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Montréal, Canada : Deux statues de la reine Victoria vandalisées

Communiqué anonyme original produit par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie, partagé avec sub.media

18 mai 2018, Montréal – Quelques jours avant la Fête datée et insultante commémorant la reine Victoria, deux statues importantes érigées en hommage à la reine Victoria furent vandalisées pendant la nuit du 17 au 18 mai à Montréal.

Le monument Victoria au centre-ville de Montréal (érigé en 1872), ainsi que la statue de bronze sur la rue Sherbrooke (érigée en 1900) à l’Université McGill, ont été arrosées avec de la peinture rouge.

Cette action se base en opposition au colonialisme et à l’impérialisme, et exprime également une aversion envers la monarchie britannique parasitique (ainsi qu’envers toute monarchie). De plus, nous nous inspirons directement du vandalisme récent (avec peinture verte) des mêmes statues de la reine Victoria à l’occasion de la Saint-Patrick ce mars dernier, action revendiquée par la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin.

Pour la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, ces statues représentent “un héritage criminel de génocide, de meurtres de masse, de torture, de massacres, de terrorisme, de famines forcées, de camps de concentration, de vols, de dénigrement culturel, de racisme et de suprématie blanche.”

Les statues de la reine Victoria devraient être ôtées de l’espace public et placées dans un musée en tant qu’objets historiques. Les statues et les monuments publics ne devraient pas représenter l’oppression. La présence de statues commémorant la Reine Victoria à Montréal est, pour citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin, “une insulte aux nations autochtones en Amérique du Nord (l’Île de Tortue) et en Océanie, ainsi que les peuples d’Afrique, du Moyen-Orient, des Caraïbes, du sous-continent indien, et partout où l’Empire britannique a commis ses atrocités.”

Ces statues sont également insultantes pour les gens qui représentent les luttes irlandaises progressistes, ainsi que pour les Québécois.es. Par contre, nous dénonçons les “Québécois.es de souche” racistes et anti-immigrant.es au Québec (les souchebags) qui tentent de s’approprier l’héritage des patriotes pour mieux représenter leurs idées néo-fascistes.

Contexte important: notre action d’hier soir contribue à une nouvelle tradition de ciblage de symboles et monuments coloniaux pour qu’ils soient vandalisés et, éventuellement, enlevés: Cornwallis à Halifax, John A. Macdonald à Kingston et à Montreal, le mouvement Rhodes Must Fall en Afrique du Sud, la résistance aux monuments Confédérés aux États-Unis, et bien d’autres encore.

Pour encore citer la Brigade de solidarité anticoloniale Delhi-Dublin: “Notre action est une expression de solidarité anticoloniale et anti-impérialiste, et nous encourageons d’autres gens à entreprendre des actions semblables contre des monuments et symboles racistes qui ont leur place dans des musées, et non dans nos espaces publics partagés.”

— Communiqué par le Brigade Henri Paul* contre la monarchie

* Henri Paul était conducteur du Mercedes de luxe qui transportait la Princesse Diana lors de son accident mortel à Paris en 1997. Chaque membre de la monarchie britannique mérite un conducteur français saoul.

[Montréal] Pour la multiplication des balades : quelques réflexions sur la balade d’Hochelag’ contre la police – 14 avril 2016

Après avoir participé à ce qui a été appelé comme une manifestation contre la police à Hochelaga jeudi le 14 avril, on a eu envie de sortir quelques réflexions hors de nos salons, vers les vôtres peut-être…

Premièrement, on a été fucking content-es de voir circuler un flyer qui appelait à une manifestation de quartier à Hochelag’. On a envie de pouvoir participer à des moments de lutte dans le quartier et pas uniquement au centre-ville et/ou dans des manifestations appelées sur Facebook.

On peut clairement déjà souligner que la manif a plutôt feelé comme une action que comme une manif, parce qu’il n’y a qu’une trentaine de personnes qui ont répondu à l’appel. Est-ce que ça aurait pu être une manif avec la manière dont ça a été appelé? Probablement pas. Ça a l’air difficile de faire circuler des flyers subtilement, moins d’une semaine à l’avance, et d’avoir une centaine de personnes qui se pointent. Mais on n’a pas envie que les gens doivent appeler ça une action non plus, autrement on a l’impression que l’invitation ne pourrait pas être publique (pour des raisons de sécurités) et qu’il y aurait un objectif clair – que les gens doivent suivre. Alors, on tombe dans le cul-de-sac du tryptique typiquement montréalais manif/action/manif-action. On ne feel pas que ce qui s’est passé est une manif, et on a pas envie que ça doive être appelé comme une action. On propose d’employer un autre terme pour ce genre de marche offensive : une “balade”. Ça garde l’idée d’une marche, qui pourrait être errante, et on lui ajouterait la connotation d’offensivité – peu importe la forme que pourrait prendre cette offensivité. Et l’invitation peut être lancée publiquement, et les gens savent qu’ils ont la place dans la balade pour avoir leurs propres initiatives. La balade est ouverte comme la manif, offensive comme l’action.

Poursuivons.

Comme ce moment a été appelé comme une manif dont l’offensivité n’était pas précisée, la situation manquait de transparence pour les gens qui sont venus y participer – ce qui est dangereux pour tout le monde. Le flou du call a fait en sorte qu’une partie des gens qui se sont présenté-es n’étaient pas préparé-es adéquatement pour ce genre de moment. Non seulement il aurait mieux valu mentionner sur le flyer que les gens avaient tout intérêt à venir participer à un black bloc, ou à porter des vêtements qui permettent de dissimuler leur identité. Cela aurait d’ailleurs permis aux gens de s’attendre à participer à une manifestation combative. Si on comprend que les gens ne veulent pas nécessairement révéler les détails de ce qu’illes ont en tête lorsqu’ils lancent une invitation, on pense quand même que les gens devraient avoir un minimum d’informations pour décider de manière éclairée s’illes veulent participer, et si c’est le cas, pour pouvoir se préparer mentalement et physiquement. C’est une question de sécurité, de confiance, et ça reste déterminant dans le long-terme pour nos capacités à tenir ce genre d’offensive.

Aussi, le point de départ de la manifestation était hautement problématique. Une trentaine d’êtres humains masqués dans un parc, ça a de quoi faire freaker les voisins, et voilà comment on se retrouve avec deux chars de flic sur le dos avant même le début de quoi que ce soit. Il faudra à l’avenir trouver des endroits plus subtils où se rassembler sinon le même scénario va se répéter. D’ailleurs, c’est parce que les flics se sont pointé dès le début que les gens qui avaient des informations à donner n’ont pas pu le faire – ou de manière vraiment rushée et même criée alors qu’on tentait de gagner la rue Darling pour monter jusqu’à Ontario. Avoir un meilleur point de départ aurait probablement pu résoudre jusqu’à un certain point le manque de transparence du tract.

Props à la gang, d’ailleurs, puisqu’on a su rester ensemble dès ce moment où les flics sont arrivés sur nous. On a la vive impression que si tout le monde s’était dispersé dès le début, il y aurait eu des arrestations. Le fait qu’on aille décidé de continuer ensemble, de se faire confiance, et de suivre les indications vers le point de sortie aura clairement sauvé bon nombre d’entre nous de se faire arrêter.

Props à tout le monde d’avoir chargé les flics pour désarrêter la personne qui avait été attrapée par la police.

Props à tout le monde pour la férocité et la violente ténacité qui a permis de tenir les chars de flics à distance du groupe pendant que les vendeurs de condos Royal Lepage étaient attaqués et que les gens trouvaient le moyen de se sortir d’un éventuel guet-apens policier.

Props d’avoir attaqué la flicaille de merde qui permet à ce monde-prison de tenir contre nous.

Props à une balade à Hochelag’. En espérant qu’on trouve toutes sortes de stratégies pour continuer l’offensive.

On s’voit dans l’prochain black bloc!

Xox

en anglais

Montreal, Canada : Solidarité avec les grévistes de la faim

Le 8 avril, une banderole disant “Solidarité avec les prisonniers en grève de la faim en Grèce. Que vive l’anarchie” a été accrochée et des tracts ont été distribués :

Solidarité depuis Montréal

Aujourd’hui, le 8 avril, nous rendons hommages aux prisonnier.e.s en grève de la faim dans les prisons grecques depuis le 2 mars 2015.

Dans le contexte actuel, le parti au pouvoir en Grèce depuis les élections de janvier 2015 est le parti de Gauche radical Syriza; un parti promouvant des idées anticapitalistes et antipatriarcales. Il semble évident qu’en réalité, le parti a pour rôle la récupération électorale de la rébellion sociale. Plusieurs prisonnier.e.s anarchistes, prisonnier.e.s politiques et prisonnier.e.s sociaux.ales en sont bien conscient.e.s et subissent quotidiennement les conséquences de cette comédie.

Une grève de la faim massive est engagée depuis plus d’un mois afin d’exiger entre autre l’abolition de plusieurs lois fascistes et des prisons de Type C. Plusieurs compagnon.e.s sont dans des états de santé critiques. Les évènements révèlent le vrai visage du parti de Gauche qui continue de réprimer les luttes.

Voici les revendications des prisonniers en lutte :

• Abolition de la loi antiterroriste 187A et de la loi contre les organisation illicites 187
• Abolition de la condition aggravante d’une action réalisée en se couvrant les caractéristiques faciales (« loi de la cagoule »)
• Abolition des prisons de sécurité maximale (type C)
• Abolition de l’ordre du parquet par lequel on impose la prise violente de traces ADN
• Que les expert.e.s biologistes de confiance de l’accusé.e aient accès et puissent analyser les traces ADN si l’accusé.e le désire
• Abolition de l’analyse de traces qui contiennent des mélanges de matériel génétique de plus de deux personnes
• La libération immédiate de Savvas Xiros pour qu’il puisse recevoir le traitement médical dont il a besoin.

Force et courage à tous les compagnon.e.s en prison et en fugue!
Pour la destruction de l’État, du Capitalisme et de toutes les prisons.
Vive l’anarchie!

Pour plus d’information :
contrainfo.espiv.net
hunger-strike.espivblogs.net
www.non-fides.fr

en anglais

Québec : manif de solidarité avec les sans-papiers au centre de rétention de Laval (nord de Montréal)

Vidéo en anglais (avec sous-titres en espagnol):
http://www.youtube.com/watch?v=2o9O89q3f9E

Le 11 août 2013, environ 100 migrants et leurs soutiens sont descendus dans la rue en direction du centre de rétention pour migrants de Laval juste à l’extérieur de Montréal, pour dénoncer la pratique du gouvernement canadien d’enfermer et d’expulser les personnes sans statut. La manifestation a été organisée en collaboration avec la Journée de la justice pour les prisonniers, qui a lieu chaque année le 10 août pour commémorer les vies de ceux qui luttent et meurent derrière les barreaux, et de réaffirmer l’engagement des personnes pour la suppression des prisons. Des gens sont venus en bus, d’autres à vélo, et quand ils sont arrivés, ils étaient déterminés à faire suffisamment de bruit pour que les migrants à l’intérieur du centre de rétention puissent entendre leur message.

Sur une journée donnée, de 400 à 500 migrants sont enfermés derrière les murs des centres de rétention à travers le pays. La dernière décennie a vu une augmentation significative du nombre de migrants détenus, avec 82.000 détenus sur 2004-2011 et un nombre supplémentaire de 13.000 détenus depuis 2011. Suite à la mise en œuvre des politiques de détention obligatoire par le projet de loi C-31, tous ce.lles.ux qui entrent par de soi-disant «moyens irrégulier» peuvent faire face à un an de détention.

Des silhouettes représentant des proches qui ont été raflés et des banderoles lumineuses ont été accrochés à la clôture. Des messages de solidarité en arabe, hongrois, espagnol, ourdou, anglais et français ont été lus à haute voix, tandis que des restes de vêtements ont été suspendus le long du mur, symbolisant la violence subie aux postes-frontières du monde entier.

Pendant le pique-nique, quelqu’un de l’intérieur a informé les organisateurs que, en raison de la manifestation, les heures de visite avait été annulées toute la journée, les prisonniers étant punis par l’annulation du temps de prière, tout en étant interdit de fumer et d’être confinés dans leurs chambres.

Exaspéré par ces nouvelles, les gens se sont précipités vers la clôture extérieure du centre de rétention et ont commencé à taper sur ses portes en métal. Peu après, la porte a été démolie et un groupe de manifestants a violé le périmètre et a réussi à exprimer leur rage directement à l’extérieur des bâtiments où les migrants sont en cage.

En fin de compte, aucune arrestation n’a été faite. Alors que l’acte d’abattre le mur était symbolique, c’était encore un pas en avant pour la destruction de tous les murs de prison et les frontières qui séparent les gens à travers le monde.

Source: Coop Média de Montréal, via Sabotagemedia

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Actions de Solidarité Internationale à Lyon

Mardi 29 mai, une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le Consulat de Turquie à Lyon pour réclamer la libération des camarades emprisonnés dans les geôles turques.

Nous avons posé une banderole devant le consulat afin de réclamer la libération de tous les prisonniers politiques.

Ensuite nous nous sommes dirigés vers l’Hôtel De Ville de Lyon afin d’accrocher une banderole pour exprimer notre solidarité face à la répression des contestations sociales de Montréal à Ankara !!

La solidarité est notre arme ! Solidarité internationale !

Appel à la solidarité avec le désordre social à Montréal – Diffusez largement !

« Vous pouvez couper toutes les fleurs, mais vous ne pouvez pas arrêter le printemps »
– Une affiche qui circule en ce temps de grève

LES LOIS
Le vendredi 18 mai 2012, deux nouvelles lois sont entrées en vigueur à Montréal. Leur but est d’étouffer la révolte anti-capitaliste qui émerge de la grève étudiante qui débuta dans cette province il y a maintenant quinze semaines, pour rétablir l’ordre afin d’ouvrir la voie à la mise à l’œuvre de mesures d’austérité dans ce territoire.

La première loi est un règlement municipal. Celui-ci vise à décourager les gens de porter des masques durant les manifestations en les menaçant d’amendes allant de 1000 $ à 5000 $. Celui-ci intervient alors que le gouvernement fédéral envisage de faire passer une loi, qui serait éventuellement appliquée dans l’ensemble du territoire de l’État canadien et qui punirait avec un maximum de dix ans de prison, ceux qui dissimulent leur identité « tout en participant à une émeute ».

La seconde est la loi spéciale du gouvernement provincial qui exige que toute manifestation publique de contestation populaire se soumette à un contrôle minutieux par l’État. Toute manifestation, partout au Québec, doit présenter son heure de départ et sont trajet complet à la police locale, au moins huit heures à l’avance. Si cela n’est pas fait, la manifestation est illégale. La police peut aussi exiger à tout moment une modification du trajet. Il ne peut y avoir de manifestations sur les terrains d’institutions académiques, ni même à moins de cinquante mètres de celles-ci. Tout organisateur et organisatrice, porte-parole, ou membre d’une association étudiante qui bloque l’accès aux classes ou qui encourage d’autres à le faire sera soumisE à une amende variant de 7000 $ à 35 000 $. Si une association étudiante est reconnue coupable d’encourager ou d’organiser des perturbations ou des blocages, elle sera soumise à une amende variant entre 25 000 $ et 125 000 $. Pour une deuxième offense, le montant d’une amende est doublé, et les associations étudiantes peuvent perdre la totalité des frais d’adhésion d’un semestre entier pour chaque jour où la loi est violée. Il est aussi illégal d’encourager toute autre personne à assister à une manifestation illégale, et il est potentiellement illégal de naviguer sur twitter en direct pour savoir ou se trouve une manifestation et ce qu’y s’y déroule à n’importe lequel moment.

Il y a maintenant trois jours que cette loi spéciale a été mise en place et son effet tangible sur le mouvement a été que la CLASSE, le syndicat étudiant le plus radical, a dû supprimer le calendrier d’événements listant toutes les actions prévues à Montréal et dans d’autres villes du Québec, de son site internet. Un nouveau site web anonyme a été créé.

En soit, ces deux nouvelles lois ne contribueront probablement pas tant à mettre plus de gens derrière les barreaux, comme le font les projets d’agrandissement des prisons et de révision de la justice pénale du gouvernement fédéral. Leur but est plutôt de détruire les finances des organisations qui se sont accommodées du système pour peut-être récupérer une part des énormes coûts encourus résultants du sabotage économique, du chaos de la circulation et des transports, et des heures supplémentaires de travail des policiers durant ces derniers mois. Soyons clair, les comptes bancaires bien graissés des associations étudiantes ont été une composante essentielle au commencement de cette situation. Comme ils pourraient être utiles à l’avenir, cela vaut la peine de les défendre. Cependant, soutenir la révolte nécessite plus de courage, de volonté et de créativité que d’argent. Nous obtiendrons ce dont nous avons besoin pour continuer à lutter, et cela même si ça devient plus difficile à faire.

Pourtant, ce qui s’est décidé dans les assemblées législatives et les réunions du Conseil municipal a eu et aura à long terme un impact dans la rue. Les manifestations sont  déclarées illégales à partir du moment où elles commencent, ce qui donne au SPVM (les flics locaux) et à la SQ (les flics provinciaux), le pouvoir d’utiliser des techniques de dispersion plus intenses, un niveau de force plus élevé et généralement plus tôt qu’auparavant. Avant d’instaurer cette loi, ils ont éclaté des yeux, cassé des bras, brisé des mâchoires, et causé des comas mettant des vies en danger. Mais les gens sont encore dans la rue, jetant de l’asphalte aux policiers anti-émeute et construisant des barricades en feu…

LA GRÈVE

Pour contextualiser la situation, la grève – définie comme des étudiants refusant d’aller à l’école – a commencé au début de février alors que la plupart des cégeps de la province du Québec, ainsi que deux des plus grandes universités, ont voté cette grève. Grâce à une série d’assemblées générales massives, les syndicats étudiants et certaines facultés spécifiques de ces écoles ont maintenu leur décision de faire grève, chacune de ces organisations définissant leurs intentions et leurs objectifs. Pour certaines des associations étudiantes, la poursuite de la grève nécessita des renégociations semaines après semaines alors que d’autres ont voté dès le début leur participation à la grève générale illimitée et que d’autres encore ont voté la grève jusqu’à la gratuité scolaire.

Dans un premier temps, le gouvernement avait refusé de négocier avec les fédérations étudiantes, en insistant sur le fait que la décision avait déjà été prise. Il a fallu attendre jusqu’à la fin d’avril avant qu’un dialogue se produise et ce, en grande partie suite à l’appel par le conseil exécutif de la CLASSE  à une trêve unilatérale, sans consultation de ses membres. Cette trêve consistait à ce qu’aucune action ne prenne place au nom de la CLASSE alors que les négociations étaient en cours. Les négociations furent rompues lorsqu’une manifestation mouvementée qui n’était pas organisée par la CLASSE, prit la rue le 24 avril. Le gouvernement refusa de s’asseoir plus longtemps avec la CLASSE et les deux autres fédérations quittèrent aussi en solidarité. Qu’importe que le gouvernement ait agi en toute connaissance de cause et a voulu instrumentaliser la situation, ou bien qu’il ne s’y attendait pas et ait été stupide, il aurait dû être clair à ce moment que les fédérations de bureaucrates n’avaient plus aucun contrôle sur les gens dans les rues. La situation n’était plus simplement une affaire d’augmentation de frais de scolarité. Lorsque, deux semaines plus tard, les nouvelles négociations reprirent sur une proposition concrète en vue d’un accord, les membres des fédérations la rejetèrent. Il n’y a aucune raison de croire qu’il y aura d’autres négociations pour un certain temps. Cela laisse beaucoup moins de possibilités de récupération à la Gauche.

AUJOURD’HUI

Maintenant, le sentiment général dans la rue est que nous n’allons pas nous arrêter, nous ne nous ferons pas récupérer et nous ne voulons pas que cela finisse maintenant. Nous avons vu la situation se transformer à partir d’une grève limitée avec des objectifs réformistes à une révolte généralisée portant des aspirations révolutionnaires. La diversité des tactiques utilisées, les cris entendus pendant les manifestations et les types de cibles attaquées indiquent assez clairement que ce désordre dépasse largement la cause de l’augmentation des frais de scolarité. De nombreux moments ont été d’une beauté difficilement explicable. Nous n’abandonnerons pas à ce point.

Nous savons que vous ressentez quelque chose, mais nous désirons partager notre vécu avec vous. Nous savons qu’à chaque fois que l’un de nous va en prison, qu’un camarade perd son œil ou son oreille dans la rue parce qu’une grenade assourdissante lui éclate près du visage ou qu’il reçoit une balle de caoutchouc à la tête, il y en a tant d’autres qui éprouvent cette chaleur caractéristique de la vengeance prête à exploser. Connaissant la situation globale, sachant que les gens se rapprochent du point de rupture, non seulement ici mais partout, il doit être mis de l’avant que ce qui se passe au Québec n’est pas exceptionnel. Ce qui s’est produit ici peut et doit arriver ailleurs. Tout ce que nous faisons a été inspiré par les révoltes et soulèvements qui ont pris place dans d’autres endroits. Si cette situation de révolte ne peut, d’elle-même, inspirer les perturbations sociales, alors elle s’éteindra rapidement.

C’est donc un appel à la solidarité, aussi sincère que notre espoir qu’un jour, vous vivrez aussi cela autour de vous. Ce besoin de propager l’expérience de Montréal, celle du Québec. Transportez-le dans vos villes et dans vos communautés comme il vous plaît, en utilisant toutes les méthodes et moyens à votre disposition.

Nos cœurs et nos têtes sont épuisés, mais nous continuons de sourire.
Nous voulons voir cette grève se propager.
Nous voulons voir ces bouleversements sociaux se généraliser.

Quand les choses vont mal, il faut tout foutre en l’air.

Plus d’infos sont disponibles sur ces sites : grevemontreal / sabotagemedia

 

Montréal, Canada : Émeute contre le Plan Nord

Une manifestation contre le projet néocolonial du Plan Nord, qui vise à exploiter au maximum le sous-sol du Nord québécois au profit des compagnies minières, s’est transformée en bataille rangée entre insurgé-e-s et police antiémeute, d’une intensité et d’une durée rarement vue à Montréal.

Regroupant environ 2000 personnes dont des militant-e-s autochtones, écologistes, des étudiant-e-s en grève, des anarchistes et des syndicalistes, la manifestation a fortement perturbé le Salon de l’emploi du Plan Nord, qui se tenait au Palais des congrès de Montréal ce vendredi (20 avril). Vers 12h30, un groupe de manifestant-e-s a d’abord réussi à s’introduire à l’intérieur de l’immense bâtiment, pourtant lourdement gardé par la police anti-émeute :

Repoussés violemment à coups de matraque et de balles de caoutchouc (flashball), ils et elles ont alors retrouvé leurs camarades à l’extérieur. Face à la violence de la police, qui n’hésitait pas à tirer des bombes lacrymogènes à bout portant et lançait des grenades « flashbang » à profusion, ce qui n’était alors qu’une manifestation somme toute banale s’est transformée en un moment insurrectionnel qui a duré tout l’après-midi.

La foule enragée s’est mise à son tour à charger les flics, leur lançant des pierres, des balles de peinture et tout autre objet qui leur tombait sous la main. Malgré de nombreuses charges policières, les gens se regroupaient sans cesse et arrivaient souvent à prendre les flics à revers, les obligeant à se replier. Complètement débordée, la police de Montréal a dû faire appel à des renforts de la police provinciale (Sûreté du Québec).

Des barricades ont été érigées à plusieurs intersections, les vitrines du Palais des congrès, du Centre de commerce mondial, de Québécor (empire médiatique québécois), ainsi que celles de quelques banques ont été fracassées et une borne-fontaine a été ouverte sur les flics. La foule exaltée, sur laquelle flottait des drapeaux noirs et verts, scandait « le Capital nous fait la guerre, guerre au Capital ! ».

Pendant ce temps, à l’intérieur du Palais, le premier ministre du Québec faisait rigoler ses amis bourgeois, investisseurs et autres parasites en déclarant, avec une ironie fascisante, qu’il voulait offrir aux révolté-e-s qui se battaient dehors avec les flics, « un emploi, dans le Nord autant que possible », allusion qui n’est pas sans rappeler les camps de travail du Goulag soviétique.

Non au Plan Mort !
Solidarité avec les peuples autochtones
et avec les insurgé-e-s de partout !

à lire aussi: sabotage media

Québec : la grève générale continue !

Le plus gros mouvement de grève étudiante jamais vu au Canada bat son plein depuis maintenant 10 semaines consécutives. Présentement, ce sont plus de 170 000 étudiantes et étudiants qui sont en grève, dont plus de 85 000 en grève illimitée jusqu’à la victoire. Initialement opposé à la hausse de 75 % des frais de scolarité décrétée par le gouvernement (néo)libéral du Québec – la 2e hausse en 5 ans après plus d’une décennie de gel des frais – ce mouvement mené par les étudiant-e-s des niveaux universitaire et collégial, mais également par des anarchistes et autres militants radicaux non étudiants, est devenu le fer de lance de la résistance à l’agenda néolibéral canadien. Professeurs, syndicalistes, travailleurs et travailleuses de différents secteurs ont manifesté de façon active leur appui à ce mouvement massif et énergique qui, en retour, a su montrer sa solidarité avec différentes luttes, particulièrement contre l’imposition de tarifs supplémentaires dans la santé et contre le Plan Nord du gouvernement Charest, projet néocolonial qui vise à « développer » brutalement le Nord québécois, terre autochtone, à coup de mines et de barrages hydroélectriques.

Au plus fort du mouvement, plus de 300 000 personnes étaient en grève et, le 22 mars dernier,  une manifestation gigantesque a rassemblé environ 200 000 personnes dans les rues de Montréal, probablement la plus grosse manifestation de toute l’histoire (coloniale) canadienne. En plus des manifestations dans toutes les plus grandes villes du Québec, diverses actions directes,  des blocages, ainsi que des occupations ont été menées presque quotidiennement, souvent plusieurs fois dans la même journée. Ont notamment été visés le port de Montréal (4 fois plutôt qu’une !), plusieurs ponts et autoroutes, la tour de la Bourse, le casino de Montréal, ainsi que de nombreux bureaux ministériels. Sans compter les centaines d’actions quotidiennes, symboliques, théâtrales, musicales, graphiques, qui ont notamment permis de littéralement tapisser la ville de Montréal du symbole du mouvement : le carré rouge.

Dès les débuts du mouvement, la répression a été féroce. La police de Montréal s’est encore une fois illustrée par sa brutalité et sa haine des mouvements sociaux, frappant, gazant, emprisonnant, intimidant et blessant sérieusement un grand nombre de manifestants et manifestantes, mais aussi des professeurs solidaires, des journalistes et des passants. Du côté des administrations d’universités et de collèges, après une campagne de peur et d’intimidation au tout début du mouvement, refusant dans certains cas de reconnaître l’effectivité des mandats de grève des associations étudiantes locales et employant plutôt l’expression ridicule « boycottage des cours », ils essaient maintenant par tous les moyens de briser la grève, particulièrement dans les établissement qui participent au mouvement depuis le début, faisant planer le spectre d’une annulation pure et simple du trimestre d’hiver 2012. En désespoir de cause, ces deux dernières semaines, des recteurs d’université, des directeurs de collège et même des étudiant-e-s anti-grève ont eu recours aux tribunaux pour obtenir des injonctions empêchant le blocage physique des lieux par les grévistes, sous peine d’amendes extrêmement lourdes et même une possibilité d’un an d’emprisonnement. Face à une tentative évidente de judiciarisation du conflit, des centaines de personnes ont bravé ces injonctions, réussissant à faire respecter les mandats de grève par la force du nombre dans deux collèges. À l’Université du Québec en Outaouais (UQO) par contre, après un blocage réussi d’une journée lors de laquelle 200 personnes se sont barricadées dans l’un des pavillons, le surlendemain la police a arrêté plus de 160 personnes qui tentaient de bloquer l’entrée, dont des professeurs solidaires.

À l’Université de Montréal, une manifestation spontanée d’environ 600 personnes visant à défier l’injonction obtenue par le recteur s’est transformée en petite émeute lorsque les gens survoltés, aidés par des camarades encapuchonnés, ont brisé des portes vitrées pour s’introduire dans le bâtiment du rectorat, en ont chassé les gardes de sécurité, ont répandu de la peinture sur les murs et ont tenté de défoncer la porte en bois massif du bureau du recteur avec un bélier improvisé ! En quittant les lieux, la manifestation a fait un détour par le bureau du ministre des finances, le mettant à sac. Face à ce sursaut répressif et à la judiciarisation du conflit, il y a eu cette semaine une multiplication des actions directes anonymes : quatre bureaux de ministres ont été complètement saccagés, des sacs de briques ont été lancés sur les rails de 5 stations de métro, paralysant trois des quatre lignes du métro montréalais durant plus d’une demi-heure, des bombes fumigènes ont été lancées à l’intérieur d’une autre station centrale et des centaines de grillons ont même été lâchés dans les murs de l’UQO !

La lutte continue et entre dans une phase cruciale. Il est encore trop tôt pour faire un bilan de ce mouvement massif et multiforme, mais, au-delà des revendications à saveur (amère) sociale-démocrate, le regain de combativité qu’il a su impulser dans le climat politique morose de l’Amérique du Nord laisse entrevoir le début d’un nouveau cycle de luttes plus larges contre le néolibéralisme. Certain-e-s commencent même à parler d’un « printemps québécois » en référence aux révoltes arabes… De plus, ce mouvement a eu le mérite de soulever certains débats intéressants, notamment la question des moyens (critique de la non-violence dogmatique) et la pertinence d’une implication radicale dans les mouvements sociaux. En témoignent ce manifeste publié par des camarades anarchistes en lutte, ainsi que cette perle d’humour grinçant réalisée par le groupe radical Mise en demeure, en référence au pacifisme mou d’une certaine frange du mouvement étudiant, ainsi qu’à la violence policière qui a failli coûter un œil à un manifestant, le 7 mars  dernier :

Lien vidéo (chanson “Violence légitime, mon oeil !”) :

Montréal, KKKanada : 15 mars 2012, la plus grosse manif contre la brutalité policière en 16 ans !

Malgré la campagne de peur et de dissuasion orchestrée par le Service de police de Montréal (SPVM), plus de 3000 personnes ont répondu à l’appel de la Convergence contre la Répression Politique et Policière qui organisait cette année la 16e manifestation annuelle contre la brutalité policière à Montréal. Inaugurée conjointement au Canada par le Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) et en Suisse par le collectif Black Flag en 1997, la Journée internationale contre la brutalité policière a été soulignée tous les 15 mars, notamment en Allemagne, en Angleterre, en France, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en passant par le Nigeria, les États-Unis et le Mexique. Cette année, outre Montréal, des manifestations se tenaient également à Toronto, Vancouver, Dallas, Paris, Lille, Angers et Bruxelles.

La marche a débuté au Square Berri vers 18 h, alors qu’une foule bigarrée et bruyante – rassemblant des militants et militantes, des anarchistes, des bandes de jeunes, des étudiant-e-s en grève, des victimes de la violence policière, ainsi que des gens en colère de tous âges – a pris la rue en scandant « Flics, porcs, assassins ! ». Le trajet vers le centre-ville a été ponctué de détonations de feux d’artifices et de pétards, ainsi que la présence énergisante de nombreux groupes d’affinités masqués qui en profitèrent pour décorer les murs de la ville de slogans anti-flics et révolutionnaires. Le déploiement  répressif était, comme toujours, démesuré : des centaines de policiers « anti-émeute » en armure, une escouade à cheval, une autre à vélo, des unités d’intervention à tous les coins de rue, des flics en civil, des autobus de détention et le fameux hélicoptère du SPVM qui survolait la scène. Après seulement une demi-heure de marche, l’escouade anti-émeute a chargé la foule sans sommation à l’angle des rues Sherbrooke et Aylmer, à coup de matraques et de grenades assourdissantes lancées au niveau du visage, ce qui a eu pour effet de briser la manif en deux et de mériter aux assassins en uniforme une pluie de pierres et de balles de peinture. Le choix de cet endroit pour tenter de briser la manifestation est hautement symbolique, car c’est le lieu même où un manifestant étudiant a été gravement blessé à l’œil par une grenade policière lors d’une charge similaire le 7 mars dernier.

Scindés en plusieurs groupes compacts et poursuivis par des hordes de policiers lourdement armés (matraques, grenades, fusils à balles de caoutchouc, bombonne de gaz irritant, etc.), les plus combatifs des manifestant-e-s ont réussi à se faufiler à travers le dispositif répressif et à mener un bon nombre d’actions directes rapides et efficaces. Deux auto-patrouilles du SPVM ont été vandalisées, dont une carrément renversée sur le toit par la foule en liesse (voir la vidéo), un grand magasin d’électronique a été pillé, des vitrines ont été fracassées et un groupe a même réussi à s’infiltrer dans le métro pour aller bloquer brièvement le pont menant au casino de Montréal, à quelques kilomètres du centre-ville. Débordées pendant environ trois heures, les forces policières ont toutefois réussi à reprendre le contrôle du centre-ville vers 21h, menant 226 arrestations, dont une arrestation de masse d’environ 200 personnes qui étaient revenues en manif au point de départ. Quelques arrestations ciblées et « préventives » ont également été menées, dont celle d’une camarade qui a été littéralement « kidnappée » en plein jour par les flics.

http://www.youtube.com/watch?v=Sb6VZuL_YQk

La manifestation de cette année visait principalement à dénoncer et combattre la répression politique menée par les différents corps policiers et services secrets du Canada et du Québec (province canadienne à majorité francophone où se trouve la ville de Montréal). En effet, depuis 1997, pas moins de 4000 arrestations à caractère politique ont été effectuées par la police au Québec, se soldant par des acquittements judiciaires dans la grande majorité des cas. À Montréal, le SPVM a même créé, à l’été 2011, une escouade spéciale baptisée GAMMA (Guets des Activités des Mouvements Marginaux et Anarchistes !), véritable police politique qui a déjà mené 12 arrestations ciblées de militant-e-s connu-e-s pour leur engagement radical. Rappelons également que quatre personnes ont été assassinées par les flics Montréalais depuis juin 2011, et plus de 65 depuis 1987. De plus, ces événements surviennent dans le contexte d’une montée sans précédents des politiques répressives au Canada, notamment avec l’adoption de la loi C-10 qui vise à durcir les peines et la durée d’emprisonnement, les projets de construction de méga-prisons, ainsi que des projets de lois carrément orwelliens, comme le projet de loi privé C-309 qui vise la criminalisation du port d’un masque lors de manifestations et le projet de loi C-30 qui forcerait les fournisseurs de services Internet à fournir des informations privées au gouvernement et à la police. Rappelons que le Canada est présentement sous le joug d’un gouvernement conservateur majoritaire, réactionnaire et arrogant, qui n’hésite plus à bafouer ouvertement la sacro-sainte Constitution qu’il est censé servir dans l’intérêt du « peuple », comme en témoigne notamment l’état d’exception policier qui s’est mis en place à Toronto lors du sommet du G-20 en juin 2011, alors que plus de 1000 personnes avaient été littéralement raflées dans les rues et détenues dans des conditions qui rappelaient étrangement les camps de concentration.

pour en savoir plus : sabotagemedia / cobp

Montréal, KKKanada : Violence policière et riposte dans le cadre du mouvement de grève générale étudiante

Depuis le 14 février dernier, un vaste de mouvement de grève secoue le secteur des études post-secondaires (collèges et universités) de la province de Québec. Ce mouvement de grève générale, mené principalement par une coalition de syndicats étudiants de gauche – la CLASSE (Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante) – a pour objectif immédiat d’annuler la récente hausse de 25 % des frais de scolarité décrétée par le gouvernement néolibéral québécois, la deuxième hausse du genre en 4 ans, après plus de 15 ans de gel des frais. Le mouvement compte présentement plus de 125 000 étudiant-e-s en grève illimitée et plusieurs votes de grève sont prévus dans les semaines à venir. De nombreuses manifestations massives rassemblant des milliers de personnes, ainsi que des actions de blocage ont été organisées, attirant de plus en plus de répression policière.

Le 7 mars dernier, la violence répressive a augmenté d’un cran, alors que près de mille personnes bloquaient un édifice du centre-ville de Montréal abritant à la fois les bureaux des loteries publiques (Loto-Québec), ainsi que ceux de la Conférence des recteurs d’université, organisation passablement réactionnaire qui s’est positionnée en faveur de la hausse des frais de scolarité. Sous un soleil radieux, environ 200 personnes ont investi l’intérieur du bâtiment, bloquant l’accès aux ascenseurs, alors que les autres occupaient les entrées et les rues adjacentes, érigeant une barricade à l’aide de grilles de métal pour bloquer la rue Sherbrooke (importante artère du centre-ville) et parer aux charges policières. L’escouade anti-émeute s’est ensuite rapidement déployée et a chargé la foule, frappant les manifestant-e-s à coup de matraque et de bouclier, les aspergeant de gaz irritant et lançant plusieurs grenades « assourdissantes ». L’un de ces engins, qui produit une détonation assourdissante en plus de projeter des fragments et du gaz irritant, a grièvement blessé un manifestant étudiant, qui a reçu des éclats à l’œil droit et a dû être hospitalisé d’urgence. Continue reading Montréal, KKKanada : Violence policière et riposte dans le cadre du mouvement de grève générale étudiante