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Hambourg, Allemagne : Solidarité avec les travailleurs de AGR-Clarin (Argentine)

Après que les employés de l’imprimerie du journal AGR-Clarin furent licenciés, le lieu de travail a été occupé plus de deux mois et les employés sont entrés en grève. Leurs demandes est d’annuler les licenciements. Actuellement l’employeur a essayé de casser la grève en faisant imprimer l’édition du dimanche au Chili. La grève et l’occupation ont eu un écho massif et beaucoup d’organisations et de syndicats se sont solidarisés avec les employés en lutte.

Tout ceci a lieu alors que le gouvernement de Macri attaque les droits des travailleurs dans le cadre d’une politique d’austérité et essayent de casser la résistance des organisations et des syndicats. Ainsi la grève d’AGR-Clarin est une part des luttes massives pour la défense des droits des travailleurs.

FAU – Hambourg
Free Workers Union – Hambourg

en anglais, italien

Appel à l’action anarchiste internationale en solidarité avec la grève des prisons aux États-Unis

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Le 9 septembre [45eme anniversaire de la rébellion de la prison d’Attica], des prisonnier-e-s à travers les États-Unis entameront une grève qui consistera en un arrêt général du travail contre l’esclavage pénitencier. Pour faire court, les prisonnier-e-s refuseront de travailler ; illes refuseront de continuer à faire tourner les prisons par leur propre labeur. Les prisonnier-e-s ne luttent pas juste pour de meilleures conditions ou pour un changement du règlement des conditionnelles, mais contre l’esclavage pénitencier. Les prisonnier-e-s soutiennent que sous le 13è amendement qui abolit l’esclavage racial, ce-dernier permet à des êtres humains d’être exploités pour rien ou pratiquement rien tant qu’illes sont prisonnier-e-s. Les prisonnier-e-s voient ainsi le présent système d’esclavage pénitencier comme une continuation de l’esclavage racial, système qui génère des milliards de dollars de profit chaque année pour de grandes sociétés des industries clés comme celles des combustibles fossiles, les fast food, les banques, et l’armée américaine.

Peu de temps après le passage de l’amendement 13, un grand nombre d’anciens esclaves ont rapidement été mis sous les verrous sous d’insignifiants délits, retournant rapidement à leur rôle originel d’esclaves. Près d’un siècle plus tard, la guerre contre la drogue a essayé de s’occuper du taux de chômage croissant amené par des changements dans l’économie (externalisation, financiarisation, dérégulation, etc.), ainsi que de la menace d’une insurrection noire qui a grandi dans les années 60 et 70, en mettant de plus en plus de gens en prison. En même temps, l’État et les entreprises ont continué à regarder en direction du travail en prison comme à une source pour générer des profits massifs.

Du fait de tout ces facteurs, aujourd’hui, environ 1 adulte américain-e sur 100 est enfermé-e derrière les murs, et beaucoup d’autres sont en liberté conditionnelle, en résidence surveillée, ou au sein de centres de détention pour migrant-e-s. Alors que les déténu-e-s afro-américain-e-s, natif-ve-s, latinos et blanc-he-s pauvres forment le gros de la population carcérale, les détenu-e-s noir-e-s, ‘brun-e-s’ (ndt : en anglais, ‘brown people’ fait référence de façon large à toutes personnes ayant la peau mâte et n’étant pas -seulement – d’origine occidentale), ou natif-ve-s représentent un bien plus gros pourcentage d’incarcéré-e-s que leurs homologues blanc-he-s. Par exemple, il y a présentement plus de personnes afro-américaines enfermées dans le complexe industriel carcéral que ce n’était le cas durant la période d’esclavage racisé antérieure à la guerre civile américaine en 1860. C’est dans ce climat que les rebel-le-s en prison se sont organisé-e-s elleux-mêmes pour mener cette grève.

Il est aussi important de préciser que cette journée du 9 septembre est appelée par une large variété de groupes, mais provient globalement d’organisations telles que Free Alabama Movement (FAM), qui est un groupe carcéral autogéré qui s’est propagé à travers les États-Unis. Les anarchistes ont joué un rôle clé en soutien et organisation, mais aussi les diverses grèves de la faim, du travail, et émeutes dans le sein des prisons qui ont explosé dans des établissements tel que celui de la prison Holman. Le soutien est venu de divers groupes carcéraux, l’Anarchist Black Cross (ABC), et le Incarcerated Workers Organizing Committee (IWOC [le comité d’organisation des travailleur-euse-s incarcéré-e-s]), une section du IWW [Industrial Workers of the World], qui comprend présentement autour de 1000 membres à travers les prisons américaines. Pour aider à accroître les potentiels autour de cette grève, des anarchistes ont aussi organisé nombre de conférences et tenu une large variété d’actions, comme des manifs bruyantes, des déploiements de banderoles ou encore des ‘campagnes’ de tags.

Mais nous avons besoin de l’aide du mouvement anarchiste international pour prendre de la vitesse. Nous en appelons à nos camarades à travers le monde à nous aider. Nous demandons à tous les groupes, fédérations, syndicats, réseaux, cellules et individus de considérer de faire une action, organiser un événement et répandre la grève.

Voici quelques idées d’actions :
1) Organiser une manif devant une ambassade des États-Unis, une base militaire, ou avant-poste gouvernemental américain. Laissez leur savoir que les gens à travers le monde sont en solidarité avec cette grève.

2) Organiser une manif bruyante devant une prison locale, centre de détention ou prison pour mineur-e-s.

3) Organiser une action qui établie une connection avec les entreprises qui se font de l’argent sur le travail en prison aux États-Unis. Parmi quelques cibles mondiales se trouvent les chaînes de fast food McDonald’s et Wendy’s, la chaîne de café Starbucks, BP (British Petroleum), les magasins de lingerie Victoria’s Secret, American Airlines (qui a des vols vers de nombreux aéroports internationaux), et beaucoup d’autres.

[Bien que presque tous les commerces aux États-Unis faissent usage d’une certaine façon du travail en prison, voici quelques compagnies supplémentaires : Avis, Walmart, Microsoft, Nike, Nintendo, Honda, Pfizer, Whole Foods, Aramark, AT&T, Sprint, Verizon, Fidelity Investments, Saks Fifth Avenue, JCPenney, Kmart, Macy’s, et bien sur UNICOR, l’entreprise crée et possédé par le gouvernent fédéral pour superviser le travail pénal]

4) Déploier des banderoles, taguer, coller des affiches, et diffuser des nouvelles de la grève dans ta ville.

Enfin, nous ajouterons que la grève commence le 9 septembre et suivra son cours pour un long moment. Les prisonnier-e-s s’attendent déjà à faire face à la répression, et quelques organisateurs ont déjà été placé en isolement et harcelé par le FBI. Il dépend de nous d’assurer leurs arrières depuis l’extérieur et de mettre en place du soutien pour la grève et l’intégrer dans les luttes partout. La grève ne prendra pas fin le 10 septembre, mais continuera, alors aidez-nous à nous préparer pour le long terme.

Longue vie à l’anarchie !
Feu aux prisons !
Liberté pour tou-te-s !

Plus d’infos, mises à jour et matos d’orga:
Support Prisoner Resistance – supportprisonerresistance.noblogs.org
Free Alabama Movement – freealabamamovement.wordpress.com
IWW Incarcerated Workers Organizing Committee – iwoc.noblogs.org
IT’S GOING DOWN – itsgoingdown.org
Portland ABC – pdxabc.org
Anti-State STL – antistatestl.noblogs.org
325 – 325.nostate.net/tag/prison-labour-strike

en anglais

Exarchia, 4 août: Soirée “Contre l’esclavage carcéral” au squat Themistokleous 58, en présence d’un camarade de l’ABC de Portland

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CONTRE L’ESCLAVAGE CARCÉRAL | CONTRO LA SCHIAVITÙ CARCERARIA | AGAINST PRISON SLAVERY | CONTRA LA ESCLAVITUD CARCELARIA | ΕΝΑΝΤΙΑ ΣΤΗ ΣΚΛΑΒΙΑ ΤΗΣ ΦΥΛΑΚΗΣ

Le 9 septembre 1971 des prisonniers ont pris le contrôle d’Attica, le plus célèbre enfer de l’état de New York et l’ont fermé.

Le 9 septembre 2016 des prisonnier-e-s en lutte démarreront des blocages et d’autres actions pour la fermeture des prisons dans tous les États Unis, et pour que l’esclavage carcéral prenne fin une fois pour toutes.

Que les flammes de la solidarité ses propagent partout dans le monde !

Presentation & discussion à propos de la grève des prisonniers avec un camarade de l’Anarchist Black Cross de Portland (USA)

Jeudi 4 août à 20h à la terrasse du squat anarchiste au 58 rue Themistokleous, Exarchia, Athènes

Squat Themistokleous 58 | Cellule de solidarité anarchiste Anarchist Black Cross [Grèce] | Réseau traducteur de contre-information Contra Info

en anglais, grec, portugais, italien

Rio de Janeiro : En soutien inconditionnel aux manifestant-es arrêté-es !

Affirmer que nous sommes entré-es en guerre n’est pas une menace, c’est voir la réalité en face. Le pouvoir ne montre aucunes intentions de céder, et nous, aucunes d’abandonner. Vu l’ampleur que prennent les contestations, il yaura beaucoup de défaites, mais il faut garder à l’esprit que les échecs ne sont jamais définitifs et qu’ils font partie de l’histoire des victoires.

Le 15 octobre, la ville de Rio de Janeiro a pu voir, de nouveau, de quoi la repression est capable. Les informations divergent encore selon les sources, mais selon le groupe d’avocats « Habeas Corpus » 195 personnes ont été arrêtées, dont 84 personnes qui sont, au jour d’aujourd’hui, encore emprisonnés. Les accusations sont diverses : formations de groupe (ce chef d’accusation est tout nouveau au Brésil : un groupe de 4 personnes, ou plus, est considérés comme crime et peut donc donner suite à de lourdes peines de prison), atteinte à la sécurité de l’état, incendies, dégradation de patrimoine public, coups et blessures, incitation à l’emeute… La nouvelle loi sur l’organisation criminelle est utilisée pour inculper de nombreux arreté-es, ce qui donne lieu à des absurdités telles que la recherche de lider ou de bénéfices obtenus par les « vandales ». Durant la manifestation du 15 octobre, la police a utilisé ses armes habituelles : gaz lacrimogène, flash-ball, tasers et – pour en finir avec les doutes – des armes à feu (un blessé par balle est toujours hospitalisé à ce jour).

Voici donc le résultat catastrophique que l’état impose à ume manifestation appelée par les professeurs d’écoles régionales et municipales. La grève a commencer en août et a comme objectif d’empêcher que l’éducation soit transformer en marchandise. Le gouvernement reste totalement sourd aux demandes du mouvement et se ferme à tout dialogue. Cette grève, cependant, ne peut être comprise si l’on l’isole d’un cycle de revoltes qui explosent dans la ville et dans le pays depuis juin. Les motifs d’indignations sont nombreux, mais il est clair que l’intransigeance du capital sera de plus en plus critiquée.

Cette même semaine, 17 perquisitions ont été effectuées contre des manifestant-es. Des appareils informatiques ont été requisitionés et, des téléphones semblent être sur écoute depuis juin. Nous ne demanderons pas d’autorisations pour résister, nous résisterons. Aucuns barreaux n’emprisonnera notre lutte pour la dignité.

Il est maintenant urgent de construire un réseau de solidarité aux prisonniers. Nous devons rester attentifs quand à leurs destinations et réaliser une campagne massive pour leurs libérations. Il est probable qu’ils ne sortiront qu’avec le versement d’une caution, et il est donc nécessaire que nous nous organisions pour former une caisse de solidarité. Samedi (19/10) il y aura une veillée à Bangu (prison) : nous comptons sur la présence de tous.

Soutien inconditionnel aux manifestant-es arrêté-es !

source

Barcelone, Catalogne : Appel anarchiste à la grève étudiante du 28 février

Le 28 février les étudiant-e-s sont de nouveau appelés à la grève contre les augmentations des droits d’inscription d’université et la privatisation croissante de l’éducation publique.

L’opposition à ces mesures, même ainsi, ne devrait pas nous aveugler et nous faire croire que la solution passe par un retour au modèle antérieur. C’est précisément ce modèle de gestion, l’étatique, qui a permis l’implantation de ces mesures que nous critiquons tellement. Les universités, maintenant ou avant le début des coupes budgétaires, sont les mêmes : centres d’extermination de la raison et de l’être humain converti à une simple valeur quantitative en vue de la sortie sur le marché du travail, que tant de fois nous avons au préalable refusé dans des grèves et manifestations. Depuis la critique de la privatisation et les coupes budgétaires, nous proposons et cherchons parmi tous une nouvelle façon d’apprendre et de diffuser la connaissance, sans l’intervention de l’État capitaliste, des entreprises privées ou des poli-professeurs aspirant à devenir des commentateurs télé progressistes.

Le 28 février nous sortirons dans les rues, mais pas pour défendre la perpétuation du système actuel mais pour montrer comment depuis une perspective révolutionnaire nous pouvons atteindre un modèle d’apprentissage basé sur l’horizontalité, l’autogestion et au service du peuple. Pour l’anarchie. Pas un pas en arrière dans la guerre sociale.

NI PUBLIQUE, NI PRIVÉE,
AUTOGÉRÉE !

Espagne : Affiche de grève avec une perspective de genre

Appeler au boulot pour dire que tu es malade le matin de la grève.
Exproprier les biens du lieu de travail pour ensuite les redistribuer.
Mal travailler, plus lentement, avoir beaucoup “d’étourderies”.
Faire du boycott et saboter des petits trucs.
Faire la grève de la consommation.

Donner du courage aux grévistes ( celles qui comptent et celles qui comptent pas), leur donner de l’eau, leur offrir un abri si la situation devient difficile.

Je n’ai pas de contrat / je suis en stage / je suis travailleuse du sexe / j’ai migré et maintenant je travaille sans contrat / je suis travailleuse domestique / j’ai besoin d’argent / mon chef va me virer / je suis femme au foyer / je suis à mon compte et je ne peux pas perdre mes clients / j’ai un visa de travail / je m’occupe de personnes âgées / …

Quel que soit le motif, pour beaucoup d’entre nous la grève « traditionnelle » n’est pas suffisante. Nous ne sommes pas importantes pour les syndicats majoritaires, celles qui ne sont pas prises en compte et ne veulent pas rentrer dans le jeu avec les patrons et les gouvernements. Sans papiers, sans contrats, sans chefs, sans bureau, sans sécurité sociale, sans avoir un travail reconnu comme travail, sans maison, sans être payé pour tout ce que nous bossons, comment on ferait la grève dans le sens traditionnel du terme ?

Chaque jour devrait être un jour de grève. Mais pas une grève de devanture, de débat télévisés et quatre mots de fin de soirée. Chaque jour devrait être la grève du genre, la grève de la consommation, la grève de l’obéissance, la grève de la soumission, la grève de la reproduction, la grève des loyers, des hypothèques et des frais de logements, la grève des mères, la grève des corps, de la main d’œuvre pas cher, la grève de la non-violence face à la violence policière, la grève de se serrer la ceinture, que des jours meilleurs arriveront. La grève comme synonyme d’un raz le bol, la grève comme synonyme d’attaque. Ce n’est pas seulement la possibilité de bloquer le capital sur les lieux de travaux légitimés pas l’État, mais aussi dans la reproduction hétéro-patriarcale, capitaliste et raciste de la vie sociale.

Nous n’attendons pas assises à ce qu’on nous dise quand, comment et qui peut lutter ; nous redéfinissons le concept de grève.

La rage n’attend pas les appels à la grève, la rage n’a pas d’horaires déterminés.

Rage indéfinie. Grève indéfinie.

Athènes, 17 mai : Pour le renforcement de la solidarité réciproque

LES PRISONNIERS DE RETOUR DANS LES RUES

 

Ce mardi 17 mai, des membres du réseau de traduction et de contre-information Contra Info ont posé des banderoles dans cinq endroits différents dans l’aire d’Exarhia, dans le centre d’Athènes, en un effort de continuer à renforcer la solidarité réciproque et internationale.

Tabassons les jaunes - Solidarité avec le camarade David Lamarte en Uruguay

A l’entrée principale de l’Ecole Polytechnique, sur la rue Stournari, nous avons accroché une banderole en solidarité avec le compagnon David Lamarte, chauffeur de taxi à Montevideo, arrêté par les forces de police de l’Etat Uruguyain le 9 mai. Le 17 mai une marche de protestation a été appelée en soutien à David à Montevideo, donc nous avons envoyé un signe de solidarité de Grèce le jour même. David Lamarte est un compagnon anarchiste participant activement dans les mouvements de résistance depuis 15 ans, depuis la Résistance Anarcho-Punk lors de son adolescence à son engagement combatif dans le syndicat des chauffeurs de taxi et des télécoms (SUATT), ainsi que dans d’autres collectifs anarchistes. Il est actuellement menacé de passer de 3 mois à 3 ans en prison, selon l’appétit des autorités judiciaires dont la décision n’est pas arrêtée. Le compagnon est incarcéré et accusé d’affrontements avec les chauffeurs de taxi jaunes et de la casse d’un compteur de taxi lors des grèves du 1er Mai.

Aux grilles fermées de Polytechnique, sur la rue principale Patission, nous avons mis une banderole écrite en portugais et en grec, en solidarité avec les favelas et les squats au Brésil, férocement attaqués par les requins capitalistes et les ordures de la police et des autorités brésiliennes. Les bidonvilles de Rio de Janeiro, São Paulo, Belo Horizonte et beaucoup d’autres endroits du Brésil sont bétonnés chaque jour alors que les monstrueuses constructions pour la Coupe du Monde de 2014 et les Olympiques de 2016, et en général les plans du capital de gentrification, avancent. Des milliers de familles ont été déplacé et que des milliers d’autres personnes vont l’être et être laissés à la rue, pour le bien de fameux “développements” et de grands événements sportifs. Le même jour la flamme olympique est partie du stade Kallimarmaro d’Athènes pour le Royaume-Uni et les Jeux Olympiques d’Eté de 2012 de Londres, voilà pourquoi nous avons dit MERDE AUX COUPES DU MONDE ET AUX JEUX.

D’Athènes à Barcelone, la haine grandit au fur et à mesure que les jours passent

Dans le parc Exarhia nous avons mis une banderole en solidarité avec les anarchistes et les insurgés de Barcelone qui ont vécu le haro féroce des chiens de l’Etat depuis la grève générale du 29 mars, avec des perquisitions dans les maisons et des arrestations de militants, les détentions préventives vindicatives de manifestants, la militarisation de la ville de Barcelone et de l’entière Catalogne, ainsi que l’accueil d’un climat de terreur frénétique par les chaînes de TV de merde et les journaux du régime, au milieu d’une criminilisation sans précedent des luttes sociales et des actions subversives. Nous levons notre poing et saluons les camarades qui ne courbent pas la tête, gueulant “Longue vie à la Rose de Feu” (d’après le surnomn de la ville).

De plus, nous avons mis une autre banderole en anglais dans le parc Exarhia en solidarité avec les anarchistes en Turquie, où les flics et les juges cherchent à terroriser et entraver l’élan de compagnons qui sont allés de l’avant et ont se sont battu contre la barbarie de l’Etat et du Capital. La répression qui a commencé le 14 mai – avec des arrestations de masse, des poursuites politiques et des raids dans les maisons d’anarchistes et des lieux sociaux – est la réponse des dominants aux scènes d’insurrection qui ont prises places dans les rues de Istanbul le 1er Mai. Au même moment où les nazis et les patriotes en Grèce sont à la recherche d’“incidents militaires“ avec la Turquie, nous répliquons MERDE A L’ETAT L’ARMEE ET LA LOI, en Grèce, en Turquie et partout.

Devant l’ancienne faculté de Chimie dans la rue Solonos – à quelques mètres de l’Ecole de Droit (Nomiki) qui s’est transformée en un théâtre d’opérations du fascisme institutionnel – nous avons accroché une banderole écrite en français, afin d’en appeller aux immigrants francophones. Il était écrit : UNE BALLE POUR CHAQUE NAZI, UN MOLOTOV POUR CHAQUE PATRON, ET POUR TOUS LES MIGRANTS NOTRE SOLIDARITE.

Il nous restait un peu de peinture et donc nous avons peints quelques slogans en espagnol et français contre la société carcérale et en solidarité avec les taulards à travers le monde.

 

La solidarité c’est n’est pas que des mots sur le papier

 

Pour la diffusion de la solidarité internationale incendiaire !
Feu à tous les Etats et leurs frontières !

 

Québec : la grève générale continue !

Le plus gros mouvement de grève étudiante jamais vu au Canada bat son plein depuis maintenant 10 semaines consécutives. Présentement, ce sont plus de 170 000 étudiantes et étudiants qui sont en grève, dont plus de 85 000 en grève illimitée jusqu’à la victoire. Initialement opposé à la hausse de 75 % des frais de scolarité décrétée par le gouvernement (néo)libéral du Québec – la 2e hausse en 5 ans après plus d’une décennie de gel des frais – ce mouvement mené par les étudiant-e-s des niveaux universitaire et collégial, mais également par des anarchistes et autres militants radicaux non étudiants, est devenu le fer de lance de la résistance à l’agenda néolibéral canadien. Professeurs, syndicalistes, travailleurs et travailleuses de différents secteurs ont manifesté de façon active leur appui à ce mouvement massif et énergique qui, en retour, a su montrer sa solidarité avec différentes luttes, particulièrement contre l’imposition de tarifs supplémentaires dans la santé et contre le Plan Nord du gouvernement Charest, projet néocolonial qui vise à « développer » brutalement le Nord québécois, terre autochtone, à coup de mines et de barrages hydroélectriques.

Au plus fort du mouvement, plus de 300 000 personnes étaient en grève et, le 22 mars dernier,  une manifestation gigantesque a rassemblé environ 200 000 personnes dans les rues de Montréal, probablement la plus grosse manifestation de toute l’histoire (coloniale) canadienne. En plus des manifestations dans toutes les plus grandes villes du Québec, diverses actions directes,  des blocages, ainsi que des occupations ont été menées presque quotidiennement, souvent plusieurs fois dans la même journée. Ont notamment été visés le port de Montréal (4 fois plutôt qu’une !), plusieurs ponts et autoroutes, la tour de la Bourse, le casino de Montréal, ainsi que de nombreux bureaux ministériels. Sans compter les centaines d’actions quotidiennes, symboliques, théâtrales, musicales, graphiques, qui ont notamment permis de littéralement tapisser la ville de Montréal du symbole du mouvement : le carré rouge.

Dès les débuts du mouvement, la répression a été féroce. La police de Montréal s’est encore une fois illustrée par sa brutalité et sa haine des mouvements sociaux, frappant, gazant, emprisonnant, intimidant et blessant sérieusement un grand nombre de manifestants et manifestantes, mais aussi des professeurs solidaires, des journalistes et des passants. Du côté des administrations d’universités et de collèges, après une campagne de peur et d’intimidation au tout début du mouvement, refusant dans certains cas de reconnaître l’effectivité des mandats de grève des associations étudiantes locales et employant plutôt l’expression ridicule « boycottage des cours », ils essaient maintenant par tous les moyens de briser la grève, particulièrement dans les établissement qui participent au mouvement depuis le début, faisant planer le spectre d’une annulation pure et simple du trimestre d’hiver 2012. En désespoir de cause, ces deux dernières semaines, des recteurs d’université, des directeurs de collège et même des étudiant-e-s anti-grève ont eu recours aux tribunaux pour obtenir des injonctions empêchant le blocage physique des lieux par les grévistes, sous peine d’amendes extrêmement lourdes et même une possibilité d’un an d’emprisonnement. Face à une tentative évidente de judiciarisation du conflit, des centaines de personnes ont bravé ces injonctions, réussissant à faire respecter les mandats de grève par la force du nombre dans deux collèges. À l’Université du Québec en Outaouais (UQO) par contre, après un blocage réussi d’une journée lors de laquelle 200 personnes se sont barricadées dans l’un des pavillons, le surlendemain la police a arrêté plus de 160 personnes qui tentaient de bloquer l’entrée, dont des professeurs solidaires.

À l’Université de Montréal, une manifestation spontanée d’environ 600 personnes visant à défier l’injonction obtenue par le recteur s’est transformée en petite émeute lorsque les gens survoltés, aidés par des camarades encapuchonnés, ont brisé des portes vitrées pour s’introduire dans le bâtiment du rectorat, en ont chassé les gardes de sécurité, ont répandu de la peinture sur les murs et ont tenté de défoncer la porte en bois massif du bureau du recteur avec un bélier improvisé ! En quittant les lieux, la manifestation a fait un détour par le bureau du ministre des finances, le mettant à sac. Face à ce sursaut répressif et à la judiciarisation du conflit, il y a eu cette semaine une multiplication des actions directes anonymes : quatre bureaux de ministres ont été complètement saccagés, des sacs de briques ont été lancés sur les rails de 5 stations de métro, paralysant trois des quatre lignes du métro montréalais durant plus d’une demi-heure, des bombes fumigènes ont été lancées à l’intérieur d’une autre station centrale et des centaines de grillons ont même été lâchés dans les murs de l’UQO !

La lutte continue et entre dans une phase cruciale. Il est encore trop tôt pour faire un bilan de ce mouvement massif et multiforme, mais, au-delà des revendications à saveur (amère) sociale-démocrate, le regain de combativité qu’il a su impulser dans le climat politique morose de l’Amérique du Nord laisse entrevoir le début d’un nouveau cycle de luttes plus larges contre le néolibéralisme. Certain-e-s commencent même à parler d’un « printemps québécois » en référence aux révoltes arabes… De plus, ce mouvement a eu le mérite de soulever certains débats intéressants, notamment la question des moyens (critique de la non-violence dogmatique) et la pertinence d’une implication radicale dans les mouvements sociaux. En témoignent ce manifeste publié par des camarades anarchistes en lutte, ainsi que cette perle d’humour grinçant réalisée par le groupe radical Mise en demeure, en référence au pacifisme mou d’une certaine frange du mouvement étudiant, ainsi qu’à la violence policière qui a failli coûter un œil à un manifestant, le 7 mars  dernier :

Lien vidéo (chanson “Violence légitime, mon oeil !”) :

Pamphlet pour la propagande de la révolte, depuis les rues de l’état espagnol.

Les syndicats nous vendent, les politiques nous entubent, le patronat et les grandes entreprises nous exploitent … Jusqu’à quand allons-nous rester les bras croisés ?

Combien de fois tu as senti que quelque chose manque dans cet engrenage social ?

La situation est critique, c’est le cas de le dire. Avec le prétexte de la crise, on nous impose toute une série de mesures sociales et économiques qui consistent à faire payer au peuple les conséquences des excès de ceux qui précisément vivent sur le dos de sa misère. Nos conditions de vie se dégradent de jour en jour afin que quatre politicards et syndicalistes de merde puissent se prélasser sur leur yacht et manger du caviar. En même temps, avec les profits obtenus grâce à ces politiques de marché libre mondialisé, de grandes entreprises continuent de dévaster l’environnement, en multipliant leur bénéfice grâce à la spéculation et en colonisant des pays sous-développés au travers des transnationales.

Petit à petit les libertés les plus fondamentales disparaissent et, pour semer le trouble devant de possibles explosions sociales, la répression construit une société carcérale qui ressemble de jour en jour à la vision cauchemardesque d’Orwell. La presse impose le silence en manipulant la réalité et chaque aspect de la vie quotidienne qui n’enferme pas dans les logiques de l’idéologie dominante est criminalisé. La police est chaque fois plus violente et la rhétorique insultante par laquelle la classe politique se dirige à « son peuple » est chaque jour plus méprisante.

Des spécialistes de la technocratie entonnent d’éloquents discours de retenu qui, derrière des euphémismes et des larmes de crocodile, cachent juste des excuses pour justifier leur coupe et abus au nom des oligarchies financières qu’ils servent. Sourire et bonne figure tous les 4 ans ( lorsque ça les arrange) et ensuite «  si je t’ai vu je ne m’en souviens pas ».

Nous le comprenons maintenant. Tout n’était que mensonge.

Mais on ne va pas se moquer de nous. Leur lois, conçues pour protéger le statut-quo des puissants de toute potentielle réaction, qui apparaît comme résultat de leurs abus ou de l’inégalité imposée par leur modèle social suicidaire, nous donnent la nausée. Il y en a assez des ces petits jeux stupides et de faire comme si il ne se passait rien. Nous en avons marre et on ne veut plus gagner la partie, nous allons détruire l’échiquier pour ne plus être des pions dans les griffes d’assassins, de voleurs et exploiteurs, et pour construire de nouvelles relations et développer des outils qui nous permettent de gérer nos vies par nous-même.

Quoi pourquoi ? Tu as vraiment besoin d’autres raisons ? Parce que nous savons que ce monde n’a pas de futur, parce que nous savons que de bon gré nous n’obtiendrons pas grand chose ( et ça ne sera pas faute de ne pas avoir essayé, vous pouvez nous croire), parce que devoir supporter continuellement les agressions du pouvoir sans nous défendre ne nous paraît pas une attitude raisonnable, et surtout, parce que nous détestons profondément ce monde d’injustice et nous voulons en finir avec lui une fois pour toute.

Notre seul espoir c’est de perdre la peur et de nous organiser de façon horizontale, avec des assemblées et l’action directe, dans tous les domaines de notre vie, pour peu à peu récupérer le contrôle sur nos vies et en même temps être incontrôlables, ingouvernables.

Prends-toi en main et lutte !
Vers une grève sauvage, générale et révolutionnaire !

Des anarchistes pour la propagation de la révolte
– Édité dans un endroit de l’état espagnol – printemps chaud de 2012.

Le pdf ici pour imprimer ce texte et le diffuser (en espagnol)

Rosa de Foc : Fin de l’obéissance

Vous avez dû nous matraquer, nous tirer au flashball au visage, nous asphyxier avec vos gaz. Vous avez dû nous arrêter et nous maltraiter,  nous emprisonner et nous isoler. Vous avez dû nous menacer avec de nouvelles lois et  dire à tous que nous sommes des « terroristes ». Vous avez dû faire tout ça et bien plus, pour faire en sorte que nous baissions la tête. Mais malgré tout ça vous n’y êtes pas arrivé.

Le 29 mars nous avons allumé des feux avec toutes vos menaces, avec tous vos ordres et chantages. Nous n’étions pas un groupe, nous n’étions pas 300 ni 2000, nous étions beaucoup plus. Nous étions tous ceux que chaque jour vous piétinez en pensant que jamais ils ne se rendront. Nous sommes tous ceux que vous exploitez dans un travail précaire. Ceux que vous envoyez à la rue quand vous avez envie, ou à qui vous retirez la maison quand ils ne peuvent pas payer. Ceux que vous gouvernez comme des ressources, comme des chiffres de statistiques. Le 29 mars nous vous avons désobéi et soudain tout s’est mis  à trembler. Maintenant nous sommes conscients de notre force. Nous sentons que votre monde s’enfonce et nous ne vous aiderons pas à le soulever. Nous préférons construire le notre.

Fin de l’obéissance.

La grève révolutionnaire

La grève révolutionnaire est une expression est un moyen de plus de la révolution sociale. C’est une déclaration d’intentions définies et non arbitraires. C’est la fin de l’approbation, de la collaboration, de l’établissement et de la réaffirmation des hostilités et de la guerre cachée que mène l’Etat-Capital.

La grève révolutionnaire est une arme offensive et défensive, réellement effective, de la guerre entre opprimés et oppresseurs, entre les exploités et leurs exploiteurs, entre les détenteurs de la richesse social et les déshérités.

La grève révolutionnaire paralyse la réaction anti-progrès, interrompt les viles traditions d’une classe sociale dominante et accélère la fin de vieilles valeurs périmées. La grève révolutionnaire  nourrit et maintient la moral et les aspirations à la liberté et à la justice comme tels, en se déclenchant en colère contre la tyrannie et le despotisme d’une classe ou d’individus égoïstes et insociables. La grève révolutionnaire accélère la révolution sociale.

La grève révolutionnaire doit se réaliser comme méthode efficace de la révolution sociale, en expropriant les richesses que détiennent les riches et les bourgeois pour les mettre à disposition du peuple.

Occupons les terres, nous les paysans, qui sont aujourd’hui aux mains des propriétaires terriens ! Occupons les usines et que les ouvriers les gèrent directement, et ensemble nous les ferons fonctionner ! Occupons les logements, nous les locataires emprisonnés par les abus des propriétaires !

Occupons les établissements universitaires et les centres d’études et d’information, et autogérons ensemble la culture en créant une éducation intégrale et égalitaire !

Boycottons et sabotons les productions nocives, insalubres et toxiques !

Sabotons les transports et les voies du marché capitaliste !

Prenons et approprions-nous les riches étalages des bourgeois en mettant en commun les vivres !

Changeons le régime de propriété, aujourd’hui capitaliste, en expropriant les usines, en rendant les terres de labourage et de culture propriétés collectives…en nous libérant des rentiers, des intermédiaires, des usuriers, des oisifs et parasites, des spéculateurs, de la centralisation et du monopole des marchés….blessons ainsi à mort la propriété privée ! Éliminons le ramassis de fonctionnaires et gérants, en abolissant l’État et en supprimant les fonctions du gouvernement, en balayant les dominateurs, assurons-nous une vie saine et le droit au bien-être sans satisfaire le paiement d’impôts ou de contributions!

La grève révolutionnaire se réalise de manière complète, organisée et avec l’objectif de vaincre. Sans fausses alertes, sans négociations ultérieures.

L’affrontement doit être, pour détruire ce qui nous convertit en esclaves, une rupture avec les rôles qui nous ont été imposés. Il faut assumer la victoire en expérimentant la libre initiative et la spontanéité de l’individu et de la collectivité pour vivre dans un monde libre et solidaire. Avec les moyens, les capacités et les aptitudes sociales et individuelles de résistance et de lutte révolutionnaire.

Nous pouvons la réaliser maintenant, parce que les conditions d’exploitation, d’injustices et de misères sont devenues insupportables pour les individus le peuple. La gouverne et l’exploitation de l’homme par l’homme sont quotidiennes et permanentes. La dictature, la démocratie et les divers systèmes politiques ont gagné du terrain sur la liberté, mais ils échouent  et échoueront de manière fracassante car des abus, des injustices, des oppressions, des mensonges sont systématiquement perpétrés…là où la tyrannie et la répression, couvrant l’esclavage, sont quotidiennes, la lutte révolutionnaire entre en scène sous forme de révolte et insurrection. La domination est totale, la protestation grévistique est donc nécessaire en tant qu’ébauche d’un projet social, et en tant que réponse à la répression.

La révolution sociale est l’arme la plus puissante et dangereuse contre le désordre social établi, et la grève révolutionnaire est le moyen le plus menaçant contre ce désordre social instauré…

Le conflit entre le régime bourgeois est quotidien, car il n’existe pas de paix là où la domination existe. L’occasion de renverser l’ennemi à battre est logique, cohérente, rationnelle… La grève révolutionnaire est une affirmation et une expérience de la liberté et surgit là où elle (la liberté) est muselée.

Parce que les armes et les moyens révolutionnaires de destruction du monde des tyrans, des exploiteurs et des réactionnaires sont bel et bien efficaces.

Nous qui aspirons à une société d’égaux, à une société libre et solidaire, d’hommes de femmes libres…prenons l’arme de l’émancipation la plus puissante de la révolution sociale, la grève révolutionnaire.

source: muertealestadorevolucionsocial

Athènes : “Je te cherchais dans la nuit, et je brûlais.”

Pensées sur les récents événements d’Athènes d’un blog personnel.

La nuit dernière, le 12 février, en face d’une banque qui était en train de brûler dans une flamme bleue inquiétante, se tenait un vieil homme avec un drapeau national sur son épaule, alors qu’un de ses parents prenait des photos de lui. Peut-être va-t-il mettre la photo au-dessus de sa télé, dans un cadre bon marché, avec une légende écrite à la main : “Il est temps de voir les banques brûler”. Sans le savoir, cet homme signe la mort d’un pays virtuel. Il ne vivra pas pour voir des grandeurs nationales à raconter à ces petit-enfants, alors il gardera ce mémento pour que ces descendants le voient et disent : “Ah grand-père était un brave gars”. Le spectacle nous a appris à apprécier de telles forfanteries.

Nous sommes habitués à réfléchir sur des événements selon nos principes politiques et moraux. A séparer le bon grain de l’ivraie : cette personne est bonne, celle-là est un mouchard; ceci est correct, ceci est mauvais. La rue nous apprend que les choses ne sont pas ainsi, que les événements et les gens sont pleins de contradictions, et que les situations peuvent être jugées de cette façon ou autrement.

Nous sommes habitués à envisager le dialogue, la prise de décision collective, le mouvement et la société sans classe comme un monde moral, beau et angéliquement conçu. Même ceux qui ne sont pas politisés ont en tête un monde utopique, une façon d’être idéale où toutes les intensités sont normalisées, toutes les contradictions sont résolues, où tout le monde est heureux.

Pourtant, en réalité, la violence est un élément fondamental de la politique, de la vie de tous les jours. La violence est aussi un composant clé de la prise de décision collective. Les gens préfèrent la télé et le spectacle car ils y trouvent la satisfaction de ce désir, que tout soit juste, que tout fasse sens, que tout soit pesé. D’être sûr de garder la violence dans la maison, où tout est à sa place, joliment arrangé par le patriarcat – chacun à sa place prêt pour le drame. D’être sûr que nous exorcisons la violence ailleurs, où ce n’est pas visible, dans les ghettos d’immigrés, aux frontières, dans les bidonvilles du tiers-monde. Nous protestons et nous nous lamentons sur notre destin quand cette même violence envahit nos vies, à l’improviste, autoritairement. Nous ne nous protestons pas parce que nous souffrons de la violence, mais seulement parce que les choses ne sont plus en place, le bon ne gagne plus à la fin, la cavalerie ne vient pas à la rescousse. Les choses deviennent confuses dans la rue; tu dois agir pour changer quelque chose, tu dois joindre ta voix avec d’autres, trouver le moyen de commencer ou stopper un événement. La démocratie est une chose sale, il faut que tu te salisses les mains; ce n’est pas une histoire de petits costumes et d’espressos et de pets sur les bancs du Parlement.

Ah, quelle honte que ce bâtiment historique d’Athènes ait brûlé. Demande à ceux qui le regrettent, savent-ils où est Attikon ? Quand sont-ils allés au cinéma pour la dernière fois ? Ont-ils vraiment huit ou neuf euros à casquer pour regarder la dernière production de merde dans le “plus beau cinéma d’Europe” ? Je n’ai pas de regrets pour les bâtiments; je regrette que les gens aient des vies gâchées et les dents serrées. Admettons-le, Attikon n’a rien de plus à nous apprendre que la mort; laissons-le mourir aussi, avec tout les musées de mort.

Mais regardez maintenant combien de monuments historiques nous avons acquis: la surface pavée de la rue Stadiou, à la hauteur de place Korai, les abords piétons presque rasés de la rue Panepistimiou, ce sont les nouveaux monuments. Qui peut marcher dans ces rues et ne pas avoir la chair de poule, après des heures de bataille où des milliers de personnes ont résisté au corps-à-corps aux larbins d’un gang fasciste de mercenaires [ndt. les flics antiémeutes], qui fondamentalement décharge des produits chimiques sur chacun qui se met sur son chemin et qui s’enfuit en panique quand il en est à court ? Quand était-ce, la dernière fois où vous avez eu la chair de poule à Attikon ? Était-ce quand un grossier personnage a laissé la porte ouverte et un courant d’air est entré dans le cinéma ?

Je suis sûr que même ceux qui étaient mal à l’aise face aux destructions et aux émeutes, qui étaient gênés, qui haletaient pour respirer, qui se sont retrouvés face à face avec leurs faiblesses, leurs contradictions, leurs inhibitions et complexes, tous redescendront dans la rue, un peu changés la prochaine fois. Mais ils y redescendront. Parce qu’ils ont une fois encore pris goût à l’aventure, à l’idée que tout est en jeu, à ce sentiment d’excitation profonde qui t’électrifie lorsque quelqu’un saisit ta main et te tire hors d’un péril pour te sauver, le frisson qui te pénètre jusqu’aux os quand tu joins ta voix avec des milliers d’autres voix humaines.

Allant vers le centre-ville désert, je suis passé par une place où beaucoup de sans-abri dorment (là, près du “joyaux d’Athènes”). L’un d’eux était réveillé et examinait avec perplexité un pantalon de sport branché, avec l’étiquette de prix du magasin toujours dessus: c’étaient des jeunes ayant pillé des magasins dans la rue Ermou qui lui ont laissé le pantalon. L’homme se demandait si et comment il pourrait le porter. La valeur d’usage, voilà comment ça s’appelle.

Vous vous asseyez et comptez les zéros des dommages causés aux multinationales, pour calculer votre pauvreté. Pourtant vous devriez compter autre chose: combien de couples ont fait l’amour la nuit dernière, après un long moment, puant le gaz lacrymogène ? Combien d’amitiés se sont re-soudées ? Combien de personnes qui n’ont pas parlé depuis des années se sont retrouvées ? Combien de regards désirant ont été échangés à travers les lunettes de ski et au-dessus des masques à gaz ? Combien de personnes ont laissé tomber une larme, pas sous l’effet des gaz mais à cause d’une douleur secrète qui n’a réussi à sortir que hier soir ? Cette richesse dépérissante près de nous si longtemps; l’avez-vous ressenti cette richesse sauvage hier soir ? Et avez-vous senti qu’un jour elle sera à nous de nouveau ?

Aspropyrgos, Attique : des néo-nazis “soutiennent” la grève des Aciéries Grecques, le porte-parole des travailleurs et quelques autres grévistes ont accueillit chaleureusement ces ordures, au lieu de leur casser la gueule.

De gauche à droite sur la photo : Ilias Kasidiaris (nervis d’Aube Dorée), un des porte-paroles du syndicat, Ilias Panagiotaros (un autre nervis d’Aube Dorée) et Giorgos Sifonios (président du syndicat ouvrier, il semble complétement pote avec les stalinistes et les néo-nazis).

Un article officiel du site des néo-nazis mentionne “Aube Dorée [Chrissi Avgi] aux côtés des grévistes des Aciéries Grecques” ! Les néo-nazis ont payé une visite dans l’usine et partagé des biens de première nécessité où ils avaient mis leur nom et la drapeau national, à propos de leur devise raciste “… Pour nettoyer l’endroit pour de bon.” Et qu’on fait les grévistes ? Ils ont accepté leur “offre” et leur ont même permis de parler ouvertement de leur propagande à vomir. Nous avons vu la vidéo qui s’y rattache; nous savons qu’en fait c’est vrai; nous nous en foutons de vous montrer cette merde. Ce que nous devons dire, c’est que c’est une disgrâce de toute notion de lutte ouvrière. Non seulement les sidérurgistes non pas aboli leur liens avec les stalinistes du KKE et du PAME jusqu’ici, mais maintenant certains d’entre eux ont le cran d’applaudir les assassins d’Aube Dorée. Même si ces grévistes pouvaient regagner quelque dignité sur eux en dénonçant publiquement les visites des néo-fascistes dans l’usine (17/2), nous faisons bien comprendre que nous ne tolèrerons pas aucun autre néo-nazis parler au nom de luttes de travailleurs. Ce n’est pas seulement absurde mais aussi exaspérant. La forte vague de solidarité en elle-même a montrée aux sidérurgistes que les gens dans le pays et internationalement durant les 108 derniers jours de leur grève en cours exigent qu’ils ne rendent pas les choses encore pire.

Niquons les néo-nazis ! N’achetez pas leurs merdes !
Guerre civile sociale !

Source

Kazakhstan: Appel a solidarite contre le « vendredi sanglant »

Le 16 Décembre 2011, les autorités du Kazakhstan ont tiré sur la manifestation des travailleurs d’un centre pétrolier qui étaient en grève et qui manifestaient dans les rues d’une petite ville du Kazakhstan : Zhanaozen

La grève d’environ 1500 ouvriers pour la revendication de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail a commencé en Mai 2011 mais elle a été interdite. Les champs pétrolifères de Karazhanbas, oú le conflit a démarré,  sont exploités par la compagnie China International Trust qui fait partie d’un consortium chinois : Investment Company et la Kazakh Company « KazMunayGaz ».

La vague  de répression a été implacable  : pendant le conflit, une centaine de travailleurs a été licenciée ; un militant actif , Zhaksalyk Turbayev, a été tué par un inconnu ; le feu a été mis à la maison d’un autre activiste, Aslambek Aydarbayev,  et l’avocate du syndicat, Natalia Sokolova, a été condamnée à 6 ans de prison pour « incitation à la révolte sociale ». D’autres syndiqués, Akzhanat Aminov, Kuanysh Sisenbayev et plus de 30 autres syndiqués ont été arrêtés et condamnés.

Le régime du président Nazarbayev est largement connu pour la répression brutale des mouvements ouvriers et pour son autoritarisme. Il a affirmé que les théories d’  « Eurasianisme » étaient l’idéologie officielle du Kazakhstan (actuellement mises en avant par le russe de la « Nouvelle Droite » (extrême droite russe), l’ethnographe Lev Gumilev).

Aujourd’hui, pendant la répression des manifestations plusieurs travailleurs ont été tués : 11 personnes selon l’avis « officiel » et 70 selon d’autres avis. Les travailleurs signalent que plusieurs centaines de personnes ont été blessés. La ville est aujourd’hui en état d’alerte  et le couvre-feu a été décrété. Le régime a fait intervenir l’armée en ville et isole celle-ci du reste du monde.

Dans les villes aux alentours, il y a des manifestations et des actions de solidarité avec les travailleurs de Zhanaozen. Les autorités ont de nouveau ouvert le feu et il y a de nouvelles victimes.

Nous appelons à une protestation immédiate pour arrêter le massacre des travailleurs au Kazakhstan.

Envoyez des lettres de protestation aux ambassades du Kazakhstan et à la compagnie CITIC, n’hésitez pas à faire des manifestations et rassemblements devant celles-ci !

Nous appelons aussi au boycott des produits en provenance du Kazakhstan.

Secrétariat International de la KRAS-AIT
Section Russe de l’AIT

Athènes : Événement en solidarité avec les sidérurgistes grévistes

Solidarité avec les sidérurgistes grévistes

Nous sommes un poing. Prêt pour la plus forte confrontation de classe !
Votre participation à la lutte n’est pas une question de solidarité; c’est une question de vie et de mort pour la classe ouvrière comme un tout.
Bas les pattes de nos droits achevés dans le sang. Nous ne deviendrons pas des esclaves des profits industriels ! La victoire des sidérurgistes sera la vistoire de tous les travailleurs !

Fête pour le soutien financier aux sidérurgistes grévistes.
Samedi 17/12, 22h00 à l’Université Économique et des Marchés d’Athènes (ASOEE)

Entrée : libre
Soutien économique : essentiel

Station de radio libre 98fm

Athènes : Grève de travailleurs d’une aciérie

“Aciérie Grecque” (Elliniki Halivourgia) est une aciérie à Aspropyrgos, une zone industrielle d’Athènes. La direction de l’usine a annoncée son plan aux travailleur de réduire la journée de travail à 5h avec une coupe conséquente de 40% du salaire, malgré un profit annuel enregistré en augmentation de 30%.  Une assemblée générale des travailleurs a unanimement rejetée les coupes et la direction a virée 34 travailleurs dans une mesure revancharde le 31 octobre et le 1er novembre. en réponse les travailleurs ont commencé une grève illimitée et l’occupation de leur usine, qui continue à ce jour (4/12). Leurs revendications sont la réintégration de leurs collègues virés et l’annulation du plan de coupes.

Leur lutte a trouvé un soutien de la base à travers le pays. Le 1er décembre, le jour de la grève générale en Grèce, des gens se sont rassemblé en solidarité à l’usine et le samedi 3 décembre une manifestation à moto en solidarité a été organisé: des gens concentrés dans différents parcs dans Athènes ont informé les résidents locaux à propos de la grève et ont collecté de l’argent, de la nourriture et d’autres produits pour les grévistes. Ensuite ils ont formé une manifestation à moto et sont allé à l’usine à Aspropyrgos où les grévistes bloquent l’entrée de l’industrie.

Dans la ville de Volos, le jour de la grève générale, des supermarchés ont été pillé – et selon le communiqué laissé derrière, les biens pillés vont être envoyés aux travailleurs en grève dans un geste de solidarité concrète.

Ceux qui veulent supporter les grévistes peuvent utiliser le compte en banque suivant:

NATIONAL BANK OF GREECE
IBAN: GR 40 0110 2000 0000 2006 2330 152
BIC or Swift Code : ETHNGRAA (Bank Identifier Code)
Propriétaire du compte : Dimitris Liakos (membre du comité du syndicat des travailleurs)

Sources : a, b

Grèce : Des malades mentaux obligés de retourner dans les hôpitaux psychiatriques

Quand le malade est attaché le psychiatre est libre. Quand le malade est libre le psychiatre fait son travail. (Ancien Hôpital Psychiatrique de Crète)
Quand le malade est attaché le psychiatre est libre. Quand le malade est libre le psychiatre fait son travail. (Ancien Hôpital Psychiatrique de Crète)

Fin août et pendant que la plupart de gens sont en vacances les bureaucrates du Ministre de la Santé et de la Solidarité Sociale (!) bossaient… et, pour en faire la preuve, ils annoncent leur décision : réduction de 50% du budget prévu pour 2011 pour les structures de santé mentale du Programme de la Reforme Psychiatrique « Psychargos ». Le reste 50% a été déjà attribué et, dans plusieurs cas, ça fait des mois que les travailleurs travaillent sans être payés.

Ladite décision concerne 210 structures de santé mentale contre l’asile psychiatrique (des pensions, des hospices, des appartements protégés, des CPMS, des hôpitaux de jour etc.), 3.050 travailleurs, 1.500 malades mentaux qui vivent dans ces structures et des milliers des personnes (environ 35.000) usagers de ces services gratuites.

Les conséquences ne tardent pas à être aperçues ou prévues : des licenciements et des mises en réserve du personnel, des fusionnements et des fermetures de certaines structures, des retours des malades mentaux dans des asiles psychiatriques tels que l’hôpital psychiatrique d’Athènes « Dafni », des rumeurs de réouverture du dépôt d’âmes de Léros.*

En effet, ça fait quelques jours que des gens qui sont partis des asiles psychiatriques tels que la psychocolonie de Léros il y a 20 ans, et qui vivent depuis dans des petites structures de santé mentale au sein de la cité, se trouvent obligés de retourner là où ils ont commencé leur dur voyage : dans l’asile psychiatrique.

Avec le même cynisme que le gouvernent de la junte et ses béquilles parlementaires ont aboli l’asile universitaire, ils font retourner les malades mentaux dans l’asile psychiatrique.

L’économico-politique des ceux au pouvoir se transforme ainsi en bio-politique et montre son vrai visage : celui d’une thanato-politique. En distinguant, sur la base de la logique capitaliste, la vie qui mérite d’être vécue de la vie qui ne le mérite pas, ils condamnent des milliers des malades mentaux dans une « non vie ». Et cela, soit à travers leur renfermement dans l’asile psychiatrique et la répression 24h/24 (tant la répression médicamenteuse, que la répression « réelle » : l’attachement des patients dits « difficiles » dans leurs lits), soit à travers leur retour dans le cadre de leur famille et donc leur condamnation à l’exclusion et l’isolation sociales, soit à travers leur rejet dans la rue et donc leur condamnation à mort.

Ils veulent nous jeter dans la rue, on va leur donner rdv dans la rue !

NON A LA PSYCHIATRISATION ! NON AU RETOUR A « LEROS » !
LIBERTE A CELLES ET CEUX QUI SONT DANS LES « CELLULES BLANCHES »!

* L’asile de Léros (colonie des malades mentaux) a été établi en 1959 dans les bâtiments militaires abandonnés par les italiens après la deuxième guerre mondiale. Le but a été de rassembler tous les patients psychiatriques provenant de l’ensemble des institutions de santé mentale de la Grèce et considérés comme intraitables dans un même lieu. L’asile s’est vite développé puisque plusieurs patients « difficiles » étaient transférés à Léros en bateau. Dans les années ’80, 4.000 personnes étaient détenues dans l’asile. Des prisonniers politiques étaient également emprisonnés dans cet enfer pendant la junte militaire (1967-1974).     

Les conditions horrifiantes de l’asile de Léros reflètent les conditions des autres « hôpitaux de santé mentale » du pays. Vingt ans après la mise en place de la reforme psychiatrique en Grèce –une reforme qui n’a jamais vraiment eu lieu– le risque que des personnes avec des problèmes de santé mentale se trouvent obligés de retourner dans le confinement psychiatrique est grand à cause des diminutions budgétaires dans les structures de réhabilitation psychosociale qui les condamne à l’extinction.

Léros, la liberté est thérapeutique (2003, sous-titré en anglais)
Documentaire d’Andreas Loukakos comprenant des images bouleversantes de l’asile psychiatrique de Léros, fermé il y a 20 ans. Des images qu’on va revoir si on n’empêche pas la dérision actuelle dans la santé mentale et non pas seulement.

La Coordination des travailleurs dans les structures d’aide psychosociale (syntonistiko03sep@gmail.com) appelle à une grève de 48h dans toutes les structures d’aide psychosociale le 22 et le 23 septembre 2011. 

Des infos relatives en grec : 1, 2

« Aux pieds de l’Acropole nous faisons la grève… »

Le soir du Mercredi 13 octobre une centaine d’employés contractuels, gardiens de l’Acropole, ont bloqué l’entrée du site archéologique comme forme ultime de protestation contre le non payement de deux ans de salaires et la perspective du chômage.

Les gardiens du site archéologique de l’Acropole travaillent pour le Ministère de la Culture et du Tourisme soit comme fonctionnaires titulaires, soit comme employés contractuels. Ça fait 22 mois qu’au moins 400 employés du Ministère travaillent sans être payés. Il s’agit des employés avec jusqu’à 20 ans de service. Ils demandent le payement rétrospectif de leurs salaires, ainsi que leur titularisation. Or, le gouvernement les accompagne vers le chômage. La plupart d’entre eux seront en effet licenciés après 20 ans de travail flexible et mal payé. Continue reading « Aux pieds de l’Acropole nous faisons la grève… »