire tous ceux/celles qui continuent de lutter dans les prisons de dehors et de dedans. Un grand sourire apparait sur mon visage lorsque j’entends que le Caso Bombas a eu une fin, c’est une grande victoire dans notre histoire. Tous les montages des États tomberont tôt ou tard. Je refais un salut à tous les prisonnièr(e)s du Pouvoir qui ne se rendent pas, à ma famille et mes compagnon(ne)s.

Ne laissons pas nos rêves se faire voler. La solidarité est ce qui donne du courage à un(e) prisonnièr(e) et le/la fait ne pas se sentir seul.

Henry Zegarrundo
Prisonnier anti-autoritaire

voir aussi ici et ici

                                                                                       

N.d.T. :

* Le 28 août le collectif de solidarité Libertad a écrit : « nous regrettons que Nina [Mansilla], dans son désespoir de sortir de ce centre d’extermination, a chargé ses compagnons Krudo [Mayron Gutiérrez Monroy] et Henry [Zegarrundo] dans sa déclaration sur laquelle elle est revenue de son propre chef ; de même qu’elle a donné les noms de ceux dont elle pense qu’ils font parti de la FAI-FRI.

Le 29 septembre l’auto-proclamée « activiste anarcho-féministe » Nina Mansilla a mentionné, entre autres choses, que les personnes qui ont commis les 17 attaques devraient prendre la responsabilité de leurs actions et ne pas laisser quelqu’un d’autre « payer pour le mouvement ». De plus, au sujet de la vidéo qui selon le procureur montre Nina en action, elle a fait des allusions à des détails afin d’impliquer une autre personne qui, selon ses mots « je l’ai considéré comme une compagnonne et une sœur à un moment donné, mais je ne peux plus dire la même chose maintenant, alors qu’elle connait ma situation légale et émotionnelle, qu’elle sait que je suis là à cause d’elle, parce que soit disant j’ai une légère « ressemblance » avec elle. » Enfin, N. Mansilla a eu le culot d’écrire : « pourquoi devrais-je me taire ? Pour protéger qui ? On a dit de moi que je suis une balance, et des gens ont retiré leur solidarité envers moi parce que « j’ai accusé d’autres personnes pour me sauver » ; de ce que je vois, c’est très facile pour quiconque de se gargariser avec des discours radicaux, de parler de loyauté et de résistance derrière un clavier, d’écrire des déclarations intransigeantes contre l’État, la société et tous ceux qui ne pensent pas comme eux juste pour se faire mousser. Mais qui est à ma place ? Qui vit avec moi tous les jours ? Qui subit l’humiliation et l’intimidation que je dois supporter depuis les quatre derniers mois ? »

** Le terme chola a une longue histoire et revêt une importante connotation culturelle en Amérique du Sud. En général ça désigne les femmes andines issues de la campagne, qui portent la pollera (costume traditionnel), parlent quechua ou aymara et vendent leurs produits sur les marchés (un archétype des femmes andines). Mais chola peut aussi représenter une certaine attitude dans la façon d’être et de vivre, des traits qui complètent la tenue pour être identifié comme tel. Le terme était utilisé de façon péjorative par les bourgeois pour désigner une femme belliqueuse, séductrice et lascive, en somme un objet de désire sexuel, et de plus l’incarnation du sacrifice à travers la maternité et le travail. C’est devenu un terme qui symbolise la triple oppression que ces femmes subissaient (et subissent encore) : discrimination basée sur l’indigénité, la classe sociale et le genre. Comme Henry l’explique dans le texte le terme désigne aussi les qhateras (marchandes) et d’autres femmes qui se sont rebellé depuis les années 20 et ont pris part à la lutte anarchosyndicaliste en Bolivie, et plus particulièrement à La Paz, s’appropriant le terme chola.

Texte sur la répression en Bolivie, par des anarchistes chiliens

À travers chaque pas d’indomptables sont présents les valeureux : Henry et Krudo, forts devant les griffes de l’ennemi

En brûlant les sorcières …

Contre l’indifférence, la délation, et la complicité avec l’État (au sujet de la répression en Bolivie).

Le 29 mai dernier, sur les terres dominés par l’État Plurinational de Bolivie, une opération répressive contre les cercles « libertaires » et anarchistes a été menée, cherchant à donner un coup aux supposés responsables des actions directes perpétrées contre des symboles du pouvoir.

Dans une stratégie calquée sur des descentes répressives dans d’autres latitudes, une dizaine de domiciles ont été fouillés. Une chasse qui proposait plus d’obtenir des antécédents que la suite d’une piste en particulier. Comme ça devient une habitude et un détail qui n’est pas du tout nouveau, on arrête en masse pour voir ensuite ce que chaque détenu peut apporter à l’enquête.

Ainsi des têtes connues et identifiables dans les cercles anarchistes ont été arrêté, sous la forme déjà classique du profil à neutraliser. Ainsi trois personnes ont été présenté comme les meneurs des attaques.

Une conférence de presse en grande pompe a servie de scénario pour montrer comment agissent les puissants lorsqu’ils voient leurs intérêts être attaqués. Les preuves une fois de plus faisaient état de revues, livres, affiches, patchs et cagoules.

Par principe et dans l’absence d’informations, personne n’avait de certitude sur l’origine de cette répression et au fil des semaines il va filtrer dans les pages de contre-information que 3 détenus ont collaboré, tous membres d’une organisation plateformiste appelée OARS, dont la page web donne une idée claire de ses principes, pas du tout anarchistes, pas du tout « libertaires ». Continue reading Texte sur la répression en Bolivie, par des anarchistes chiliens

Sur les arrestations en Bolivie

Le mardi 29 mai de cette année 12 maisons particulières ont été fouillées pour chercher 13 individus entre lesquels des gens d’Hare Krishna, des musiciens, des militants de l’ O.A.R.S ( Organisation Anarchiste pour la Révolution Sociale), des punks, des libertaires et anarchistes ; dans leur pauvre  enquête la Police d’Intelligence a commis l’erreur de perquisitionner la maison du voisin et pas celle de la personne qu’ils cherchaient, ensuite par manque de temps une des maisons n’a pas été perquisitionnée, ensuite ils ne connaissaient pas les adresses de beaucoup des personnes sous mandat de perquisition et ils ne connaissaient pas les vrais noms de beaucoup d’entre eux. Et ils disent que cette enquête dure depuis 7 mois, mais c’est évident que cette “enquête” n’avait même pas une semaine.

On les recherchait en qualité de suspectés de « tentatives d’homicide et terrorisme ». Et possibles membres de la FAI-FRI.

De ces 13 individus qui ont été interrogés, beaucoup ont collaboré avec la police (Renatto Vincenti, Jeffer Vincenti, Daniel Caceres, et Victor Gironda, certains seraient membres de l’OARS et de Red Verde), les deux premiers sont frères ; et grâce à ces 4 personnes aujourd’hui 3 personnes sont séquestrées par l’État bolivien, ce sont : Mayron Gutierrez (Krudo), Henry Zegarrundo et Nina Mansilla.

Le compagnon punk anarchiste Mayron (Krudo) âgé de 20 ans. Ils l’ont cherché à la maison de sa mère, le 29 mars, et ne le trouvant pas à cette adresse ils lui ont joué un sale tour en faisant appeler une personne qui voulait se faire faire un piercing (travail que fait Krudo) mais au moment venu ça n’était qu’un appel de la Police d’Intelligence pour le capturer en plein centre de La Paz. Ils l’ont mis dans une voiture où ils ont commencé à le frapper après plusieurs minutes de menaces, de coups et de jeux policiers pour l’obliger à dénoncer quelqu’un (ce qu’il n’a jamais fait). Ils l’ont transféré dans une autre voiture où s’est approché un autre flic avec un rendez-vous pour le 4 juin, ce jour même il a été arrêté; dormant ce jour-là à la FELCC (Force Spéciale de Lutte Contre le Crime) pour ensuite être transféré dans une cellule judiciaire où il devait attendre sa première audition qui a été suspendue parce qu’il n’avait pas d’argent pour payer un avocat. Il est resté en cellule judiciaire jusqu’au 11 juin pour ensuite être transféré à un correctionnel pour jeunes adolescents, qui n’est rien de plus qu’une prison de haute sécurité, le nom de cette prison est Qalauma, situé à Surusaya-Suripanta sur la commune de Viacha. Mayron, jusqu’au 9 août n’avait pas d’avocat faute d’argent, aujourd’hui il peut compter sur l’aide d’une avocate. Il se trouve en prison préventive.

Le compagnon anarchiste anti-autoritaire Henry Zegarrundo a été enlevé le 29 mars en sortant de son travail, le même jour la maison de ses parents a été perquisitionnée et le 30 c’est la maison où il vivait qui a été perquisitionnée, pour cela on lui a demandé son adresse, parce qu’ils ne connaissaient pas son domicile actuel (et ils affirment encore que l’enquête a duré 7 mois). La maison a été perquisitionnée  sans sa présence. À la suite de cette perquisition Henry et Nina ont été présentés à une conférence de presse. Où quelques minutes avant, Henry a été harcelé par un policier qui en réalité n’était pas un Policier d’Intelligence mais de la stup, en lui disant que dans quelques minutes il vivrait dans sa chaire la mort sociale et entre policiers ils se moquaient du compagnon. Ensuite il a été transféré en cellule judiciaire, pour ensuite être amené à la prison de San Pedro. Jusqu’à aujourd’hui il se trouve séquestré dans cette prison située au centre de La Paz, en lui refusant un régime végan, mettant sa santé en danger. Il est en prison préventive.

Nina Mansilla est séquestrée dans le Centre d’Orientation féminin situé dans la zone de Obrajes à La Paz. Elle est en prison préventive.

Jusqu’à aujourd’hui il n’y a pas de preuves contre les 3, ironiquement la seule preuve accablante qui a été trouvé lors de ces perquisitions appartient à Renatto Vincenti, un revolver de calibre 22. Nous nous demandons pourquoi Renato se trouve en arrêt domiciliaire alors que c’est son revolver qui a été trouvé.

Les dégoutants frères Vincenti (Renato et Jeffer) essaient de dévier l’attention de leur pathétique collaboration avec la police en faisant courir la rumeur que Mayron (Krudo) a été le seul collaborateur avec la police. En faisant des recherches, en lisant les déclarations de ces 13 individus, les seuls  répugnants collabos ont été les frères Vincenti, Daniel Caceres et Victor Gironda. En dehors de la déclaration on a entendu de sa propre bouche Renatto accuser les 3 ( Mayron, Nina et Henry).

La police et l’État assurent que ces 3 individus composeraient une cellule terroriste, alors que Nina et Krudo ne se connaissent pas, et Henry n’aurait avec Nina et Krudo que des relations musicales.

L’enquête est paralysée, parce qu’il n’existe pas une seule preuve contre ces 3 personnes, nous sommes ni plus ni moins en face d’un montage, que le gouvernement utilise pour criminaliser tout ceux qui sont contre lui.

Nous regrettons que dans son désespoir pour sortir de ce centre d’extermination Nina soit revenue sur ses déclarations. Elle a fait du tort aux compagnons Krudo et Henry , de la même façon qu’elle a donné des noms de gens dont elle pensait qu’ils sont membres de la FAI-FRI. Notre solidarité ne peut plus être la même avec Nina. Nous lui envoyons beaucoup de force pour surmonter ce procès, mais nous ne nous solidarisons plus avec elle; nous espérons qu’elle sera libérée bientôt avec les compagnons Henry et Krudo.

Durant ces derniers jours le compagnon Krudo a été harcelé par les enquêteurs de l’affaire, menacé de le changer de prison. Et en lui posant des questions sans la présence de son avocate.

Les audiences du compagnon Henry sont constamment suspendues, le mercredi 22 août ça a été la quatrième audience suspendue à cause de l’absence des procureurs.

Le résultat des ces perquisitions serait :
– Henry Zegarrundo, séquestré à la prison de San Pedro (Anarchiste anti-autoritaire)
– Mayron Gutierrez séquestré à la prison de Qalauma (Punk anarchiste)
– Nina Mansilla, séquestrée au Centre d’Orientation féminin (libertaire)
– Victor Gironda, qui jouit d’une arrestation domiciliaire (militant de l’OARS et de Red Verde)
– Renatto Vincenti, qui jouit d’une arrestation domiciliaire (militant de l’OARS)

Solidarité pour les compagnons Krudo et Henry !

Collectif Solidaire “Liberté

La Paz, Bolivie : communiqué d’Henry Zegarrundo depuis la prison de San Pedro

La terreur cherche à s’imposer à travers la persécution, la répression et l’emprisonnement de ceux qui sortent de son idéologie de la peur, idéologie renforcée par les moyens de « communication », idéologie renforcée par ceux qui l’acceptent servilement malgré leurs désaccords.

Le pouvoir cherche la MORT SOCIALE à travers l’emprisonnement, il cherche à réduire les individus par l’ANÉANTISSEMENT MORAL. Mais jusqu’à maintenant je n’ai vécu aucun de ces deux « phénomènes » conçus par l’État, la seule chose qu’ils ont réussi c’est de me faire sentir plus libre que jamais malgré le fait d’être enfermé entre ces murs épais. La majorité du temps on croit que le pouvoir est l’unique ennemi, mais nous avons d’autres ennemis, déguisés en anarchistes, ces ennemis sont ceux qui accusent et s’imaginent des choses, qui seront la base de nos incarcérations, ensuite ces individus qui manquent d’éthique lancent des communiqués de soutien et nient avoir fait des déclarations contre moi, afin de rester bien avec tout le monde, ils continuent de mentir et d’inventer afin de sauver leur cul, aussi sale que leur propre existence. Nina et moi nous avons été accusés par Renatto Vincenti de l’O.A.R.S. et celui-ci se compromet encore en continuant de « collaborer » avec l’enquête, le pire de tout c’est que les fonctionnaires de l’État le croient aveuglement. Au final tous désespérément décident d’avouer sur la base d’hypothèses, ils sont battus sans même avoir mené le combat. J’espère que Vico n’est pas rentré dans ce jeux de la peur.

Je veux éclaircir quelque chose : politiquement je me suis toujours éloigné d’organisations hiérarchiques, patriarcales, spécistes et militantes ( typiques des partis politiques). Je ne crois pas dans les dogmes, dans les martyres et les héros, c’est pour ça que je ne fais pas parti de l’O.A.R.S., je ne fais pas parti de la RED VERDE, comme croient ceux du pouvoir, sur la base de ce que Renatto affirme dans ses déclarations, puisque dans la RED VERDE ceux de l’O.A.R.S. participent aussi. Quelle contradiction non ?

Je ne connais la FAI-FRI qu’au travers de communiqués qu’ils ont lancés. Sûrement que le fait d’écrire avec « x » ( la façon de rendre neutres les mots en espagnol) va être une preuve de plus contre moi, après que les enquêteurs aient lu ce communiqué.

L’anarchie ce n’est pas l’enfermement théorique, c’est la mise en pratique de la liberté dans notre vie quotidienne. Nous devons nous séparer des traîtres, parce que trahir la lutte anarchiste c’est se mettre a genou, mentir, mettre la faute sur les autres, c’est le sédatif de la peur, la trahison c’est théoriquement dénoncer quelqu’un qui a eu à voir quelque chose avec toi, mais dans ce cas là la trahison à travers le mensonge c’est pareil, voir pire, c’est se trahir soi-même, après avoir tenu un discours qui ne garde que des mots.

Ce qui me rend heureux c’est que là-bas on respire la solidarité, la liberté et l’esprit de lutte qui doit continuer malgré le fait qu’il y ai des prisonniers. Ce qui est important maintenant, plus que jamais, c’est de continuer de lutter, de débattre, de diffuser, de discuter et de publier. Ce qui est désagréable
c’est de savoir que certains se sont éloignés après avoir tenu des discours radicaux, mais ça ne m’attriste pas car c’est mieux d’être peu que d’être un troupeau qui se contente de suivre les décisions des autres.

Voilà c’est tout pour l’instant, et je me solidarise avec tous les otages de l’État, je leur envoie beaucoup de force, je les salue et les embrasse.

L’écho de solidarité du Pérou, d’Équateur et de d’autres parties du monde est arrivé jusqu’ici.

Courage TIPNIS, même si je ne suis pas d’accord avec la IXème marche depuis ici je vois ce qui se passe, j’espère que vous prendrez des décisions sages parce que nous savons que l’État va vous baratiner et vous diviser pour vous imposer ses lois pro-capitalistes. Je vois que la meilleure stratégie c’est de lutter sur la scène même du conflit, à Isiboro Secure même.

Je remercie ma famille, mes amis, les gens que je connais ou que je connais pas et qui me rendent visite, je réitère mes salutations à tous ceux qui ont décidé d’être les guerriers quotidiens qui ont su affronter la peur et la terreur.

Henry Zegarrundo
Anarchiste Anti-autoritaire

CNA de México

Bolivie: Sabotage de supermarchés Hipermaxi a Cochabamba

Exploitation ? Qu’est ce qui nous vient en premier lieu à l’esprit lorsqu’on entend ce mot?
L’exploitation de notre espèce: des humain-e-s; et le discours antiautoritaire – anarchiste se cantonne a un discours anthropocentrique?
Beaucoup de camarades “oublient” ce grand thème: l’exploitation des non humain-e-s et ne la prennent pas comme une forme d’oppression – autorité.

Aux temps où la lutte des classes montrait des polarisations très minces entre les prolétaires et les détenteur-rices-s des moyens de production, les anarchistes ont lutté pour moins d’heures de travail, pour des conditions “dignes” de travail, et contre l’exploitation.
Dans beaucoup de lieux et d’époques, la lutte contre le pouvoir a cherché de meilleures conditions en relation avec le travail. Maintenant que les temps ont changé et que ces polarisations se font diffuses, lorsque les mêmes travailleur-euse-s sont propriétaires de leurs propres machines dans des minis unsines qui fonctionnent dans leurs propres foyers, la lutte anarchiste doit également changer.

Notre attaque, lors du jour du travail, interroge l’immobilisme de la lutte en relation au travail et en cette occasion s’oppose au travail qui domine, exploite et se nourrit dans l’industrialisation de la mort d’animaux non humain-e-s.

En tant qu’anti-autoritaires nous ne défendons pas un travail que se dédie à l’exploitation animale, qui se base sur l’esclavagisme, qui a comme base les prisons, l’enfermement de la vie, l’expérimentation; les vies condamnées a une existence immobile, esclavagisée, torturée et dont l’unique destin est une existence et dans beaucoup de cas une mort qui satisfait les “nécéssités” fictives, confortables et consuméristes des milliers d’esclaves modernes de cette société.

Les animaux non humain-e-s sont vus comme objets de consommation et valorisées en fonction du bénéfice que l’on peut obtenir d’eux. Le capitalisme valorise tout en fonction du bénéfice qu’il peut en tirer. Nous faisons tous-tes partie de ce capitalisme en consommant des produits qui proviennent de l’exploitation d’animaux non humain-e-s. L’exploitation animale existe parce que la société est spéciste et que le capitalisme est utilisé pour faire du spécisme une industrie.

En tant qu’anti-autoritaires, nous ne pouvons pas rester complices, avec notre silence, du spécisme renfermé dans ces travaux. Remplir le lait d’un supermarché de produits toxiques est donc notre forme d’attaquer ces systemes de domination.

NOS FORMES QUOTIDIENNES DE VIVRE SONT AUSSI DES AFFRONTEMENTS CONTRE CETTE SOCIETE QUI PROMEUT, PRÔNE ET RENFORCE LE CAPITALISME A TRAVERS L’EXPLOITATION ANIMALE POUR L’EXPANSION DE LA LUTTE ANTI AUTORITAIRE, POUR LA PROPAGATION DU SABOTAGE POUR LA DESTRUCTION DES STRUCTURES PHYSIQUES DU POUVOIR.

Fraction autonome des “birlochas” rebelles

FAI-FRI

NdT: le terme “birlochas” ferait référence dans un sens plus moderne au terme “cholas”, qui désigne les femmes membres de gangs latinos dans les pays d’Amérique, dans une démarche à la fois féministe et rebelle, notamment dans le rejet de ce qu’est l’image de la femme dans la société bien pensante.
Plus précisemment en Bolivie, “birlochas” est dit des femmes qui ont abandonné le rôle qu’on voulait leur donner dans la société, dans une dimension plus culturelle.

source en espagnol

La Paz, Bolivie : Sabotage de neufs locaux commerciaux

Nous revendiquons le collage de serrures et de cadenas de neuf locaux commerciaux et entreprises  à l’aube du samedi 5 mai.

Nous nous manifestons contre l’idéologie spéciste/carcérale et l’idéologie patriarcale qui s’entrecroisent pour justifier la domination.

Ainsi nous avons bloqué les entrées et laissé des tractes à : une compagnie de lait « Pil », le centre d’amaigrissement « Lain », dans l’entreprise de production de produits apicoles et de vente d’intrants pour l’apiculture «  Apisbol », la chaîne de restaurants de poulet frits «  Cochabamba », le local de vente de chaussures en cuir « Femenina », un autre de vente de vestes en laine d’alpaga « L.A.M. », une boucherie du réseau « Bambi » et un centre biblique.

Les attaques de « Pil » et « Femenina » ne portent pas uniquement en elles la critique antispéciste et anticarcérale. Elles se complètent et deviennent ensemble chargées d’une conscience antipatriarcale.

AucunE de nous ne cautionnerai que se commette un abus sexuel ou un viol contre unE compagne/on ou n’importe quelle autre personne sans discrimination. Mais à y regarder de plus près, lorsqu’il s’agit d’unE compagne/on qui a consommé, sans payer pour ça ou a acheté, un « produit » qui provient de l’humiliation et du viol systématique du corps et la sexualité d’un autre mammifère, le fait peut paraître insignifiant. Ainsi, les idéologies andro et anthropocentriques se reproduisent sur celles qui réalisent les relations hiérarchisées et autoritaires qui corrompent la vie et forment des sujets robotisés capables de dominer et d’être dominés par d’autres.

Pour sa part, l’attaque de « Lain » est une attaque de l’hégémonie d’un idéal de beauté oppresseur qui discipline nos corps et aminci nos esprits, en créant une idée/image du corps parfait. L’intervention technologique sur les corps devient nécessaire pour appuyer le système sexe/genre et ses fausses dichotomies aliénantes. Homme/Femme, Féminin/Masculin, Hétérosexuel/Homosexuel. Cela met en évidence que les corps parfaits des publicités ne sont pas plus que des constructions sociales, techniques et artificielles.

Enfin, l’attaque du « Centre Biblique » signifie le rejet d’une morale qui justifie aussi la domination, en nous faisant croire que la supériorité de certainEs sur d’autres et la possession autant de non-humains que des femmes est un ordre d’un quelconque dieu.

Contents pour la bataille gagnée, avec plus de force dans la guerre livrée, nous saluons les compagnes/ons emprisonnéEs en Grèce et l’O.R. C.C.F. !

Nous saluons les compagnes/ons de Culmine, courage pour tout ce que vous aurez à affronter !

Des Lucioles égarrées – FAI/FRI

La Paz, Bolivie : Sabotage en solidarité avec Stella Antoniou, Eat et Billy, Tortuga et les compagnons des CCF qui sont en grève de la faim

Nous revendiquons le sabotage d’un distributeur automatique du Banco de los Andes Proc Credit, situé dans la zone de Miraflores, lequel est devenu totalement inutilisable à cause du feu.

C’est une nouvelle ère d’insoumission et de désobéissance qui commence en Bolivie.

De nouvelles occasions de reposer et de redéfinir des concepts de lutte pour l’anarchie. Nous nous plaçons depuis l’optique de l’action directe et toutes ses nuances et pas depuis les abstraites et vieilles portées réformistes, pas seulement dépassées, mais contraires aussi à la soif de vengeance et de destruction qui émerge des tripes, de l’urgente réapropriation de nos vies, pas une vie corrompue par l’argent et la consommation, mais au contraire une vie qui vole loin de ses limites et ses lois, complice dans chaque geste avec chacun de ceux qui affrontent le pouvoir.

Nous défions toute forme d’autorité. Nous défaisons les phrases toutes faites et répétées jusqu’à l’ennui par les érudits de la révolution et ceux qui arborent le discours de processus de changement et cette dégouttante forme anti-impérialiste-anticapitaliste du MAS.

Nous n’allons pas attendre qu’ils nous disent quand se situe le contexte opportun de la révolte, les « conditions propices » pour la lutte, les facteurs qui rendent sans fin l’attente de finir avec cette réalité. Nous décidons de nous lever ici et maintenant, conscients de chaque action, chaque pas qui à partir de maintenant sera une menace pour le pouvoir et la société qui collabore et qui fait parti de la destructions du monde dans lequel nous vivons.

Action en solidarité avec :
Stella Antoniou, compagne emprisonnée en Grèce
Eat et Billy, compagnons emprisonnés en Indonésie.
Luciano Pitronello, courage pour le procés, nous sommes avec toi.
Les compagnons des CCF en grève de la faim

Pour la discussion constante et le renforcement de la FAI-FRI.

Des Lucioles égarrées – FAI/FRI

PS : Pour que ça ne reste pas comme un fait isolé. Tout notre mépris envers le converti Walter Bond, pardon… Abdul Haqq.

La Paz, Bolivie: Une banderole en solidarité avec Luciano Pitronello

Communiqué

Aujourd’hui, mardi 20 septembre, nous avons posé une banderole en solidarité avec notre frère Luciano Pitronello dans le marché Lanza (face à la place San Francisco), ici à La Paz, Bolivie.

Cela, comme un petit geste inscrit dans la campagne de solidarité avec le camarade à quelques heures d’affronter un procès judiciaire. Nous espérons que cette initiative soit le détonateur de plus d’actions solidaires avec les rebelles antiautoritaires de n’importe quel pays.

Notre solidarité ne reconnaît aucune frontière, c’est pour cela que nous resterons très attentifs aux visites que les autorités chiliennes pourraient faire à leurs paires boliviennes, dans une tentative de coordonner quelques actions répressives.

De la force pour Tortuga ! Les GuerrierEs debout, jamais à genoux !

Fédération Anarchiste Informelle / Front Révolutionnaire International (FAI-FRI)
Forces Incontrôlées et Solidaires avec les Rebelles en Noir

Bolivie: Solidarité avec Luciano depuis La Paz

Communiqué:

Dans chaque pays, dans chaque Etat et dans chaque gouvernement existe la persécution et l’enfermement de ceu/elles qui ne partagent pas les idéologies des structures de pouvoir et de domination qui bénéficient seulement à la bourgeoisie sur le dos des exploitéEs.

Notre ennemi est visible, il se croit tout puissant, Il se croit invincible comme un mur qui se construit au-dessus de nous. Il se croit indestructible,  il pense se perpétuer, s’alimentant de la nature et de nos vies. Il croit s’approprier nos vies. Il pense nous aplatir et il construit ses piliers au-dessus de nous, histoire de suffoquer nos rêves et notre rage. Mais il ne se rend pas compte qu’il suffit de bouger quelques-unes de ses briques pour le déstabiliser, Chaque guerrierE détruit ses piliers avec ses propres mains. Il se rompt peu à peu car nous l’avons vaincu. Il est blessé jusqu’à la mort et la peur envahit chaque recoin de son corps répugnant, Son sang alimente nos rêves et nos espérances.  Nous écrasons et marchons sur le peu qu’il reste de lui. Encore une fois, notre rage se réjouit sur ses ruines. Nous sommes Anarchistes et pour nous, le Pouvoir et le Capital ne sont pas invincibles.

Nous sommes solidaires avec nos camarades clandestinEs et prisionniEres avec qui nous partageons la même lutte contre ce système espéciste, patriarcal et autoritaire. Il n’existe aucun pacte avec les exploiteurs, ni dialogue, ni compromis, rien de tout cela. Les frontières et pays, selon nous, sont simplement des outils. Outils du Pouvoir afin d’étendre sa domination sur la nature, de laquelle il essaye de nous séparer pour incrémenter son Capital. Car nous sommes Nature, cela est une évidence L’Etat essaye de s’approprier la Terre afin de s’enrichir et de l’assassiner. Nous ne cherchons pas la réduction de l’exploitation de la Terre, nous voulons la détruire. Tout cela est bien réel, et non une banale illusion. L’action et la conscience solidaire contre ce monstre est ce qui le rend plus faible, il doit disparaître tout comme ses prisons, ses lois et toute sa structure.

Nous nous solidarisons avec notre camarade Luciano, qui attaque le Capital sans peur ni doutes. L’Etat chilien veut faire valoir son pouvoir en le faisant passer pour exemple et ainsi essayer de freiner notre lutte. La répression est l’arme qui essaye de nous faire taire et de nous enfermer. Mais la seule chose qu’elle réussit à faire c’est nous réunir et nous enrager encore plus, allumant notre rage et illuminant encore plus intensément le chemin que nous avons décidé de prendre !

FAI-FRI*: Fraction Autonome de Sauvages contre l’Intervention Capitaliste dans le TIPNIS.

*Fédération Anarchiste Informelle-Front Révolutionnaire International