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Allemagne : Solidarité avec le prisonnier rebelle Andreas Krebs

Leurs prisons ne nous arrêteront pas ! Solidarité avec le prisonnier rebelle Andreas Krebs! (Affiche)

Ils veulent que nous vivions une vie dans cette misère, dans laquelle nous nous contentons de ce que nous avons ou pouvons obtenir. Dans laquelle nous croyons être nous-mêmes coupables. Mais qui prend vraiment l’avenir dans ses propres mains verra très vite que la domination n’acceptera jamais lorsque les conditions changent radicalement. 16 années derrière les barreaux, 16 années privé de toute auto-détermination.

Andreas Krebs n’a pas perdu sa colère et son abnégation à l’égard des autoritaires, même après cette longue période. Il se bat avec dignité malgré sa situation comme otage de l’Etat. Andreas est un exemple chez ceux qui ne veulent pas jouer leur rôle et ne reconnaissent pas les règles de ce système et chez qui le dressage et l’humiliation ne montrent pas l’effet escompté.

Actuellement Andreas est une fois de plus placé à l’isolement. L’Etat veut lui rendre ces dernières semaines en prison aussi difficile que possible et lui montrer qu’il a encore du temps à tenir. Mais les geôliers et autres gardiens font une erreur énorme: Que pour nous une décision consciente d’une vie en lutte pour la liberté nous coûte certainement beaucoup d’énergie et signifie sans doute pas mal de temps en taule. Mais ils ont maintenant déjà limité la leur, d’une certaine vie de contrainte à perpétuité !

Tout comme nous sommes solidaires avec les autres rebelles et essayons de nous opposer ensemble à la répression, nous devons aussi combattre avec ceux qui sont derrière les barreaux.

Sur ce, nous avons bientôt Andi à nos côtés derrière les barricades dans la rue !

Solidarité avec les prisonniers rebelles! Liberté pour tous !

Plus d’informations: soliwerkstatt, abc berlin

Italie : Lettres d’anarchistes Chiara Zenobi et Michele Garau depuis la prison

JE L’AI VU

Prison des Vallette (juillet 2014)

Il serait extrêmement long et difficile de s’exprimer sur chacune des innombrables choses dites et faites en solidarité à notre égard. Il est plus facile de regrouper les suggestions, les pensées légères et celles plus lourdes, un peu de douce nostalgie, une once de perplexité et reverser le tout sur ces feuilles.

Une continue et impressionnante succession de messages publics et privés, d’initiatives, de prises de positions et d’actions, individuelles et collectives, ont marqué ces mois. Ce flux d’affect nous a toujours réchauffé le cœur et rempli l’estomac de papillons, des sensations pour lesquelles manquent les mots lorsque l’on cherche à les décrire. Aucun d’entre nous ne s’est jamais senti « à plat » ou brisé par la détention. La prison est le même court-circuit de la logique et de l’humanité pour quiconque y a affaire, et presque tous l’affrontent, à la différence de ce qu’il se passe pour nous, privés de tout soutien affectif, économique et légal, et sans que personne ne se relève publiquement les manches.

Nous ne nous sommes pas sentis être des victimes, à aucun moment, même si les mains de quelques-uns (incroyablement peu, en vérité) nous ont naïvement décrits comme tels, s’adressant à la presse ou même jusqu’à la politique, auxquels il n’a jamais été dans nos intentions de dire ou de demander quoi que ce soit. (Par cohérence et par honnêteté, je ne peux pas faire moins que de préciser que j’éprouve une méfiance totale envers les journalistes et les politiciens de toutes les formes et de toutes les couleurs. Pour ceux-ci, l’unique intérêt est de vendre leur petit produit commercial et l’asservissement à la recherche du consensus, se débrouillant pour la plupart pour se poser comme porte-paroles de la mauvaise conscience d’autrui. Et tous ceux-ci, au besoin, peuvent revêtir le masque du subversif, du sincère démocrate ou du bourreau selon le temps et le lieu où ils s’expriment. Les journalistes qui ne se reconnaissent pas dans ces lignes sont probablement au chômage, ou le seront bientôt, ou bien sont relégués dans les marges de la diffusion publique des nouvelles. Dans tous les cas, ils ne pourront qu’admettre qu’ils partagent leur toit, et souvent leur pain, avec les je-m’en-foutistes, les vautours et les chacals).

Choisir de s’opposer à la folie du statut quo peut être grave de conséquences. Dont est loin d’être la moindre celle d’être identifiés en tant qu’ennemis de l’humanité : malfaiteurs, provocateurs, violents. Terroristes. Ne pas se sentir victime ne signifie clairement pas d’accepter ces définitions, mais reconnaître qu’une hypocrisie aussi assumée et complice gouverne ce monde. La même qui réussit à nommer « développement » la destruction progressive et continue des sources de vie de toute espèce vivante, qui est prête à envoyer à la potence ceux qui réduisentt en miettes les vitrine de quelque géant de l’exploitation (humaine et environnementale), mais qui « ignore » la dévastation que l’ENI [Entreprise Nationale d’Hydrocarbures en Italie, NdT], au nom du peuple italien, apporte partout où elle pose ses sales pattes. Que l’on s’indigne et qu’on relève la poitrine si un dépositaire de l’ordre (et des privilèges) s’égratigne un genou, mais que l’on plonge la tête dans le sable lorsque quelqu’un est défiguré pour toujours ou termine sa vie dans une caserne ou dans une prison.
Eccetera, eccetera.

La réalité sans voile est triste et terrible. Mais à force de bien la regarder, il arrive aussi de s’énamourer d’un rêve de liberté, d’autodétermination, de justice sans le mensonge de la Loi, et de le chercher partout où il se manifeste à l’improviste.

Moi, je l’ai vu. Dans un centre de rétention en flammes. Dans la fuite précipitée d’un huissier qui, Code Civil à la main, voulait jeter quelqu’un à la rue. Dans l’affront à l’un des symboles de l’inégalité sociale. Dans une phrase peinte sur les murs des « précieuses » rues du centre.

Et je l’ai vu sur un échangeur d’autoroute, au coucher de soleil, après trois jours passés à partager la rage et la peur pour la vie d’un frère suspendu à un fil à cause de la diligence des serviteurs du TAV. Des milliers de personnes qui savent seulement ne pas vouloir partir de là. Quelqu’un prépare une soupe, d’autres enflamment une barricade. Et pas seulement pour la police, il est assez difficile de voir et de comprendre qui fait quoi. Ils finissent par arriver. Une mer de casques bleus. Un long jeu de poussées commence. Nous, en montée, les visages découverts, désarmés. Je cherche, parmi les autres, les visages de mes compagnons. Aucun d’entre nous n’aurait jamais choisi d’être aussi vulnérables : à un examen de guérilla urbaine, nous aurions reçu un beau zéro. Mais nous nous regardons en souriant. Autour de nous, des centaines de personnes chantent que « La Val Susa n’a pas peur ». Ce n’est pas de l’inconscience, tout le monde sait bien comment tout cela finira. Mais le temps se fait dense, les corps se dilatent, se fondent, et personne ne voudrait être ailleurs.

Allez donc le leur expliquer, après tout ça, à quelques pauvres types de basse stature morale que ce n’est pas à l’intérieur d’une loi qu’ils trouveront les mots pour raconter cette beauté. Et la détermination, et la ténacité.

Mais il semble bien qu’ils ne nous font pas peur avec leur mots. Le concept de terrorisme ne sert qu’à se foutre des idiots et des hommes de mauvaise volonté. Voilà ce qui est véritablement arrivé au travers de nos arrestations. Ce ne sont pas les habituels subversifs têtus qui renvoient les accusations à l’envoyeur. Il y a cette fois énormément de gens qui flairent l’arnaque et qui comprennent où tout cela mène : l’as dans la manche du terrorisme (dont l’usage n’est pas nouveau pour réprimer qui lutte contre l’oppression, l’exploitation et la dévastation) à appliquer aux luttes sociales, et voilà. Mais la Magistrature, ou quelqu’un pour elle, a mal fait ses comptes. Elle pense préparer un terrain sur lequel il lui sera facile de marcher. Elle pense jouer dans l’anticipation et arrive en fait trop tard. Il n’y a désormais plus aucune chance que des individus portant un NON de plus de vingt ans, entêté et encastré dans les têtes, se fassent avoir par quelque malin bavard. Et si l’accusation de terrorisme est déjà naufragée sur le plan symbolique, elle pourrait même ne pas passer d’un point de vue légal. Et c’est une bonne chose que l’État ne se pourvoie pas aussi facilement que ça en outils pour terroriser de nombreuses luttes et ceux qui y participent. Il n’est cependant pas possible de raisonner trop longtemps sur ce qu’il se passe à l’intérieur des salles des tribunaux. Nous ne nous attendons certainement pas à une tape dans le dos.

Mais la revendication collective qui s’est déployée incroyablement autour de cet acte de sabotage remplit de force. Parce que nous sommes allés bien au-delà du simple fait de dire que ce sont eux les terroristes. Nous en sommes arrivés à dire que sous ces capuche, à l’ombre de cette lune de mai, il y avait les visages de tous les hommes et de toutes les femmes qui ne veulent pas de ce maudit train. Les catégories d’innocence et de culpabilité disparaissent et ne deviennent plus que miettes pour les grattes-papier et les comptables. « Quella notte c’eravamo tutti » (Cette nuit-là, nous y étions tous). Rien ne pourrait nous faire nous sentir plus libres que cette phrase.

Chiara

*

MICHELE EN ISOLEMENT

Prison d’Asti, 11 juillet 2014

Salut à tous,

Je me trouve en isolement disciplinaire pour une semaine. Ils voulaient me mettre en isolement dans une cellule « lisse » (sans rien), mais je me suis attaché à la porte avec une ceinture et ils n’ont pas voulu m’emporter de force. Je reste donc dans la section, avec la porte blindée fermée. Je voulais savoir pourquoi on me refuse la rencontre avec Andrea, mais surtout revendiquer que celui-ci soit transféré dans la section au lieu de demeurer dans la zone de « transit » (PTB). Les « Transits » sont faits pour y rester deux ou trois jours maximum et donc, excepté les moments où il y a de nouvelles arrestations, ils sont complètement vides et comportent assez logiquement, lorsque l’on y reste pendant longtemps, une solitude presque pérenne.

Ils m’appellent au bureau de surveillance, après trois jours d’insistance, et me disent ne me devoir aucune explication et me menacent de sanctions disciplinaires. Alors je leur hurle au visage et ne rentre pas en cellule. Un peu de temps passe et je suis envoyé chez le sous-intendant en chef, lequel utilise des tons inacceptables. Je l’insulte lourdement, très lourdement. Il dit « isolement », je m’assois dans le couloir des bureaux, sur le sol, et dis que je ne bougerai pas si je ne peux pas prendre mes affaires en personne. Une fois remonté en cellule, je prépare mes affaires puis leur dis d’appeler des renforts, parce que je n’irai pas de mon plein gré, avant de m’attacher de nouveau au même endroit. Des heures et des heures d’attente. On aurait dit qu’ils avaient à me trimballer dans une autre prison. Je finis par savoir par des voies détournées qu’Andrea viendra en section. Je me délie donc et attends. Le soir, ils me communiquent que je resterai en isolement pour une semaine. Nous verrons le conseil disciplinaire, et pour le moment il y a un rapport dans lequel on trouve l’accusation de résistance. L’air, je le crée moi-même dans un très petit couloir aux murs très hauts.

Michele

*

Pour écrire aux gens qui sont encore en prison :

Andrea VentrellaMichele Garau
C.C. Strada Quarto Inferiore, 266 – 14030, località Quarto d’Asti (Asti), Italie

Paolo MilanToshiyuki Hosokawa
C.C. Località Les Iles, 14 – 11020 Brissogne (Aosta), Italie

Fabio Milan
C.C. Via del Rollone, 19 – 13100 Vercelli, Italie

Niccolò Blasi
C.C. San Michele strada Casale, 50/A – 15121 Alessandria, Italie

Chiara ZenobiAlberto Claudio
C.C. Via Maria Adelaide Aglietta, 35 – 10151, Torino, Italie

Italie : Lettres de Marianna Valenti, Francesco Di Berardo et Nicolò Angelino

Lettre de Marianna
Depuis la prison de Vercelli – 12/06/2014

Et si la peur changeait de camp ?

Qui est-ce qui étouffe chaque jour la liberté de circuler dans les rues du quartier ?

J’habite à Porta Palazzo et je croise inévitablement les rondes interarmées qui font la chasse aux sans-papiers à encager dans un centre de rétention, je tourne, j’arrive sur la place et je vois un groupe de flics municipaux qui font démonter les petits stands des vendeurs de menthe à la sauvette, ils font fuir les dames avec leurs chariots remplis de pain, de msemen et de botbot. Je monte sur le bus 4 pour arriver rapidement jusqu’à Barriera, et les voilà, les contrôleurs agressifs qui traquent et qui poussent dehors ceux qui n’ont pas l’argent pour le ticket. Il faut donc prendre le 51, qui est lent, moins fréquent et blindé de monde.

Qui menace et effraie les gens jour après jour?

Les patrons font chanter : soit tu acceptes d’être exploité.e, soit du boulot, t’en auras pas. Qui n’ a pas envie d’être exploité.e, tente le vol, un braquage, l’arnaque, ce qui fait planer sur chacun de ses gestes l’ombre d’une cellule de prison.

Toujours plus fréquemment les sous pour payer le loyer manquent, et toujours les proprios et petits patrons apparaissent pour menacer les locataires retardataires de les envoyer valser, ensuite la police pour défoncer la porte et jeter les valises sur le trottoir, pour qu’enfin arrivent les assistants sociaux et leurs menaces d’enlever les enfants aux parents considérés tellement malavisés d’avoir décidé non pas de payer un proprio, mais de manger. Et si la peur changeait de camp ?

C’est ainsi que des possibilités se créent, à partir des besoins partagés, des soucis communs dialoguant entre eux. Qui a déjà vécu des luttes et qui est agité.e. a une suggestion à la bouche. S’organiser.

D’un coté, la densité des expulsions locatives entre Porta Palazzo et Barriera augmente et il est toujours plus difficile pour ceux et celles qui peuplent ces quartiers de récupérer de l’argent ; d’autre part, les processus de requalification nettoient et chassent : les immeubles sont rénovés et les loyers augmentent dans ces mêmes coins de la ville.

Pour défendre les maisons des expulsions locatives, des piquets devant les portes sont organisés en attendant l’huissier pour lui arracher un délai, avec l’implication de la famille, des voisin.e.s et des ami.e.s.

C’est le lieu où on se rencontre et où on se connaît, où se tissent et se resserrent les ententes et les complicités entre et autour de celles et ceux qui sont expulsables, là où débute un réseau d’aide mutuelle capable de se tenir debout tout seul.

Une assemblée se forme pour s’organiser au niveau logistique, pour affronter les problèmes et les peurs, pour discuter des propositions, en se partageant les tâches et les responsabilités, les voix qui y prennent la parole sont toujours plus nombreuses. « Qui savait déjà lutter » laisse la place aux personnes directement concernées, il n’y a pas de spécialiste en « résolution d’expulsions locatives », ni l’envie d’avoir le rôle d’un organisme d’assistanat. On veut lutter ensemble, en tendant vers la réciprocité dans les rapports.

J’ai connu les rues du quartier à travers la lutte. J’ai découvert comment m’orienter, quel raccourci prendre, en vivant ces rues, en courant vers une maison menacée d’expulsion, en y retournant en marchant, en faisant des manifs joyeuses après avoir arraché un long délai, énervées quand quelqu’un était jeté.e à la rue.

En plus de connaître vers où mes pieds m’amenaient sur le bitume, j’ai appris à reconnaître les visages amicaux et les lieux solidaires. Dans la chaleur de relations réelles, la lutte a grandi, en envenimant en même temps les inimitiés envers ceux qui veulent contrôler ce bout de la ville et ceux qui sont à leur service. On prend un café dans le bar à côté de la barricade, on écoute les histoires denses de vie ouvrière de Barriera racontées par la dame derrière le comptoir, émigrée du Friuli Venise Giulia dans les années ’50 ; peu après, en passant devant le serrurier qui n’arrête pas de collaborer avec la police et les proprios, on lui lance une insulte et on lui fait la gueule.

On a préféré ne rien demander à la mairie, on savait qu’elle avait peu à offrir et qu’elle aurait utilisé ce peu pour nous diviser. Certain.e.s ont essayé tout de même, ils n’ont rien obtenu, à part le conseil de créer une asso d’expulsé.e.s.

Pour satisfaire directement le besoin d’un toit qui n’était plus là, on a occupé des maisons vides qui sont aussi devenues des lieux d’habitation et de rencontre, carrefour d’histoires, vedettes sur le quartier. Et bien oui, en s’organisant pour faire face à n’importe quelle éventualité, en élargissant et en approfondissant les rencontres, on déployait une force.

On n’était plus tout le temps en échec, on réussissait à respirer plus aisément en vivant comme il nous fallait, en commençant à parler de désirs. Dans un monde à l’envers où les proprios ne reçoivent pas de loyer, où la police ne fait pas peur, où l’Etat est de trop.

Le 3 juin, la police fait irruption dans de nombreuses maisons, perquisitionne et procède à des arrestations. 111 personnes sous enquête, tou.te.s luttent contre les expulsions locatives à Turin. 12 sont en prison, 5 assigné.e.s à domicile, 4 avec obligation de résidence, 4 avec l’interdiction du territoire dans la commune de Turin et 4 avec l’obligation de signer tous les jours. Continue reading Italie : Lettres de Marianna Valenti, Francesco Di Berardo et Nicolò Angelino

Prisons espagnoles : Gabriel Pombo Da Silva en isolement

Depuis le 17 juin, le compagnon Gabriel Pombo Da Silva se trouve en isolement provisoire dans la prison de A Lama pour avoir refusé d’être placé dans un module de respect maximum [módulo de máximo respeto] et d’accepter les contraintes qui en découlent, ainsi que pour avoir refusé d’être mis en cellule avec un autre prisonnier, ce qu’ils ont déjà essayé de lui imposer à plusieurs reprises. Nous attendons maintenant de voir ce qu’ils lui réservent …

Des recours juridiques ont été faits contre cette situation, mais nous considérons important d’exprimer et de démontrer qu’il n’est pas seul en exigeant cette fois par des fax (ainsi que par des appels téléphoniques ou des courriers postaux si c’est plus pratique pour certains) que cesse le harcèlement contre le compagnon de la part de l’administration pénitentiaire.

Nous proposons donc le modèle de texte suivant à envoyer aussi bien aux Institutions Pénitentiaires qu’à la prison de A Lama. Les envois peuvent être faits dès maintenant (vu que des décisions peuvent être prises à son encontre très rapidement). Cependant, nous proposons aussi comme dates communes afin de faire sentir davantage de pression le vendredi 27 juin, le lundi 30 et le mardi 1 juillet.

Secretario General de Instituciones Penitenciarias
Ángel Yuste Castillejo
Adresse postale : C/ Alcalá, 38-40, 28014 Madrid
Téléphone : (0034) 913354700, Fax : (0034) 913354052

Centro Penitenciario A Lama (Pontevedra)
Monte Racelo s/n, 36830 A Lama (Pontevedra)
Téléphone : (0034) 986758000, Fax: (0034) 986758011

PD : Il est possible d’apporter aussi du soutien à Gabriel en lui écrivant :

Gabriel Pombo Da Silva
C.P A Lama, Monte Racelo s/n
36830 A Lama (Pontevedra), Espagne

Modèle de Fax ici  [Modelo de Fax]

Grece : Communiquée des prisonniers/es (16/6/2014)

dimanche 15/6 — rassemblement de solidarité au parc sur la rue Grigoris Lambrakis, face à la mairie (en dehors des prisons de Koridallos à Athènes)

Depuis le 18 juin, nous, les détenus des prisons, commençons un refus de plateau de trois jours en protestation contre le projet de lois fasciste pour le fonctionnement des prisons type C.

Le ministère veut construire une prison dans la prison, sans droits, sans parloirs, sans salaires, sans permis de sortir…

Le but du ministère n’est pas la “correction” et l’amélioration des prisonniers* mais la vengeance et la punition. Quand on prive quelqu’un de son droit à l’espoir, la seule chose qui est sure c’est de le rendre pire comme personne. Les prisons type C ne sont pas des prisons de haute sécurité, ce sont des prisons du haut désespoir. C’est pour ça que ce n’est pas un hasard que le ministère de la justice essaye de passer ce projet de loi pendant l’été, pour éviter les réactions non seulement des prisonniers mais aussi de tous les gens ayant une conscience et une sensibilité.

Ces trois jours de refus de plateau ne sont que le début. Au cas ou le ministère et le gouvernement restent sur leurs positions, la lutte continuera avec tous les moyens.

En Grèce, dorénavant, la peine de mort on l’appelle prisons type C.

LUTTE – RÉSISTANCE – DIGNITÉ

PS: Dans ces temps de pauvreté et de misère en Grèce, l’unique solution est la solidarité entre les gens. Pour cela nous avons décidé que les repas que nous allons refuser pendant ces trois jours, serons offerts aux SDF, aux pauvres et aux chômeurs…

source : asirmatista via MIA

* En Grèce, les “établissements pénitentiaires” sont appelés, en traduction libre, “établissement de correction/amélioration”.

[Espagne] Un point sur la situation de Gabriel Pombo Da Silva

Le 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée Ardire, portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième “association terroriste”, là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de “symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif”, dont ils seraient “les idéologues et les propulseurs”.

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec des flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février 2013 en vertu du Mandat d’arrêt européen lancé par ce pays dix ans plus tôt pour qu’il finisse de purger la peine qui l’y attendait, Gabriel est convoqué deux mois plus tard devant l’Audiencia Nacional de Madrid, cette fois pour se voir notifier un mandat d’arrêt européen lancé contre lui par l’Italie en mars dans le cadre de l’opération “Ardire” ! Gabriel a bien sûr refusé d’être envoyé “volontairement” là-bas. En janvier 2014, la justice anti-terroriste espagnole a donc dû requérir auprès de ses homologues allemands l’autorisation de le livrer à l’Italie, parce que comme ils disent dans leurs codes féroces, Gabriel n’avait pas renoncé au “principe de spécialité”.

Le 17 janvier, dans le volet de l’opération “Ardire” géré à Pérouse, l’inquisitrice Comodi a finalement demandé le “non lieu” pour l’accusation d’ “association terroriste”, tandis que dans le volet principal transféré à Milan, le tribunal a levé le 8 avril toutes les mesures restrictives (obligation de pointer, assignation à résidence, interdiction de sortir du territoire) contre les compagnons. Après un cirque qui a coûté un an de vie pour certaines, et même plus pour d’autres, ce même tribunal a donc également levé le 18 avril le Mandat d’arrêt européen italien contre Gabriel.

Toutes ces péripéties du terrorisme d’Etat européen et de ses larbins en toges ne doivent pas nous faire oublier que Gabriel reste incarcéré en régime FIES depuis son transfert dans la prison d’A-Lama (Galice) en août 2013. Sa correspondance est toujours soumise au seul bon vouloir des matons (aussi bien au départ qu’à l’arrivée), les activités sont de même restreintes à leur arbitraire le plus total, le tout dans une taule réputée pour son nombre élevé de “morts subites”… tal apareció muerto dans leur jargon obscène. Pour finir, face à sa demande de connaître la date de fin de peine, la justice et l’administration pénitentiaire continuent de jouer leur petits jeux mesquins de la torture à petit feu, changeant régulièrement leurs calculs de bourreaux. Pour l’instant, elle est fixée à…2023.

En réalité, ces différentes mesures sont un avertissement lancé contre tous les révoltés. Il s’agit à la fois d’un acharnement particulier contre un de nos compagnons* (“toujours trop dangereux”, comme ils disent, d’un anarchiste que 29 années passées derrière les barreaux n’ont pas fait plier), mais aussi d’un châtiment trop banal contre ceux qui ne se soumettent pas. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés, dedans comme dehors. Sauf si…

A bas tous les Etats, l’enfermement, les flics et les tribunaux,

Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes solidaires,
18 mai 2014

Pour lui écrire, même s’il ne peut pas répondre et en recommandé de préférence pour éviter que les lettres passent par pertes et profits (textes, brochures et livres ne rentrent pas par courrier) :

Gabriel Pombo Da Silva
CP A-Lama (Pontevedra), Monte Racelo s/n 36830 A-Lama (Pontevedra), España/Espagne

*Arrêtés en novembre dernier deux autres compagnons, Mónica et Francisco, sont aussi incarcérés en régime FIES. Déjà transféré trois fois en 6 mois, Francisco se trouve toujours à l’isolement.

Grèce : Les prisons en ébulition

“L’État assassine les détenus — Ilir Kareli” (prison de Koridallos, Athènes)

Le lundi 24 mars 2014, les prisonni-ères/ers en Grèce annoncent une mobilisation pour protester contre les conditions de détention toujours plus strictes, exigeant que le gouvernement retire son projet de loi. D’après cette future loi, les détenu-e-s considéré-e-s comme « dangereu-ses/x » seront envoyé-e-s dans des cellules de type C, n’auront plus de permissions de sortie et verront leur droit de visite considérablement réduit.

Le mardi 25 mars, dans un climat de tension qui règne dans les prisons, le prisonnier de nationalité albanaise Ilia (Ilir) Kareli poignarde à mort un gardien avec un couteau improvisé dans la prison de Malandrino. Bien que Kareli était emprisonné depuis maintenant 16 ans, il venait récemment de se voir interdit de droit de visite. Le maton mort, que les médias présentent presque comme un saint, était un infâme bourreau sadique qui avait l’habitude de fouetter les prisonni-ères/ers avec des câbles électriques.

Le jeudi 27 mars, le prisonnier Ilia Kareli a été transféré en isolement à la prison de Nigrita (près de la ville de Serres, dans le nord de la Grèce) où il a ensuite été retrouvé mort, du fait de multiples blessures internes et d’importantes fractures causées par les coups répétés des assassins en uniforme. En d’autres mots, après avoir pris la misérable vie d’un gardien, il a été torturé à mort par le système carcéral.

En réponse au meurtre d’Ilia Kareli, ainsi qu’à l’horrible loi que le Pouvoir est en train de préparer contre les prisonni-ères/ers en Grèce, les détenu-e-s de différentes prisons ont organisé des protestations massives, en refusant les repas de la prison dans certains cas, et/ou en refusant de retourner en cellule.

Dimanche après-midi, le 30 mars, un rassemblement été organisé à l’extérieur de la prison de Nigrita, là où Kareli a été retrouvé mort. L’action a duré plus d’une heure et a rassemblé une centaine de camarades des villes de Thessalonique, Serres et Kavala. La réponse des détenu-e-s a été très vive, les deux côtés échangeant des cris contre les bourreaux-assassins de l’administration ainsi que des slogans contre les flics, et en solidarité avec la lutte en cours des prisonniers.

Pendant le rassemblement, l’administration a tout fait pour entraver la communication entre les prisonniers et les personnes solidaires. Les alarmes de la prison ont retenti et des consignes ont été continuellement transmises par des haut-parleurs pour empêcher les chants d’être entendus à l’intérieur. Les prisonni-ères/ers n’ont toutefois pas été découragé-e-s par les efforts des gardiens ; en particulier dans l’aile C2, les caméras de surveillance ainsi que les vitres, etc. ont été détruites par les détenus.

Le lundi 31 mars, les prisonni-ères/ers de la prison pour femmes et de l’aile A de la prison pour hommes de Koridallos ont refusé de remonter dans leurs cellules après la promenade et sont restés dehors de 11h à 12h en signe de deuil et de rage pour la mort du détenu Ilia Kareli.

Solidarité avec les gens qui se révoltent à l’intérieur et à l’extérieur des murs

Grèce : Mouvement de protestation des prisonniers depuis le 24 Mars 2014

FEU AUX LOIS

Ces derniers jours, un nouveau projet de loi du Ministère de la Justice, concernant les prisons de haute sécurité et la limitation des permissions de sortie, est soumis à la consultation publique.

Les premières nouvelles mesures du projet de loi sont déjà publiées dans les médias.

1) Classement spécial des détenus en trois types (A, B, C). Tous les détenus qui sont accusés de braquage ou d’extorsion, dans le cadre d’une bande organisée, les prisonniers politiques, tous ceux qui sont considérés “dangereux” et sont condamnés à plus de 10 ans d’emprisonnement jusqu’à perpétuité, et tous ceux qui se révoltent dans les prisons sont classés dans la catégorie spéciale type C.

2) Les détenus type C sont privés du droit de permission de sortie. De plus, les parloirs et les communications par téléphone avec la famille et les proches sont limités.

3) Des cellules spéciales type C seront construites (non seulement à Domokos, mais dans plusieurs prisons), visant à isoler les détenus.

4) La police est constamment présente à l’intérieur des prisons (fouilles de cellules, transfert de détenus à l’intérieur de la prison, etc.), avec des compétences et des pouvoirs confidentiels qui ne sont même pas inscrits dans le Journal Officiel.

C’est évident que le gouvernement prépare la version grecque de Guantanamo. Dans un système judiciaire où le principe de proportionnalité est bafoué et des peines exhaustives sont imposées, la Grèce revendique la première place concernant les longs emprisonnements et les peines à perpétuité.

Les permissions de sortie et les suspensions de peine sont les seuls moyens qui tentent de compenser cette extermination légale. Dorénavant, en coupant les permissions de sortie pour pratiquement la plupart des détenus (car en effet chacun d’entre nous peut être considéré “dangereux” et appelé détenu type C), le système crée des hommes sans espoir. Ainsi, les prisons deviennent des usines de production de crime, vu que le détenu n’a rien à perdre, puisqu’il a déjà tout perdu. Leur soi-disant réhabilitation devient une punition vindicative. Parallèlement aux interventions des forces EKAM, les prisons deviennent un terrain d’exercice de violence policière et d’arbitralité. De plus, le pouvoir du procureur de la prison, qui par ailleurs n’y connait rien sur les détenus car pour lui ils ne représentent pas plus qu’un fichier oublié dans son tiroir, est dorénavant absolu.

Les détenus de toutes les prisons, nous levons nos voix et nous revendiquons nos droits et notre dignité.

Nous exigeons que ce nouveau projet de loi fasciste qui promeut la prison dans la prison, soit retiré. Un projet de loi rédigé “à chaud”, suite à la demande du ministre de la police et des médias. Que le classement des détenus s’arrête. Tous les détenus ont les mêmes droits. Que le droit à la permission de sortie, qui a un tel pourcentage de succès en Grèce (uniquement le 2%-3% des détenus ne retournent plus), soit préservé. Que la ligne budgétaire pour la construction-conversion des prisons de haute sécurité soit consacrée à l’amélioration des conditions de détention (insuffisance de rations, de chauffage, d’eau, des soins médicaux).

Tous les détenus, nous nous organisons, nous nous coordonnons et nous nous mobilisons contre tous ceux qui font des prisons des endroits de punition continue et de privation d’espoir.

Nous invitons le ministre et toute personne compétente à réfléchir sur leurs responsabilités et initier un dialogue ouvert sur les prisons et les problèmes réels qui règnent dedans.

Dans tout autre cas, nous sommes prêts à répondre avec dynamisme, tous ensembles unis, contre l’injustice et la privation de nos droits.

Source via Flying Theory

Belgique : Quelques bribes de réflexion, concernant les perquisitions qui ont eu lieu mercredi 22 mai à Bruxelles dans le cadre des accusations d’associations de malfaiteurs à visée terroriste

Pourquoi maintenant, pourquoi ces adresses-là, pourquoi ces personnes-là précisément, peu importe. Inutile de se mettre dans leur sale tête de cochons et de spéculer à l’infini sur leurs raisons. Ils font leur sale boulot de fouineurs, ils veulent peut-être foutre la pression, mettre un coup de pied dans la fourmilière, ou pouvoir observer à loisir les mouvements des uns et des autres, noter, enregistrer, bref. Ces perquis’ n’ont peut-être pas comme seul but de tenter de rassembler des éléments pour faire avancer une quelconque enquête. Voulu ou pas par leurs commanditaires, cela entraîne un déplacement direct de nos attentions sur ce sujet là. Si nous n’avons aucune prise sur leurs décisions et la temporalité dans laquelle ils inscrivent leurs coups de pression, nous en avons par contre sur l’impact que cela peut avoir sur nos vies.

Sûr, ça vient remettre les pendules à l’heure. Une grande claque, au cas où on aurait pu se leurrer sur le fait que l’Etat veut être partout et n’oublie jamais rien. Il est nécessaire d’ouvrir, et de maintenir ouvert, un espace de discussion, collectif autant qu’en plus petits groupes affinitaires, afin de ne pas donner à leurs saloperies plus d’importance qu’elles ne devraient en avoir en réalité. Certes, il s’agit d’entourer les compagnons directement concernés par ces perquisitions, de s’assurer de leur santé, mentale et physique. Mais ce serait une erreur de considérer que cela ne concerne qu’eux.

Avec leur nouveau package “association de malfaiteurs”, quiconque fréquente, les mêmes lieux, les mêmes réseaux de personnes, est un potentiel suspect aux yeux de l’Etat. Ca peut faire froid dans le dos, et le premier réflexe peut être un réflexe de survie conduisant à moins fréquenter ces lieux et ces personnes. Pour se mettre à distance, pour se laver aux yeux d’une potentielle surveillance. Sauf que ces choix-là amènent à l’isolement, non seulement des personnes, mais aussi des luttes qu’elles portent.

Au-delà du fait que cela leur facilite le boulot, l’Etat a tout intérêt à nous focaliser sur la répression: pendant ce temps, nous voilà occupés à autre chose qu’à lui nuire et à comploter. La peur peut vite s’installer, autour de ces lieux mais surtout dans nos têtes et dans nos coeurs. La parano se distille dans nos veines et dans le moindre de nos mouvements, et voilà qu’il n’y a même plus besoin d’un vrai flic pour nous empêcher d’agir: nous nous sommes menottés nous-mêmes.

Sans vouloir minimiser les faits, le meilleur pied de nez que l’on peut faire à la répression, c’est de garder notre sang-froid, les idées claires, de rester solidaires les uns des autres, et de poursuivre avec prudence mais passion les combats que nous menons.

« Une société qui anéantit
toute aventure fait de
l’anéantissement de cette
société la seule aventure
possible
… »

Avec une solidarité indéfectible

Acrata (28 mai 2013)

Grèce : Lettre de solidarité pour Sokratis Tzifkas depuis les prisons

Le 3 août le prisonnier anarchiste Sokratis Tzifkas est retourné à la prison de Diavata, où il est retenu depuis mars, après son transfert à l’hôpital pour être examiné pour des raisons de santé à lesquelles il fait face.

Là, il est allé encore une fois à l’encontre de la fouille rectale et l’ordre des matons de se déshabiller. Une procédure qui au-delà du raisonnement évident qui est de prévenir de passer en contrebande des objets illégaux (avec la mise à nu mise en place principalement pour détecter les drogues et ainsi de ne pas contester le monopole du service correctionnel individuel dans l’approvisionnement de substances légales ou non), a plus d’un but.

La démonstration de pouvoir venant des matons envers le prisonnier est voulue pour que le dernier imprime dans sa tête que les premiers sont ceux qui sont “les patrons” dans l’entrepôt humain qu’ils appellent “établissement pénitentiaire”. Cette procédure est l’un des nombreuses efforts qui prend place pendant la détention d’une personne afin de faire fléchir son moral et pour qu’enfin il se réconcilie avec la passivité, la meilleure méthode de survie dans un environnement hostile. Une procédure avec pour but final d’anéantir toute pensée réactive, de résistance, de lutte contre les cadres asphyxiants qui le prive de sa liberté de mouvement et qui ceint son espace et temps en une version condensée de la prison catholique du capitalisme.

De plus, pour le maintient de l’ordre et de la fonction calme de la prison, où chaque tentative d’insurrection ou d’évasion est quelque chose plus que naturel, il est très important que le prisonnier est habitué à – sinon disposé – accepter et exécuter les ordres des matons, même si ceux-ci affectent sa dignité élémentaire.

Pour ces raisons et pour plein d’autres, Sokratis a refusé la fouille à nu et rectale. Après ce refus il est immédiatement passé devant le conseil disciplinaire et condamné à une peine disciplinaire à l’isolement de 10 jours.

Bien sûr le nombre de 10 jours, qui est formellement défini par le code correctionnel comme le plus grand nombre de jours qu’un prisonnier peut passer à l’isolement, a déjà été dépassé dans deux cas  de prisonniers anarchistes, l’un dans la prison de Nigrita à Serres et l’autre encore une fois dans la prison de Diavata dont l’unité d’isolement est connu par de nombreux prisonniers anarchistes, et pas seulement. Nous de notre côté, croyons que l’isolement et les peines qui sont imposés par les procureurs, les brigadiers, les directeurs contre les combattants de la liberté otages doivent être connus, tant pour l'”intérieur” que pour l'”extérieur”, comme encore une petite cause pour mettre un terme aux “isolements” volontaire qui morcellent les communautés et leurs luttes.

Ils devraient devenir une étincelle de plus (parmi tant d’autres) pour collaborer librement et pour la liberté, une raison de plus de guerre contre la société des prisons et les prisons de la société. Même si aucun isolement ne sera capable de faire fléchir la force individuelle de Sokratis aujourd’hui, ni d’aucun de nous demain, nous devons nous tenir l’un à côté de l’autre, au sujet de la volonté/besoin/désir pour une tentative collective polymorphe de rupture avec le monde de l’autorité.

Chaque empreinte de refus, chaque empreinte de lutte, chaque empreinte d’expression de solidarité “en-dedans” ou “en-dehors” les murs qui séparent nos mondes communs emprisonnés, est aussi un coup qui porte les messages de la liberté à travers le béton, rappelant et actualisant nos rêves communs et notre haine commune. Parce que l’isolement c’est la vie dans les appartements… Parce que la liberté se trouve aussi dans le combat pour sa conquête… Parce que la rage n’obéit pas…

SOLIDARITÉ avec le compagnon anarchiste et otage de la guerre civile sociale Socratis Tzifkas qui est à l’isolement dans la prison de Diavata pour le refus d’enlever ses sous-vêtements lors de la fouille rectale.

Alexandros Mitroussias
Rami Syrianos
Giorgos Karagiannidis
Andrzej Mazurek
Mustafa Ergün
Babis Tsilianidis
Michalis Tzimas
Spyros Stratoulis
Makis Gerakis
Kostas Sakkas
Dimitris Dimtsiadis

Sources : ici et .