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Thessalonique: Considérations des compagnons sous le coup de la déportation

La région Chalcidique, ces dernières décennies avec l implantation de mines provoquant des désastres environnementaux, a vu, depuis les premiers projets, la naissance de luttes de résistance, lesquelles ont essayé de stopper tels ouvrages. De colosses capitalistes, comme la multinationale canadienne Eldorado Gold, débarquent dans des zones écrasées par le capitalisme, comme la Grèce, en privatisant des territoires afin d’en extraire un maximum de profit, se foutant des dommages que cela provoque sur les populations locales et sur l’environnement.

Dans le cas de la mine d’or de Skouriès, l’Etat supporte aveuglement le projet, le justifiant comme une nécessité financière, et en défend son bon fonctionnement a l’aide de tout son appareil répressif. Ce dernier est présenté comme une solution au problème du chômage grâce aux postes de travail concédés à centaines d’habitant de la région.

Nous ne reconnaissons pas cette logique capitaliste de payer les dettes de l’Etat et de donner du travail aux gens, les rendant ainsi collaborateurs de la destruction et de la saignée de leur propre terre.

Nous refusons la propagande étatique qui voudrait nous faire croire que ce soit l’unique manière pour survivre dans cette zone.

Les travailleurs de l’Eldorado Gold sont, en outre, utilisés comme une force réactionnaire, poussés et payés par l’entreprise, à organiser des rassemblements, des contre-manifestations, des blocages routiers et des agressions, créant de fait un climat de guerre civil entre collaborateurs et résistant au projet.

Ce qui nous intéresse de la lutte à Skouriès contre la mine d’or est, d’un coté l’organisation en assemblée autogérée et, d’un autre coté les pratiques d’action sans médiation utilisées ces dernières années.

Nous partageons l’horizontalité des assemblées de certains villages qui discutent d’actions de résistance, avec l’objectif d’arrêter le projet et de chasser l’envahisseur capitaliste de leurs propres territoires.

Un de ces moments de résistance fut la manifestation, à Skouriès du 23 aout, où des milliers de manifestants ont essaye d’atteindre le chantier défend par les forces de l ordre. La journée s’est conclue par l’interpellation de 78 personnes arrêtées dans un bus qui repartait de la montagne ; après quoi, nous nous sommes retrouvés à 4 en état d’arrestation pour refus de donner nos empreintes digitales.
Dans le passé, la lutte à Skouriès a été caractérisés par l’utilisation de nouvelles pratiques répressives et de contrôle, comme la prise par la force de l’ADN, ou l’interdiction donnée de s’approcher à moins de 4km du chantier.

Dans cette logique est comprise la tentative de la part de la police de prendre les empreintes de toutes les personnes interpellées. La prise des empreintes digitales s’insère dans un projet plus général qui tend à un contrôle toujours plus total de la société; dans ce sens va aussi la technologie, avec la production de cameras de surveillance sophistiquées, le contrôle des téléphones et de leurs réseaux, ou alors l’informatisation des données et l’enregistrement des flux informatiques.

Un autre aspect en est la présence asphyxiante de force de l’ordre et de sécurité privée dans les rues.

L’objectif de ces mécanismes est de surveiller, inculper, et punir qui ne respecte pas les règles de l’ordre établi. Pour cela existe la prison qui défend les riches et leurs biens, et plus généralement les intérêts du Capital; elle est utilisée comme forme de menace et de terreur pour qui n’accepte pas de courber l’échine.

La preuve que la prison est une arme des bourgeois est donnée par le fait que la liberté peut souvent être achetée à l’institution judiciaire.

Nous ne collaborons pas avec la réalisation de ce projet totalitaire dans la mesure où nous combattons les intérêts, l’état de chose que celle-ci défend ; et c’est pour cela que nous nous sommes refusés de donner les empreintes digitales lors de notre passage au commissariat de  Polygyros.

Pour cette raison, le tribunal de Polygyros, lundi 24 aout, nous a condamnés à une peine suspendu de 17 mois avec l’accusation d’avoir participé à une manifestation violente et pour le refus de donner nos empreintes digitales. Non contente, la police a demandé notre déportation et 8 ans d’interdiction de territoire grec parce que considérés dangereux pour la sécurité de l’Etat, nous maintenant encore aujourd’hui en état d’arrestation.

Un autre aspect de la société de contrôle sont les frontières et ce qui en découle comme les passeports, les nationalités, et toutes les mesures infâmes comme la déportation. Ces dernières, aujourd’hui, permettent le renforcement de l’orgueil national qui, a la capacité de neutraliser, au nom de l’unité, les possibles conflictualités créés par le système capitaliste à l’intérieur d’un territoire déterminé.

Tout cela crée ensuite ce qui est appelé le « phénomène de l’immigration », autrement dit la raison pour laquelle des hommes et des femmes se retrouvent dans l’illégalité, exposés à la réclusion et à l’expulsion.

L’Etat se recouvre d’hypocrisie par le fait d’exploiter les immigrés dans les travaux les plus merdiques et sous-payés quand ca lui est commode, pour ensuite enfermer ces derniers dans les CRA (centres de rétention administratif) en attente d’expulsions quand il serve à la propagande étatique pour faire se défouler la haine nationaliste contre l’ennemi commun venu de l’extérieur.

Nous croyons, au contraire, que l’ennemi est l’Etat et le capitalisme.

Nous sentons l’importance des rapports qui peuvent se créer avec les territoires dans lesquelles on vit, en construisant de profondes relations humaines et en s’enracinant dans l environnement ; laquelle importance n’est pas comparable à celle des données écrites sur les passeports et les documents variés.

Pour tout cela, nous refusons notre déportation.

Combattons la paix sociale qu’ils nous imposent.

Complices de ceux qui refusent la prise de l’ADN et des empreintes digitales.

Solidarité avec tous les compagnons anarchistes emprisonnés.

31/08/2015
Errol et Andrea.

(Les compagnons Errol et Andrea ont été libérés le 2 septembre avec l’ordre du tribunal de Thessalonique, de quitter la Grèce dans les 30 jours. La lutte continue jusqu’à l’annulation de cet ordre d’expulsion.)

en grec

Bonn, Allemagne : slogans solidaires sur le bureau des verts

Nuit du 29 au 30 juin 2014

Afin d’exprimer la solidarité avec les occupant-es de l’école Gerhart-Hauptmann à Berlin, nous avons inscrit des slogans* sur le bureau fédéral des verts dans la vieille ville de Bonn (Dorotheenstraße 79).

Pour le droit de rester !

Contre les expulsions !

Bonn

*Les tags disent entre autre: “Solidarité avec les squatteurs de l’école à Berlin”, “Les verts envoient les réfugiés à la mort”, “Berlin: les verts expulsent”…

[Berlin] Expulsion du squat rue Ohlauer à Kreuzberg – Appel à manifs et interventions militantes

Entraînement de l’État policier et manœuvres de guerre civile des unités de police extra-légales à Berlin. La direction prend le contrôle de la direction politique du quartier Kreuzberg-Friedrichshain

Un tel titre pourrait facilement être reproché comme une idée follement exagérée de la part des habituels suspects anarchistes du coin. Mais bien sûr, un tel titre est choisi pour être provocateur – et il a l’effet désiré si la situation que nous rencontrons dans l’un des quartiers de Berlin est examinée de plus près. À la lumière des événements urgents, nous demandons du soutien !

La loi martiale a été imposée à Berlin, sans base juridique, sans explication, sans urgence, sans danger imminent et sans directive politique. Il n’y a eu aucune cause précédente pour cette loi martiale. Quelqu’un suggère que la légitimité n’est pas reconnaissable. Maintenant un ancien Etat décline tandis qu’un nouveau émerge.

Depuis mardi 24 juin 2014, l’école de réfugiés squattée de la rue Ohlauer* dans le quartier de Kreuzberg a été expulsée par plus des 900 unités de police de Berlin et d’autres états fédérales. Selon les journaux, des unités de police avec des mitraillettes étaient en action par mesures de sécurité. L’expulsion a été consciemment conduite pendant le Festival Fusion. La police montre toujours une présence massive.

La police et ses dirigeants politiques ne sont plus simplement une institution d’exécution, qui agit sur ordres, mais un acteur indépendant qui développe sa propre dynamique. La voiture de presse de la police émet des déclarations politiques d’autorité révoltante. La presse reproduit des déclarations de la police – et non pas celles des politiciens. La police prend en charge les tâches politiques – même la formation de l’opinion publique. La presse reproduit ces déclarations – donc la presse répand le conte de fées de “vacances volontaires» des réfugiés.

Par ailleurs, combien de «volontarisme» existe quand 900 policiers armés cognent à la porte et amènent le bus pour l’expulsion? Ce type de «volontarisme» inculque la terreur si l’on relie d’autres considérations historiques ou d’autres parties du monde où ce «volontarisme» est rentré et rentre en vigueur. En fait, une mesure d’état de la police a été délivrée sans autorisation d’expulsion ou base juridique. Il est maintenant temps pour les avocats d’agir sur la base des structures justes et démocratiques.

Mais d’autre part: 40 personnes refusent de quitter le bâtiment. Plus précisément: le toit. Avec de bonnes raisons, comme l’expulsion «volontaire» de la Oranienplatz occupée cette année qui a conduit à 10 arrestations – 10 personnes qui ont été placées en rétention en attente d’expulsion, malgré l’assurance du gouvernement de l’État fédéral que cela n’arrivera pas. Pendant ce temps, un réfugié du Soudan sur le toit a menacé de se suicider vu qu’il allait mourir au Soudan de toute façon.

Afin d’empêcher la solidarité directe entre les gens, les quartiers et blocs adjacents sont fermés depuis ce mardi 24 juin  L’accès est seulement autorisé pour ceux qui peuvent prouver qu’ils vivent dans le secteur. Beaucoup de magasins différents ont connu de lourdes pertes d’argent. Les magasins sont fermés. De la boutique de kebab au marchand de vin. La rue principale est bloquée. Espace extra-légale. Afin de détruire les moyens de communication entre les occupants sur le toit et les soutiens qui ne peuvent pas atteindre le bâtiment, la police déploie actuellement des brouilleurs.

La maire du quartier, Hermann (les Verts) est devenu invisible. C’est peu probable qu’elle ait été expulsée vers le stade de football mais plutôt qu’elle collabore avec la police. Elle est elle-même retranchée derrière la police. Mais notre colère et notre rage viendront s’abattre sur elle.

Panhoff, le membre du conseil vert des bâtiments et de la construction a également été identifié en tant que protagoniste. Déjà, les squatters de « Franz-Künstler-Street » ne veulent plus négocier avec lui parce qu’il utilise une stratégie dilatoire avec ses promesses vides. Bien sûr, il se pourrait aussi que son administration ne le suive pas quand il s’agit de la promesse d’installer des douches. Les douches ont été l’un des problèmes de l’école – qui a conduit à la mort d’une personne lors d’un combat. Si les gens de l’école avaient soupçonné que les engagements promis ne seront pas respectés, les sympathisants et eux auraient installé les douches eux-même il y a bien longtemps. Une fois encore, il est devenu évident que la collaboration avec l’ennemi politique n’a que des inconvénients. Panhoff a déclaré que l’évacuation était «volontaire», même s’il sait qu’il n’existe pas de base légale. Seulement la police parle à juste titre d’expulsion – mais d’une «volontaire». Cette subtilité n’est utilisée que pour être protégé contre de possible plaintes juridiques.

Panhoff est un Vert – notre rage et notre colère s’abattront sur les responsables de ce sale parti. Mais il serait injuste de ne pas s’attaquer au CDU (les chrétiens-démocrates) et au SPD (les sociaux-démocrates) avec la même intensité. Le CDU pour sa haine envers les réfugiés, qui exige le siège d’un quartier à travers la figure peu chrétienne de Henkel. Le SPD qui partage le gouvernement avec le CDU est devenu un acteur actif dans la stratégie de «diviser pour régner» qui fonctionne sur l’intégration et la déportation des réfugiés. Cette sale mafia était principalement responsable de la division des réfugiés à Oranienplatz. S’ils imaginent pouvoir se la couler douce pendant que les responsables du Parti des Verts se cachent dans leur fête d’été pathétique, ils se trompent lourdement.

Cet appel est émis par des groupes non-parlementaires issus de locataires, du mouvement antifa et d’autres projets menacés, vu que les soutiens des réfugiés ont à peine le temps de se soucier au sujet de l’organisation des espaces de couchage, entre autres.

Nous nous invitons à mener des actions locales et à travers le monde, fermes et massives, contre les partis politiques nommés et la police. Nous appelons à attaquer les institutions qui représentent la politique répressive envers les réfugiés. Toute notre rage et notre colère s’abattront sur eux. Et aussi vite que possible, tant que l’école est encore contestée, que les rues sont encore bloquées.

Nous appelons le Festival Fusion à se mettre d’accord pour une courte déclaration de solidarité au nom de toutes les personnes présentes et qui sera lu partout.

Et nous rendrons deux fois la disgrâce à cette occasion.

Retrait immédiat et inconditionnel de la police de l’immeuble, du quartier et des rues.

Reconnaissance immédiate des réfugiés comme faisant partie de notre société – sans condition

Combattons pour l’école de la rue Ohlauer comme espace de vie auto-déterminé pour 70 réfugiés et comme centre pour réfugiés internationaux.

Agissons vite, mais agissons furieusement.

Source

2806-01

Note:
*L’occupation de cette école a débuté il y a environ un an et demi: Emission de Sans-Papiers Ni Frontières du 1er novembre 2013 à écouter/télécharger ici

Italie : Sur la répression à Turin

Ce texte a été écrit avant les dernières arrestations du 9 décembre 2013.
Place nette ?

« Place nette ». Ainsi pourrait s’appeler, si elle avait un nom, l’opération que depuis avril dernier préfecture et parquet de Turin mènent contre des compagnons qui vivent et luttent principalement dans les quartiers de Barriera di Milano et de Porta Palazzo. Pourrait parce que, à la différence d’autres opérations judiciaires avenues ailleurs contre des anarchistes aux noms plus ou moins fantaisistes (Ardire, Mangiafuoco, Thor, Ixodidae, Outlaw, etc.) dans ce cas, les juges turinois ont, au moins pour le moment, choisi une autre voie. Plus discrète et anonyme, et qui pourtant ajoute quelques ingrédients à la recette de la répression en Italie.

Pas de « grosse enquête » qui implique un grand nombre de compagnons et les charge d’un délit associatif soutenu, la plupart du temps, par différents délits spécifiques, mais beaucoup d’enquêtes plus petites avec des chefs d’inculpations spécifiques pour lesquelles sont demandées et obtenues des mesures judiciaires de différents types. Non pas que ‘la grosse enquête » ait disparu de la projectualité de la préfecture : celle-ci continue probablement d’être proposée régulièrement et sans vacarme à la magistrature, car d’un côté elle justifie l’infinie prolongation des écoutes téléphoniques et ambiantes contre les compagnons, et de l’autre elle représente une carte à garder toujours prête. Pour donner un exemple turinois : le coup de filet de février 2010 avec lequel on accusait des participants à « l’assemblée antiraciste » de la ville d’association de malfaiteurs a été déclenchée tout juste deux mois après l’échec de frapper certains d’entre eux avec la surveillance spéciale. Les deux procédures avaient été montées parallèlement, une dans l’ombre et l’autre à la lumière du soleil : l’une ayant échoué, l’autre a été relancée. Évidemment nous ne saurions dire avec exactitude quelles cartes ont en main préfecture et tribunal en ce moment, ni plus comment ils les joueront cette fois (si l’une est l’alternative à l’autre, ou si l’une prépare le terrain de l’autre, par exemple). Mais nous pouvons identifier les particularités innovantes de ces dispositifs répressifs quand ils apparaissent.

Dans notre cas, par exemple, un quelconque délit de rébellion – imputé pour avoir tenté d’empêcher la police d’embarquer un ami ou un compagnon – assaisonné d’autres accusations comme blessures, violence ou vol avec violence selon le goût des juges, est repêché après quelques semaines et grâce à l’entente entre préfecture, procureur et juge d’instruction transformé en prison, résidence surveillée, obligation ou interdiction de territoire, signatures, selon le goût des juges. Les épisodes reprochés sont en général assez légers c’est pourquoi les mesures de détention (prison et résidence surveillée) prennent fin assez rapidement, mais pas les autres mesures qui, moins restrictives, sont scellées par des clauses plus flexibles, qui permettent une plus grande « insouciance » aux juges et reste ainsi en vigueur pendant des mois.

Pour qui a eu la « chance » de ne pas avoir été chassé de la ville, mais de s’être vu appliqué l’obligation de rester sur le territoire de Turin ou d’y signer, les juges adoptent actuellement un autre stratagème : au premier nouveau délit constaté la mesure peut être aggravée et transformée en prison ou résidence surveillée. La situation de Marianna et de Simona –incarcérées une première fois pour l’occupation de l’Unep, libérées immédiatement avec une obligation de signature puis ré-incarcérées parce qu’elles ont continué à participer à des initiatives et donc à être accusées de nouveaux délits– est exemplaire. Mais il n’est pas strictement nécessaire que le nouveau délit soit identique, ou même seulement similaire, à celui pour lequel elles étaient obligées à Turin, comme le démontre par ailleurs, plus récemment, la situation de Niccolò, qui, déjà soumis à une obligation de rester sur le territoire pour rébellion, a été arrêté pour vol et donc incarcéré suite à une aggravation de la mesure. Une fois découvert le mécanisme et des opérations similaires se succédant les unes aux autres, la préfecture a réussi à éloigner une quinzaine de compagnons des luttes turinoises aux moyens d’expulsions et d’interdiction de territoire. Continue reading Italie : Sur la répression à Turin

Allemagne : Ballade incontrôlée à Hambourg

Dans la soirée du 18 Octobre 2013, une balade incontrôlée partie de St. Pauli jusqu’au quartier Schanze a eu lieu.

Avec une banderole, des chants, des affiches, des tracts, des graffitis, des pierres et des marteaux, près de 80 personnes ont exprimé leur colère contre les « zones de danger », les contrôles racistes, la machine à expulser et ces conditions réelles dans les rues.

Quelques banques et magasins ont eu leurs fenêtres brisées et les murs ont été peints avec des slogans contre la machine à expulser et l’État. La marche a pris fin quand les flics sont arrivés.

Contre les autorités et leur ville !
Pour une vie incontrôlable sans domination pour tous !

source
Collaboration du Chat Noir Émeutier

Québec : manif de solidarité avec les sans-papiers au centre de rétention de Laval (nord de Montréal)

Vidéo en anglais (avec sous-titres en espagnol):
http://www.youtube.com/watch?v=2o9O89q3f9E

Le 11 août 2013, environ 100 migrants et leurs soutiens sont descendus dans la rue en direction du centre de rétention pour migrants de Laval juste à l’extérieur de Montréal, pour dénoncer la pratique du gouvernement canadien d’enfermer et d’expulser les personnes sans statut. La manifestation a été organisée en collaboration avec la Journée de la justice pour les prisonniers, qui a lieu chaque année le 10 août pour commémorer les vies de ceux qui luttent et meurent derrière les barreaux, et de réaffirmer l’engagement des personnes pour la suppression des prisons. Des gens sont venus en bus, d’autres à vélo, et quand ils sont arrivés, ils étaient déterminés à faire suffisamment de bruit pour que les migrants à l’intérieur du centre de rétention puissent entendre leur message.

Sur une journée donnée, de 400 à 500 migrants sont enfermés derrière les murs des centres de rétention à travers le pays. La dernière décennie a vu une augmentation significative du nombre de migrants détenus, avec 82.000 détenus sur 2004-2011 et un nombre supplémentaire de 13.000 détenus depuis 2011. Suite à la mise en œuvre des politiques de détention obligatoire par le projet de loi C-31, tous ce.lles.ux qui entrent par de soi-disant «moyens irrégulier» peuvent faire face à un an de détention.

Des silhouettes représentant des proches qui ont été raflés et des banderoles lumineuses ont été accrochés à la clôture. Des messages de solidarité en arabe, hongrois, espagnol, ourdou, anglais et français ont été lus à haute voix, tandis que des restes de vêtements ont été suspendus le long du mur, symbolisant la violence subie aux postes-frontières du monde entier.

Pendant le pique-nique, quelqu’un de l’intérieur a informé les organisateurs que, en raison de la manifestation, les heures de visite avait été annulées toute la journée, les prisonniers étant punis par l’annulation du temps de prière, tout en étant interdit de fumer et d’être confinés dans leurs chambres.

Exaspéré par ces nouvelles, les gens se sont précipités vers la clôture extérieure du centre de rétention et ont commencé à taper sur ses portes en métal. Peu après, la porte a été démolie et un groupe de manifestants a violé le périmètre et a réussi à exprimer leur rage directement à l’extérieur des bâtiments où les migrants sont en cage.

En fin de compte, aucune arrestation n’a été faite. Alors que l’acte d’abattre le mur était symbolique, c’était encore un pas en avant pour la destruction de tous les murs de prison et les frontières qui séparent les gens à travers le monde.

Source: Coop Média de Montréal, via Sabotagemedia

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Hongrie: grève de la faim des réfugiés du centre de rétention de Nyírbátor

Depuis vendredi 9 Août 2013, les réfugiés du centre de rétention de Nyírbátor dans le nord-est de la Hongrie sont en grève de la faim. Selon la déclaration d’un réfugié détenu à Nyírbátor, environ 100 personnes – presque tous les réfugiés actuellement emprisonnés à Nyírbátor, y compris les personnes en provenance du Pakistan, d’Algérie, du Nigeria et du Kosovo – participent à la grève.

D’une part, les réfugiés emprisonnés à Nyírbátor protestent contre leurs terribles conditions de vie: ils se plaignent des très mauvais conditions, de la nourriture avariée – avec parfois des petits animaux à l’intérieur! – Et de l’eau, le manque d’installations sportives, etc. En général, les réfugiés réclament leur liberté, leur libération immédiate du centre de rétention. Ces gens qui sont en ce moment à Nyírbátor y ont été détenus au-delà d’1 mois même si la plupart d’entre eux ont déjà reçu leurs cartes d’asile auprès des autorités. La grande question qui suscite beaucoup de colère parmi les réfugiés: «Si nous avons la carte d’asile, pourquoi nous n’avons pas la liberté?”

Les réfugiés ont indiqué que même les policiers et gardiens du centre de rétention ne comprennent pas pourquoi les gens restent toujours en détention avec des cartes d’asile. Les réfugiés soupçonnent le patron du centre de rétention d’appliquer des mesures arbitraires contre eux. Les réfugiés ont également rapporté que les gardes du centre de rétention leur ont acheté de la meilleure nourriture, un ballon de football, etc s’ils leur donnent de l’argent pour cela – qui est en fait une offre très étrange pour les réfugiés, vu que personne, dans ces conditions , a réellement de l’argent.

Selon la déclaration d’un réfugié, la majorité des personnes détenues à Nyírbátor ont été arrêtés directement après avoir traversé la frontière vers la Hongrie. Les gens se demandent pourquoi ils ont été amenés au centre fermé de Nyírbátor, tandis que certains de leurs amis pourrait aller à un camp ouvert. Un petit groupe de personnes détenues à Nyírbátor sont des gens qui ont été expulsés d’Autriche en Hongrie sur la base du règlement d’empreintes digitales “Dublin II”, ces derniers sont surtout Nigérians et aussi Pakistanais.

Une des personnes détenues à Nyírbátor est un militant pakistanais du mouvement de protestation des réfugiés de Vienne qui a récemment été expulsé parmi les 8 militants réfugiés de Vienne.

Les réfugiés de Nyírbátor disent qu’avec la grève de la faim, la situation devient de plus en plus critique pour eux chaque jour. Les travailleurs sociaux ont tenté de les convaincre d’arrêter la grève, en leur promettant une meilleure nourriture et de l’eau, mais ils ont refusé, parce qu’ils ont besoin d’une solution réelle, en fait, de leur liberté. Les gardiens de prison sont prudents en ce moment – il semble qu’ils aient peur que les réfugiés en grève s’automutilent et ils craignent aussi une mutinerie dans le cas où les matons punissent l’un d’entre eux.

Les réfugiés de Nyírbátor ont un besoin urgent de solidarité active, ainsi que l’attention locale et internationale et de relai dans les médias sur leur situation désespérée! Ils demandent des groupes de solidarité, les organisations de défense des droits humains, des avocats et des représentants de l’ONU pour leur rendre visite à Nyírbátor et faire quelque chose pour les aider.

Liberté pour les réfugiés emprisonnés à Nyírbátor!
Fermons Nyírbátor et tous les centres de rétention!
Que cesse immédiatement tous les ‘Dublin II’ – et les déportations vers la Hongrie!

Stoppons les déportations et la détention des migrants et des réfugiés – liberté de circulation, combattons l’Europe forteresse!

SourceCollaboration du Chat Noir Émeutier

Thessalonique : Sur l’affaire de Gustavo Ε. Quiroga González et l’expulsion du squat Delta

Le jeudi 4 octobre, à 11h, un groupe de 30 compagnons a occupé le quartier général du Syndicat des Journalistes de Macédoine et Thrace des Journaux Quotidiens (ESIEMTH) afin d’envoyer des e-mails et des faxs en masse et faire connaître le cas du compagnon colombien Gustavo, qui est toujours détenu dans une cellule de la démocratie bourgeoise après le raid contre le squat Delta. L’assemblée de solidarité pour le squat Delta, et en particulier pour le cas de Gustavo, a publié et diffusé une déclaration que vous pouvez lire ci-dessous.

Les autorités grecques ont confisqué le passeport en règle de Gustavo, jugeant que c’est un faux. Ils ont même suggéré qu’ils pourraient même valider des “copies officielles” de son document (qu’ils considèrent autrement comme faux…) si seulement Gustavo pouvaient être déporté vers l’Espagne, sachant qu’il a obtenu la citoyenneté espagnole. Malgré tout, les autorités espagnoles l’accepteraient sûrement avec ses papiers authentiques (et pas des copies carbones). Donc, maintenant, le compagnons fait face à la possibilité d’être déporté dans son lieu natal, la Colombie, qu’il a quitté il y a plus de 10 ans. En d’autres mots, Gustavo est menacé par une déportation immédiate de Grèce et il est retenu par vengeance.

Voilà venu le temps de diffuser les paroles et de mener des actions de solidarité.

Lettre de l’assemblée de solidarité avec le squat Delta et Gustavo E.Quiroga Gonzalez sur l’affaire de ce dernier.

Le 12 septembre 2012, l’armée démocratique urbaine est entrée dans le squat Delta (à Thessalonique) l’arme au poing, arrêtant 10 compagnons qui étaient à l’intérieur, détenant les gens qui étaient venus en solidarité avec le squat, détruisant l’infrastructure libre et ouverte du bâtiment et ne s’arrêtant pas là. Les fenêtres, toilettes et même l’équipement électrique a été cassé afin d’augmenter les dommages supposément causés par les squatteurs au bâtiment. Notre compagnon Gustavo E. Gonzales est l’une des 10 personnes qui ont été arrêtées lors de l’opération initiale mais il est toujours prisonnier des mains de l’État. Depuis le 14 septembre et après une séquence de procédures “dans le dos”, il fut détenu au Ministère des Transitions (celui pour les immigrants) de la prison de Diavata dans des conditions moyenâgeuses.

Pour rendre les choses plus claires, quand Gustavo exprima qu’une “cour martiale” se tenait, le procureur général E. Mpakelas donna l’ordre d’empêcher l’entrée à toute personne en lien avec l’affaire (amis, compagnons, etc.), non seulement dans la pièce où se tenait le procès mais aussi au sein du tribunal, ne tenant pas compte de façon éhontée du caractère public du procès. Un flic (qui n’était pas du ministère de l’immigration), Oikonomoy Iwannhs, témoigna que selon son “expérience” les papiers de Gustavo étaient des faux. Sans un expert pour examiner le sujet, la cour l’a accusé, entre autres choses, de falsification de documents officiels. L’histoire continua quand le directeur du ministère de la Sécurité Politique (un ministère de la police qui s’assure que le système politique reste stable et prospère) Athinagoras Pazarlis, signa la forme légale pour essayer de donner crédit au parjure d’Oikonomou.

Après le procès, les documents furent donnés à des experts officiels et leur authenticité fut confirmée, mais le rapt de notre compagnon continue et sa remise en liberté fut reportée à un délai inconnu. Au même moment, Athanasios Mpasioykas, le sous-directeur du ministère de l’immigration, signa un ordre de déportation pour Gustavo, ignorant l’expertise sur l’authenticité de ses papiers, complétant ainsi le complot scandaleux du département de la Sécurité Politique.

En conséquence, l’affaire de Gustavo est dans la ligne de mire du directeur de la sécurité politique, s’étant personnellement impliqué, en signant, afin que l’affaire soit conclue rapidement, avant que son implication ne soit connue. Voilà comment procèdent les chefs du département de l’immigration, qui, alors qu’ils ont le pouvoir de le relâcher, refuse de le faire et suivent des ordres d’en haut. Comme d’habitude un corbeau n’arrache pas les yeux d’un autre corbeau.

Pour résumer cette affaire, nous faisons face à un complot ridicule qui implique la confiscation de faux documents dont il fut prouvé qu’ils étaient officiels, la volonté des autorités de valider des “copies officielles” des documents (qu’ils considèrent comme faux) afin que Gustavo fasse une croix sur l’Espagne où il a la nationalité (qui ne peut l’accepter sans les documents originaux) et la possibilité de sa déportation en Colombie (qu’il a quittée depuis plus de 10 ans).

Nous exigeons la remise en liberté immédiate de Gustavo E.Q. Gonzalez qui est détenu depuis le 12 septembre après l’expulsion du squat Delta à Thessalonique, en Grèce.

ASSEMBLÉE DE SOLIDARITÉ AVEC DELTA ET GUSTAVO E. QUIROGA GONZALEZ
CHAQUE LUNDI À 19H00 À POLYTECHNIQUE – THESSALONIQUE

Source