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[Espagne] Un point sur la situation de Gabriel Pombo Da Silva

Le 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée Ardire, portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième “association terroriste”, là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de “symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif”, dont ils seraient “les idéologues et les propulseurs”.

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec des flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février 2013 en vertu du Mandat d’arrêt européen lancé par ce pays dix ans plus tôt pour qu’il finisse de purger la peine qui l’y attendait, Gabriel est convoqué deux mois plus tard devant l’Audiencia Nacional de Madrid, cette fois pour se voir notifier un mandat d’arrêt européen lancé contre lui par l’Italie en mars dans le cadre de l’opération “Ardire” ! Gabriel a bien sûr refusé d’être envoyé “volontairement” là-bas. En janvier 2014, la justice anti-terroriste espagnole a donc dû requérir auprès de ses homologues allemands l’autorisation de le livrer à l’Italie, parce que comme ils disent dans leurs codes féroces, Gabriel n’avait pas renoncé au “principe de spécialité”.

Le 17 janvier, dans le volet de l’opération “Ardire” géré à Pérouse, l’inquisitrice Comodi a finalement demandé le “non lieu” pour l’accusation d’ “association terroriste”, tandis que dans le volet principal transféré à Milan, le tribunal a levé le 8 avril toutes les mesures restrictives (obligation de pointer, assignation à résidence, interdiction de sortir du territoire) contre les compagnons. Après un cirque qui a coûté un an de vie pour certaines, et même plus pour d’autres, ce même tribunal a donc également levé le 18 avril le Mandat d’arrêt européen italien contre Gabriel.

Toutes ces péripéties du terrorisme d’Etat européen et de ses larbins en toges ne doivent pas nous faire oublier que Gabriel reste incarcéré en régime FIES depuis son transfert dans la prison d’A-Lama (Galice) en août 2013. Sa correspondance est toujours soumise au seul bon vouloir des matons (aussi bien au départ qu’à l’arrivée), les activités sont de même restreintes à leur arbitraire le plus total, le tout dans une taule réputée pour son nombre élevé de “morts subites”… tal apareció muerto dans leur jargon obscène. Pour finir, face à sa demande de connaître la date de fin de peine, la justice et l’administration pénitentiaire continuent de jouer leur petits jeux mesquins de la torture à petit feu, changeant régulièrement leurs calculs de bourreaux. Pour l’instant, elle est fixée à…2023.

En réalité, ces différentes mesures sont un avertissement lancé contre tous les révoltés. Il s’agit à la fois d’un acharnement particulier contre un de nos compagnons* (“toujours trop dangereux”, comme ils disent, d’un anarchiste que 29 années passées derrière les barreaux n’ont pas fait plier), mais aussi d’un châtiment trop banal contre ceux qui ne se soumettent pas. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés, dedans comme dehors. Sauf si…

A bas tous les Etats, l’enfermement, les flics et les tribunaux,

Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes solidaires,
18 mai 2014

Pour lui écrire, même s’il ne peut pas répondre et en recommandé de préférence pour éviter que les lettres passent par pertes et profits (textes, brochures et livres ne rentrent pas par courrier) :

Gabriel Pombo Da Silva
CP A-Lama (Pontevedra), Monte Racelo s/n 36830 A-Lama (Pontevedra), España/Espagne

*Arrêtés en novembre dernier deux autres compagnons, Mónica et Francisco, sont aussi incarcérés en régime FIES. Déjà transféré trois fois en 6 mois, Francisco se trouve toujours à l’isolement.

Spoleto, Italie : À propos de la mort du camarade anarchiste Damiano Corrias

Avec ces quelques lignes, nous vous annonçons l’horrible nouvelle de la mort de Damiano Corrias le 26 Septembre 2013, à l’ âge de 31 ans. Il était l’un des enfants de la ville de Spoleto arrêtés le 23 Octobre 2007, lors de la dite “Opération Brushwood”, accusé de terrorisme.

L’heure n’est pas aux théories du complot , ou, pire encore, à l’ésotérisme (c’est la seconde mort , après celle de Fabrizio Reali* , sur les cinq jeunes hommes arrêtés).

En dépit d’être le jour de sa mort et , qui plus est , au cours de ces heures terribles , nous élevons notre malédiction jusqu’au ciel contre ses poursuivants ; contre les carabinieri du ROS, sous la direction du chef général Giampaolo Ganzer, qui vendait des armes à feu et de la drogue. Contre l’ex-président de l’Umbria, Maria Rita Lorenzetti, qui a passé quelques semaines en résidence surveillée en raison d’accusations de corruption.

Contre le dandy esthète de Pérouse, le procureur de la République qui signe n’importe quelle commande du ROS , même avec des erreurs typographiques telles que : ” la doctoress COMODI. ” La bête de Pérouse , qui a demandé six ans de prison pour Damiano , pour de la peinture sur un mur !

Et, malgré cela, il ne s’est pas rendu.

Il a fait le DJ pour toutes les fêtes dans les montagnes organisées par les anarchistes à Spoleto, avec beaucoup d’autres teufs plus ou moins politiques.

La dernière fois qu’il a battu le pavé, c’était le 23 Juin 2012, au cours de la manifestation de solidarité avec les anarchistes arrêtés pendant “l’Opération Ardire”, il a écrit des slogans merveilleux sur les murs tout au long de la nuit. Juste sous le nez de Comodi. Nous sommes sûrs que, de sa tombe, il lui lance un dernier doigt d’honneur.

ADIEU DASCHIA

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Ciao Daschia – Ils payeront tout

Damiano et Fabrizio assassinés : dans quel sens ?

Bien sûr, nous n’avons pas encore la preuve d’un assassinat, au moins dans le sens dont l’entendent les patrons de la répression et de leurs experts techniciens. Mais c’est évidemment un homicide volontaire par ceux qui veulent détruire une vie uniquement parce que quelqu’un a osé protester avec de la peinture contre un représentant du régime. Nous aimerions réfléchir sur les très belles paroles du frère de Damiano à ses funérailles : « Je veux croire que ton cœur s’est arrêté à cause de trop de joie, et non en raison de toute la douleur que tu as vécu toute ta vie”, mais n’oublions pas “les mensonges d’une justice qui est forte avec les faibles et faible devant les forts. ” la même justice, dans nos paroles, qui, le jour même de l’enterrement de Damiano relâchent Lorenzetti après une deux semaines en résidence surveillée. Vous êtes corrompus = quelques jours en résidence surveillée, vous écrivez sur un mur contre les politicards corrompus = 6 ans de prison. C’est votre justice!

C’est pourquoi , voulant croire que son cœur s’est arrêté en raison d’une trop grande joie, et non en raison de trop de douleur , nous ne pouvons pas nous empêcher de considérer toutes ces crapules comme des assassins, ceux qui l’ont arrêté pour avoir protesté avec de la peinture contre le pouvoir. Les disparitions de Damiano et Fabrizio étaient des homicides politiques au plus haut sens du mot «politique», au sens où Comodi a passé des années à mettre en pratique son intention de détruire l’ensemble du mouvement anarchiste. Pour tuer.

Nous allons nous arrêter là, pour l’instant. Nous laissons aux lecteurs le soin et l’intélligence d’évaluer si Manuela Comodi se bat uniquement contre le «crime», si en réalité, elle aime vraiment certains aspects de la philosophie anarchiste comme elle le prétend, ou si elle fait bien plutôt partie d’une machine de guerre qui veut détruire quiconque se rebelle contre l’État maléfique, fusse avec une bombe de peinture.

Dans tous les cas …

Que Comodi laisse les morts en paix.

Les ami-e-s de Damiano et Fabrizio

* Trois semaines après son arrestation , Fabrizio a été libéré. Comodi n’avait aucune preuve pour demander un procès. Cela dit , elle n’a pas fait classer l’affaire et , pendant de nombreuses années, les avocats ont demandé l’officialisation du dépôt afin de demander aux bâtards du bureau du procureur de Pérouse une compensation. Néanmoins, il n’y a eu aucun résultat. Enfin, Fabrizio est décédé le 23 Juin 2010. Il aimait l’alcool et, à l’âge de 40 ans, une complication intestinale a pris sa vie.

sources: i, ii

Italie, opération Ardire : le parquet de Milan demande une prolongation des mesures préventives.

Le parquet de Milan a demandé une prolongation de six mois supplémentaire de prison préventive pour Alessandro, Stefano, Sergio, Elisa et Peppe. Dans la demande, la parquet a précisé que malgré l’emprisonnement les compagnon-ne-s ont continué de communiquer avec des personnes du même milieu à l’extérieur de la prison et organisent des « campagnes de solidarité » contre la « répression » sur un ton certainement alarmant par l’exaltation d’actes marqués par la violence, pas seulement verbale. Pour illustrer ce concept le parquet cite plusieurs communiqués extraits de : RadioAzione, Contra Info, et Informa-Azione.

Il cite aussi le communiqué de Stefano contre la charogne pseudo-nihiliste et, entre autres choses, il dit : « la lettre de S.Fosco depuis la AS (Haute Sécurité) de Ferrara a été publiée intégralement sur la page de RadioAzione qui, à la suite de la fermeture de Culmine s’est substitué au site  afin de remplir la même fonction de “caisse de résonance” du milieu anarchiste national ».

Tant que ce blog vivra la solidarité et la complicité avec les compagnon-ne-s prisonnier-e-s sera toujours présente, comme seront toujours présentes les actions directes qui se font en solidarité avec les compagnon-ne-s prisonnier-e-s ou contre l’éxistant en général. Si quelqu’un n’aime pas le « ton » … eh bien qu’il aille se faire voir !

Pour finir, RadioAzione n’a pas pris la relève de Culmine, mais a toujours voulu émettre un message clair aux persécuteurs : la contre-information et la solidarité n’ont pas de barreaux qui peuvent les enfermer … vous pourrez enfermer nos corps, mais jamais les idées !

Mort à l’État et ses serviteurs !
Pour l’action directe

Solidarité et complicité avec les compagnon-ne-s prisonnier-e-s partout dans le monde !

RadioAzione
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Elisa Di Bernardo
C.C. Rebibbia Femminile, Via Bartolo Longo 92, IT-00156 Roma

Sergio Maria Stefani, Giuseppe Lo Turco,
Alessandro Settepani, Stefano Gabriele Fosco
C.C. Via Arginone 327, IT-44122 Ferrara

Solidarité anarchiste contre l’Europe des polices et contre toutes les autorités

gabriel-pombo-da-silvaLe 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée “Ardire”, portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième “association terroriste”, là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de “symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif”, dont ils seraient “les idéologues et les propulseurs”.

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec les flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février dernier pour y purger la fin de la peine qui l’y attendait, il a déjà été transféré trois fois en moins de deux mois. Désormais dans la prison de Valdemoro (Madrid), il sera auditionné à l’Audiencia Nacional mardi 16 avril 2013, pour que lui soit notifié le Mandat d’Arrêt Européen lancé contre lui en mars par l’Italie, dans le cadre de l’opération “Ardire”. Gabriel est déterminé à refuser cette mesure. Si la procédure est néanmoins validée, il devrait repasser devant trois juges décisionnaires environ une semaine plus tard, cette fois lors d’une audience publique…

A travers cette requête contre Gabriel pour certainement l’expédier dans l’aile de la prison de Ferrara (Italie), construite spécialement pour briser les anarchistes, et où plusieurs compagnons sont déjà à l’isolement, il s’agit d’un avertissement contre tous. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés. Mais c’est un avertissement que nous suivrons jamais. Au milieu des prisonniers de ce monde, nous tirons aussi notre force de la non-participation, de l’insoumission, du refus face à toutes les obligations qu’ils nous invitent à respecter, et du conflit permanent avec les institutions. Et nous continuerons à défendre que, si on ne peut pas échapper à cette réalité, on peut cependant l’attaquer sous toutes ses facettes. Seuls ou en bonne compagnie, de jour comme de nuit, par les faits et par les mots.

A présent que l’Etat italien demande de lui livrer Gabriel Pombo da Silva pour continuer son sale travail, montrons leur que si les puissants savent faire concorder leurs intérêts, nous pouvons aussi leur opposer une de nos armes, celle de la solidarité des deux côtés du mur, entre prisonniers de la guerre sociale, qui elle non plus ne connaît pas de frontières.

Non au transfert de Gabriel vers l’Italie !
A bas tous les Etats, leurs enfermements, leurs flics, leurs tribunaux et leurs trafics de prisonniers !
Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes internationalistes
13 avril 2013

Actualisation : Mardi, 16 avril 2013, Gabriel est passé devant la audiencia nacional. Il n’a rien déclaré sur les faits dont il est accusé en Italie, refusant ainsi d’entériner de fausses catégories comme l’innocence et la culpabilité. Seule la validité du mandat d’arrêt européen contre lui a été examinée. Les arguments de la défense ont été acceptés par le tribunal ce qui a eu pour résultat de bloquer l’exécution du mandat d’arrêt. Pour l’instant, aucun délai n’a été fixé pour une prochaine audience.

Le compagnon reste ferme et garde toute sa force. Pour notre part, nous suivrons de près les basses manœuvres des divers Etats qui, par leurs lois, leurs guerres et la destruction généralisée n’hésitent pas à semer la terreur pour accroître le contrôle sur tous les aspects de la vie et tirer profit de tout.

Avec rage et révolte. Pour l’anarchie !

[Italie] Culmine: Aux anarchistes de la région chilienne

Comme cela vous est arrivé avec le “Caso Bombas”, cela nous arrive maintenant à nous avec “l’opération Ardire”. Ces jours-ci nous avons appris que, entre autres choses, nous faisons l’objet d’une enquête pour le soi-disant “financement des anarchistes chiliens”.

La vérité c’est qu’à l’époque nous avons mis notre compte à la disponibilité, en forme de solidarité concrète avec nos compagnon-ne-s qui subissent les représailles de l’État chilien. Nous l’avions fait avec un communiqué public et nous n’hésiterons pas à le refaire. Ils ne pourront jamais empêcher la solidarité concrète entre anarchistes, ni par les grilles, ni par les quartiers de haute sécurité.

Une accolade rebelle
Elisa et Stefano
14.02.2013

Elisa di Bernardo
c/c Rebibbia Femminile, Via Bartolo Longo 92, 00156 Roma, Italia

Stefano Gabriele Fosco
Via Casale 50/A, 15122 San Michele (AL), Italia

Affiche en solidarité avec les compagnons italiens frappés par la répression

C’est l’étincelle qui est dans l’air, mais l’étincelle qui cherche la poudrière…

LIBERTÉ POUR LES COMPAGNONS-NNES FRAPPÉ-E-S PAR LA RÉPRESSION

Le terroriste c’est l’État. Liberté pour les rebelles du G8 condamnés.
Le feu de Gènes brûle encore…

Solidarité avec les compagnons-nnes frappé-e-s par la main répressive lors des opérations Ardire (13 juin), Mangiafuoco (8 août), Ixodidae (27 août) et Thor (1 septembre)

Source

Italie, affiche contre la répression : Au bord du précipice

Au bord du précipice

Le chômage augmente, les prix augmentent, les salaires diminuent, de nouveaux et anciens impôts pillent les poches de ceux qui ont moins alors que les privilèges des puissants deviennent encore plus odieux, les espaces de liberté diminuent et de lâches abus sont perpétrés au nom de la sécurité. Les prisons et les rues se remplissent d’une armée de nouveaux pauvres, tandis que l’argent et le pouvoir se concentrent entre politiciens, banquiers et multinationales toujours plus arrogantes qui ravagent des populations entières avec des guerres et des désastres écologiques, juste pour faire tourner l’économie et s’enrichir.

“Bandits et rebelles, nous vous casserons les reins”

La peur d’une contestation indomptable et sauvage comme celle en Grèce effraye les classes dirigeantes qui commencent à déclencher des attaques préventives, dans l’espoir d’endiguer le fleuve en pleine crise sociale. La si chère démocratie permet la dissidence en son sein, le même cadre avec lequel elle enferme ceux qui passent les frontières, opprime les classes les plus défavorisées, tue ceux qui ne peuvent se défendre, empoisonne ceux qui travaillent dans ses usines, affame et exploite ceux qui travaillent pour elle. Le terrain de la démocratie et du capital est un enclos où les gens ne sont que du bétail, bœufs dociles emmenés à l’abattoir. Gare à celui qui se plaint pendant qu’il est marqué au fer rouge, gare à celui qui rue pendant qu’on lui arrache ses dents, gare à celui qui tente de franchir la clôture. Sous le fascisme, l’État a inventé un crime spécial (l’article 270bis, toujours en application) : il suffit de seulement penser à se coaliser contre lui pour récolter prison et vexations. D’un bout à l’autre de l’Italie, 4 opérations différentes se sont succédées en 3 mois, conduisant à l’incarcération d’une dizaine d’anarchistes, enquêtant sur une centaine d’autres et perquisitionnant une centaine de domiciles. Sans oublier les lourdes peines prononcées en véritables représailles contre les manifestants du G8 de 2001 ou les incarcérations préventives d’opposants au TAV.

“Nous luttons, vous votez”

Nos compagnons, amis et proches, ne sont pas surpris par le traitement qui leur est infligé, ils savent qu’ils sont punis uniquement pour avoir eu le courage de sortir de l’enclos. Pendant que des troupeau apeurés beuglent leur désaccord entre une pétition, une élection et un sit-in, quelques individus à eux seuls informent, démasquent et attaquent les structures criminelles du système. Les banques criminelles brûlent, les agences de recouvrement des impôts affameuses sautent en l’air, les industriels éco-assassins s’effrayent. Pendant que des troupeaux demandent une loi, un travail, une laisse à leur boucher, des communautés alternatives basées sur l’autogestion, l’entraide, le refus de la délégation naissent dans les vallées rebelles de la domination des puissants. Des poignées d’individus, qui très souvent ne se connaissent même pas, agissent selon leur habileté et possibilité, qui en écrivant un message sur un mur, sur internet ou sur un tract, qui en ralentissant et sabotant les structures qui font de la vie un enfer.

“Nous ne demandons pas de futur, nous nous emparons du présent”

Nous ne sommes pas naïfs et nous savons qu’un fossé énorme, fait de souffrance et de ruines fumantes, sépare ce système d’exploitation et de haine d’une société sans esclaves ni maîtres, sans dieux ni religions, sans États ni nations. Mais en prendre acte ne suffit pourtant pas. Pour ne pas en être des complices plus ou moins conscients, on doit agir pour reprendre le contrôle sur nos vies, et que ceux qui se sentent en sécurité maintenant ne se leurrent pas : le sol est glissant au bord du précipice, et il n’y a nulle part où trouver refuge. Prendre position maintenant, individuellement, sans attendre délégations, partis, syndicats, médias, avant-gardes et masse, toutes ces vieilleries désormais ridicules du siècle passé, peut faire la différence, parce que c’est seulement dans la lutte pour la liberté que la vie devient digne. Le présent est un laboratoire où expérimenter ce qui adviendra ; sans présent, tout appel au futur est un cri vide qui se perd, muet, dans l’espace sourd.

Liberté pour notre frère Peppe Sghigno. Liberté pour tous les compagnons en prison !
Solidarité avec Gimmy et tous les compagnons en cavale poursuivis par les États !!
Solidarité avec tout ceux qui dans le monde combattent par l’action directe l’oppression de l’État et du capital !!
Arrêtons l’acharnement thérapeutique auquel est soumis cette société mourante, mettons un terme à ses souffrances, foutons par terre le système !!

Sources : 1, 2 / L’affiche en pdf

Affiche traduite en collaboration avec Cette Semaine

Suisse : Le camarade anarchiste emprisonné Marco Camenisch en grève de la faim

Le 15 août, les ami-e-s et sympathisant-e-s de Marco Camenish ont annoncé que le camarade emprisonné mènera une grève de la faim limitée du 20 août au 10 septembre, dans le cadre de la dernière construction anti-anarchiste en Italie (opération “Ardire”), mais aussi en raison d’une série de tracasseries humiliantes chaque jour à la prison Lenzburg.

Mail de contact du groupe de solidarité: knast-soli (at) riseup (dot) net

Adresse de la prison: Marco Camenisch, PF 45, Justizvollzugsanstalt Lenzburg, Ziegeleiweg 13, CH-5600 Lenzburg District, Schweiz / Suisse

Solidarité et force pour Marco !

Traduit de l’anglais par Le Chat Noir Émeutier

Athènes, Grèce : Pochoirs et slogans en solidarité avec Marco Camenisch (Suisse) et les résistant-e-s du Grand Jury (USA)

Mardi 7 août, nous avons peint des slogans et des pochoirs dans le cadre des dix jours d’action contre la répression. Nous avons choisi de mettre en évidence, autant que possible, deux cas différents et montrer notre solidarité par des moyens à notre disposition.

Nous avons fait la première série de pochoirs et des slogans en solidarité avec l’anarchiste Marco Camenish, qui est incarcéré depuis 20 ans en raison de ses actions éco-anarchistes et sa position subversive. Il est évident que les autorités judiciaires, à travers l’Europe, voit en Marco Camenisch une menace permanente pour le système de domination, alors ils essaient de le garder en prison par tous les moyens qu’ils ont, en dépit du fait qu’il a déjà purgé 2/3 de sa peine de prison, et donc a le droit d’être libéré. L’implication de son nom dans “l’opération Ardire” de répression qui a récemment été lancé par les inquisiteurs italiens est encore une autre tentative de le garder en captivité pour la vie. Comme Marco a annoncé dans une lettre récente du donjon suisse, il envisage de commencer une grève de la faim vers fin août, pour dénoncer le régime spécial dans les prisons et le fiasco des dernières poursuites à son encontre. Nous lui envoyons toutes nos forces et de cris de liberté pour Marco Camenisch.

La seconde thématique concerne l’appel pour des actions de solidarité avec ceux qui résistent à la procédure du Grand Jury aux États-Unis. Le Grand Jury est une institution du système juridique fédéral des États-Unis, qui ont le pouvoir d’inculper ou non les personnes soupçonnées d’implication dans le «crime organisé». Essentiellement, il s’agit d’un organe spécial inquisitoire des citoyens / jurés (qui ne sont même pas projeté de biais) qui enquête sur les activités des adversaires politiques de la démocratie américaine, travaille secrètement (obéissant à la volonté du procureur fédéral américain). Ainsi, les grands jurys constituent également une première étape vers l’acte d’accusation conformément à la législation anti-terroriste.

Depuis le début août, les camarades anarchistes et activistes ont été assignés à témoigner devant le Grand Jury dans le cadre d’une opération répressive contre le milieu radical dans le Pacifique Nord-Ouest. Ceux qui résistent aux grands jurys, en refusant de coopérer avec les autorités et de fournir des preuves ou des témoignages à ce corps juridique, sont menacés de détention préventive jusqu’à 18 mois ou jusqu’à ce que le Grand Jury décide s’ils seront traduits en justice.

Des actions directes en solidarité avec les résistants du Grand Jury ont déjà eu lieu à St. Louis, Atlanta, New York, Oakland, San Fransisco, Seattle et ailleurs, alors que des mobilisations à l’aide financière sont en cours. Nous croyons que le mouvement anarchiste international a la responsabilité de soutenir les camarades qui ne coopèrent pas avec les autorités chargées des poursuites aux États-Unis, le FBI et les forces conjointes chargées du terrorisme, alors nous avons essayé de rendre le problème connu, là aussi, avec cette petite action symbolique. Du 24 au 30 août, les groupes de solidarité appellent à une semaine d’actions conjointes dans autant d’endroits que possible, étant donné que la prochaine réunion du Grand Jury est prévue pour le 30 août à Seattle.

Créons et maintenons les infrastructures de contre-information !

Défonçons les médias du régime et de la domination partout!

Cellule anarchiste de propagande pour la solidarité internationale incendiaire

Traduit de l’anglais par Le Chat Noir Émeutier.

 

Athènes, Grèce : Actions de contre-information

Dans le contexte de l’appel de Contra Info pour dix jours d’actions contre la répression nous avons menés les actions suivantes jusque maintenant :

VOUS NE FEREZ PAS CE QUI VOUS EST COMODE* AVEC NOS COMPAGNONS – SOLIDARITÉ POUR NOS COMPAS – DE LA MERDE POUR L’OPÉRATION ARDIRE, ITALIE (* jeux de mots avec le nom de l’inquisiteur Manuela Comodi)

Nous avons mis une banderole sur la place d’Exarchia en solidarité avec les anarchistes poursuivis dans le cadre de l’opération répressive “Ardire” qui a été lancé par les autorités italiennes le 13 juin 2012. Si les carabiniers et procureurs pensent qu’ils peuvent faire ce qu’ils veulent avec la vie de nos compagnons, ils se trompent lourdement. Ils nous trouveront en face d’eux : en Italie, Suisse, Allemagne, Grèce et partout où ils osent étendre leurs tentacules.

À la grille principale de l’École Polytechnique sur la rue Patission nous avons accroché une banderole contre les Jeux Olympiques de Londres, maintenant en cours. On peut y lire : “Écrasons les OlymPORCS et les branleurs capitalistes – Incendie et feu sauvage pour les idéaux olympiques –  Brûle, Londres, brûle”… Les idéaux olympiques puent l’argent, la militarisation et la répression. Nous n’oublions pas les compagnons, qui, malgré le super-spectacle mis en place par les flics, militaires et médias de masse, vont de l’avant et crachent à la face de la société de consommation. N’oublions pas aussi la Coupe du Monde de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016 à Rio de Janeiro tout comme le besoin d’organiser un campagne internationale contre les déplacements de populations opprimés qui vivent dans les favelas brésiliennes.

Sur le pont pédestre au-dessus d’une autoroute principale dans le centre d’Athènes, nous avons placé une banderole en solidarité avec les membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu – Fédération Anarchiste Informelle / Front Révolutionnaire International. Leur courage et détermination nous rendent plus forts. De par ce simple geste nous leur envoyons nos salutations révolutionnaires les plus chaleureuses.

Nous avons aussi peint des slogans en solidarité avec les anarchistes emprisonnés et persécutés à travers le monde. Nous envoyons toute notre force à Luciano Pitronello dont le procès est en cours ces jours-ci à Santiago de Chili, à Mario López, incarcéré dans les cellules de la démocratie mexicaine et à Felicity Ryder qui est aujourd’hui en cavale, poursuivi dans la même affaire que son frère captif Mario.

En réponse à l’appel pour des actions pour l’affaire de la mort du réfugié Soudanais Nourredin Mohamed à Calais le 7 juillet 2012, nous avons fait des pochoirs sur les murs d’Exarchia. Dans le cas de Noureddin se réfléte celui de milliers d’immigrants anonymes et de réfugiés qui perdent leurs vies en tentant de pénétrer l’impénétrable Forteresse Europe. Nous n’oublions ni ne pardonnons. Feu à toutes les frontières !

Ces actes symboliques qui se tinrent les trois premiers jours d’août à Athènes sont du moins notre contribution à une guerre faisant rage chaque jour dans les rues. Les jours d’actions contre la répression continuent…

En avant compagnons ! En arrière balances !

Italie : Opération Ardire. Lettre d’Elisa depuis la prison de Pise.

À tous les compagnons

Je ne m’étendrai pas à récapituler les étapes obligées que les serviteurs du pouvoir doivent respecter lorsqu’un procureur quelconque leur ordonne d’arrêter unE rebelle. Leur devoir ils l’exécutent à la perfection par tous les moyens, mais en se faisant à chaque fois plus prévisibles, banales et tous sauf originaux, avec une ponctualité cyclique de la répression qui n’intimide aucunE anarchistes.
Ainsi, depuis le mercredi 13 juin 2012 je suis enfermée à la prison de « Don Bosco », à Pise, avec mon compagnon Stefano : il n’y qu’une poignée de fer et de ciment qui nous sépare.

L’ « isolement judiciaire », comme il est élégamment définit dans les codes et lois que je ne reconnais pas, en prend un coup à chaque fois que, malgré la censure du courrier, je reçois des mots brûlants d’affection et de solidarité et j’en remercie leurs auteurs. Des mots reçus après dix jours de silence total, planifiés par ceux qui voient vaciller leur propre pouvoir en eux-même : je suis la preuve qu’aucun prisonnier digne n’est seul !
Que dire des charges ? Le dit et redit 270 bis redevient protagoniste de l’énième rafle anti-anarchiste dans l’espoir de briser définitivement des années de lutte au niveau international. Nous sommes tous certains qu’un tel espoir est une pure illusion dans les esprits tordus de nos tortionnaires comme des dizaines d’histoires l’ont montré dans les successives nuit illuminées.

Ma défense légale sera simplement technique et limitée à nier ces fantaisistes châteaux imaginaires fruits du dur travail de ceux qui ont contribué à écrire les 227 pages de l’ordre de prison préventive, étalant avec peu d’adresse des transcriptions d’écoutes parfois même amusantes. Ils veulent me condamner pour être anarchiste ? Qu’ils le fassent donc ! Mon existence est perçue par ces messieurs dames comme un bâton au milieu de la route de leur État démocratique de droit ? Ça ne peut être qu’un honneur pour moi !

Je me sens bien, avec l’esprit qui vole au dessus de ces murs et ces barreaux, venant embrasser tous ceux qui, dans et hors des prisons du monde entier, s’éloignent avec dignité de n’importe quelle forme de pouvoir.
Surtout dans les cellules de nos frères et compagnons de lutte Marco Camenisch et Gabriel Pombo da Silva qui, après 20 ans de prison, se trouvent encore une fois à affronter des coups bas pour n’avoir jamais cédé devant ceux qui ont toujours voulu les anéantir.
Dans les cellules des compagnons grecs de la Conspiration des Cellules de Feu, dans celle chilienne du frère Tortuga et dans celle de mes co-accusés enfermés dans plusieurs prisons italiennes. À tous ceux-là, un bise pleine d’amour et de force.

À ceux qui me montrent leur solidarité, de quelle forme que ce soit, merci et une bise rebelle remplie d’anarchie.

Pise, 9 juillet 2012

Elisa Di Bernardo
Prisonnière politique anarchiste et végane

Prison “Don Bosco”
Via Don Bosco, 43
56127 Pise (pour l’instant …)


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Seattle : deux banques et un Starbucks défoncés par des anarchistes

La nuit du 15 juillet à Seattle nous avons fracassé les vitres de deux banques et d’un Starbucks. Il est affligeant de voir que tellement de gens voient les banques comme les institutions de l’exploitation mais refusent de les attaquer, tout comme défoncer un Starbucks, ça doit être la seule tradition de Seattle qui vaut le coup d’être prolongée depuis l’OMC.

Ces actes spécifiques ont été faits en solidarité avec les dix personnes qui se sont vu condamnés à de longues peines de prison en Italie il y a quelques jours pour leur participation au contre-G8 en 2001, et en solidarité aussi avec les anarchistes victimes de la dernière vague de répression en Italie connue sous le nom de l'”Opération Ardire”.

C’est important de se rappeler qu’à ce sommet en 2001 la police a tué Carlo Giuliani et a torturé et emprisonné des centaines de personnes. Il faut aussi se souvenir qu’il est toujours possible pour des milliers de personnes de se soulever comme ils l’ont fait à Gênes en 2001 et d’attaquer les manifestations d’un système pourri sous lequel nous vivons tous.

… des anarchistes

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Italie, Opération Ardire : Textes distribué à Gènes en solidarité avec les prisonniers

LA RÉPRESSION SE POURSUIT, LA RÉVOLTE C’EST MAINTENANT !

Cela fait des années que les médias cherchent à mettre nos vies dans un coin, les dépossédant de tout instrument d’autodétermination, à travers l’épouvantail de la crise financière et des urgences de toutes sortes, réelles ou inventées. L’objectif est double et pas forcément exclusif à cette période historique : d’un côté légitimer le sacrifice ultérieur en terme de vie vendue ou offerte aux patrons pour garantir le maintien du privilège économique; de l’autre essayer de nous forcer à céder toute autonomie personnelle ou de groupe déléguant la gestion de nos vies à l’État et à ses appareils afin de leur assurer leur position de pouvoir légitime.

Mais alors que la télévision balance des infos à une vitesse désarmante et que les journaux déblatèrent sur des chiffres et des lois inconnus de la majorité, la vie réelle continue et les choses se passent pour de vrai. Ainsi, c’est seulement en abandonnant la vie médiatique qu’il est possible de connaître le contexte social dans lequel nous vivons.

Il arrive que des gens, plus que les autres, donnent de façon concrète la preuve de s’en être rendu compte et décident de ne pas assister passivement au « spectacle » : ainsi il semble que parfois les populations, de la Val de Suse à Terzigno, se révoltent contre la nocivité imposée par les gouvernements et les compagnies; que les CIE ( centres de rétention) sont brûlés par leur propres détenus; que des gens dans les villes occupent des maisons et des espaces et les défendent avec la force et la solidarité directe; que les ouvriers et les étudiants occupent le lieux de leur “détention” quotidienne en interrompant les aliénations quotidiennes spécifiques; que les rues de Rome, au moins une fois par an, brûlent et que les forces de l’ordre sont attaquées et chassées par une foule furieuse; que les bourreaux d’Equitalia sont mis à l’échec par des attaques continuelles, explosions de rage et menaces; que des hommes, des places et des symboles du pouvoir politique et économique sont frappés et pris pour cible.

Bien sûr, tout ça n’est pas tolérable ! D’autant plus dans un moment comme celui-ci, lorsque la contagion apparaît comme un vrai risque ! Durant des périodes aussi difficiles de dépression économique, la naissance de mouvements de protestation et la diffusion de l’agitation au sein de la société sont endémiques, mais tout ce qui arrive à travers le refus ferme de la délégation et l’utilisation de l’action directe est inadmissible.

Donc, comment arrêter tout cela ? Facile, ça a été crée pour cela, il s’agit de la répression sous son aspect le plus obscur : la prison qui légitime socialement son existence à travers la création de la peur, un danger supposé et l’urgence.

Et voici L’URGENCE TERRORISTE : à 4 heures du matin le 13 juin une opération appelée “Ardire” (audace) menée par le parquet de Pérouse, émise par la procureur Manuela Comodi (déjà connue pour son délirant théorème anarchiste en Umbrie et pour l’affaire Meredith), et coordonnée par l’encore plus connu (pour être un trafiquant de kalashnikov et de cocaïne, ainsi que vice-commandant du ROS durant le G8 de Gênes) général des carabiniers Giampaolo Ganzer, porte dans toute l’Italie à plus de 40 perquisitions, 24 avis d’enquêtes et 10 arrestations (desquelles une à Gênes) contre des membres du mouvement anarchiste connus pour être les plus intransigeants.

L’accusation fait référence à l’article 270bis, c’est à dire “association subversive à des fins de terrorisme”. Ainsi, curieusement, l’État après avoir terrorisé tout le monde avec la recette des “larmes et sang”, avec l’armée dans les villes, dans la Val de Suse et à l’Aquila, à exterminer les populations partout dans le monde, avec la mort dans les rues et les prisons, des mains des flics, matons et campagnes médiatiques en relation, il cherche maintenant à orienter la peur et l’insécurité de tous vers ses ennemis déclarés, historiquement coupables d’avoir toujours levé la tête.

Au delà de toute considération et analyse ultérieure, il semble que parfois les faits parlent d’eux-même. Que l’ennemi de la liberté, de notre sécurité et de nos vies est désormais sous les yeux de tous. Où que ce soit quelqu’un a déjà décidé de se défendre et de l’attaquer, chacun à sa façon et avec qui il/elle veut, avec ses propres limites et passions. Celui qui vit dans la vraie vie n’a pas besoin de tant de paroles dé-mystificatrices.

Que cette tendance reste vive, que continuent les tentatives d’autogestion pour vivre, pour se défendre et contre-attaquer ceux qui veulent nous en empêcher. Que l’on agisse sans aucune délégation, ni à l’État, ni aux partis, ni aux syndicats, ni à personne d’autre. Que la lutte vive des motivations et non du discrédit des autres. Que disparaissent de la surface de la terre n’importe quelle prison.

SOLIDARITÉ AVEC LES ARRÊTÉS, POURSUIVIS ET PERQUISITIONNÉS DE L’OPÉRATION ARDIRE.

LES TERRORISTES C’EST L’ÉTAT, L’ARMÉE, LES FORCES DE L’ORDRE ET LES MÉDIAS QUI LES SOUTIENNENT.

QUI SONT LES PROPAGATEURS DE PESTE

Le mois de mai dernier deux histoires ont fait les gros titres : la bombe à l’école de Brindisi, qui a causé la mort d’une fille et la blessure de trois autres, et la jambisation du directeur d’Ansaldo, Adinolfi.

Tous les journaux ont mal définis ces deux événements comme terroriste. Si c’est vrai pour le premier, quand un homme frappe dans le tas, incluant des gens extérieurs à son délire et répand la terreur dans la ville, dans le deuxième cas un personnage public a été touché, une personne qui avait des responsabilités précises alors qu’il était le promoteur du programme d’énergie nucléaire actuel en Italie, et que personne d’autre n’a été impliqué.

Si l’attaque contre l’école a déclenché la réaction spontanée des gens qui ont pris les rues dans les jours qui ont suivi dans une marche de plusieurs milliers, c’est parce qu’ils se sentaient réellement frappés par un événement non-identifié qu’ils ne pouvaient comprendre, cela ne s’est pas passé pour le tir contre le directeur de Gènes.

En dépit de l’appel des partis et des syndicats pour une mobilisation de masse contre le “terrorisme”, la participation des gens fut minime car la majorité d’entre eux ne se sentaient clairement pas impliqués ou effrayés par ce genre d’attaque (même si certains n’étaient pas d’accord avec l’action), vu qu’elle était dirigée contre une personne en particulier et non pas indiscrimée.

Il n’est pas surprenant que dans des moments comme ceux-ci, quand l’expression de la dissidence des gens augmente, même si c’est de différentes façons, à cause des conditions de vie précaires largement répandues, que le pouvoir essaye d’attirer le plus grand nombre possible de gens en parlant de terrorisme quand personne n’est terrorisé, en exploitant la terreur réelle afin d’instiller l’incertitude et de pointer du doigt des responsables potentiels, même parmi ceux considérés comme ennemi de l’État.

Pour ces raisons nous ne sommes pas surpris si début juin 10 anarchistes ont été arrêté et 40 autres perquisitionné avec l’accusation de conspiration à des fins terroristes, accusés follement d’avoir indirectement contribué à la réalisation de plusieurs attaques menées depuis 2009 et revendiquées par la fédération anarchiste informelle. Les raisons de ces arrestations sont basées sur la tenue de site internet de contre-information et sur le fait que certains de ceux sous le coup de l’enquête ont écrit à des prisonniers anarchistes.

Mais qu’est-ce que le terrorisme ? C’est quand tu endures quelque chose qui prend complètement le dessus sur toi et te fait sentir faible : guerres, catastrophes nucléaires, dévastations que des personnages comme notre directeur ont largement contribué à réaliser – mais aussi la détention en prison et dans les centres de rétentions pour immigrants, la militarisation du territoire, les conditions de vie qui deviennent de plus en plus insupportable.

Maintenant il est même trop évident que tout ce système est pourri et se maintient lui-même en vie seulement grâce à un mécanisme de répression et de manipulation médiatique.

Solidarité avec Peppe, Elisa, Alessandro, Katia, Giulia, Francesca, Gabriele et Marco.

LIBERTÉ POUR TOUS ! LE TERRORISTE C’EST L’ÉTAT !

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Italie : Brève note de Tomo sur deux questions

J’ai ressenti la nécessité d’écrire cette brève réflexion sur les deux communiqués que j’ai lu jusqu’à présent et qui cherchent à “défendre” les personnes impliquées dans différentes opérations (dans ce cas-ci la récente opération Ardire) et qui envoient de la solidarité (mettant souvent leurs mains en l’air et se dissociant immédiatement de tout actes ou attaques, laissant voir à tout le monde qu’ils “n’ont rien à voir avec cela”).

Pour débuter, je veux qu’il soit clair que je refuse toute solidarité avec ceux qui se couvrent par diverses dissociations et discours sur l'”agitation inutile et individuelle” et qui attendent leurs bien-aimés “masses”. Je ne sais pas quoi faire de votre discours de “classe”, de vos prises de recul parce que maintenant c’est “trop tôt”… Quel courage est-ce d’exprimer de la solidarité après vous être dissocié ? Vos communiqués sont remplis de victimisation et d’apathie, tentant d’annihiler l’individu et son potentiel. Vous vous cachez même derrière votre façon de dire “Mais qui ? Nous ? Non, non, pour l’amour du ciel, nous attendons juste le peuple !”, vous mettez vos mains en l’air pour être sûrs que la répression ne vous frappera pas… Et je vous en dis plus : pour aussi être sûrs que vous ne serez jamais une menace. Dans cette affaire je parle plus spécifiquement du FdCA et de la Fédération Anarchiste Italienne. Je me passe volontiers de vos psaumes.
L’autre point que je veux aborder est à propos du texte récent pour la défense de ceux qui ont diffusé les textes et impressions des compagnons dans le monde; une activité qui est définie par un mot dans votre texte, à savoir : “seulement”.

Maintenant, au delà du fait que traduire et diffuser n’est certes pas un exercice physique insoutenable, ce que je veux dire c’est que cela n’est pas que “seulement”.

Cela implique l'”écho du dialogue réel et multiforme de l’anarchisme insurrectionnaliste international.”

Cela signifie planter le couteau plus loin dans le cœur de l’ennemi, sans peur des conséquences que cela entraîne, avec la fureur et la joie iconoclastes que nous portons toujours en nous, dans notre sourire et notre regard.

Avec les approfondissements qui se proposent, nous construisons un immense cosmos de possibilités, de non-retours, que chacun peut suivre comme il le sent.

Je ne demande la pitié de personne et je ne vois pas pourquoi vous devriez en avoir pour nous.
Vous pouvez aussi vous passer de solidarité pour moi, c’est mieux ainsi.

Tomo

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Italie, Opération Ardire : Mise à jour concernant les prochaines auditions

Après les auditions concernant Paola et Giulia (qui se sont conclues par des résultats négatifs), les prochaines auditions qui vont se tenir dans le tribunal de Pérouse (à huit clos) sont :

Le 10 juillet pour Sergio, Katia et Peppe

Le 13 juillet pour Ale, Stefano et Elisa

Le 13 juillet Ale et Sergio vont aussi avoir une audition en lien avec l’opération “Ombre” (dans une salle libre d’accès) à 09h00, elle sera certainement reportée parce qu’elle est prévue 2h avant l’audition dans l’opération Ardire (qui est prioritaire).

Ale a décidé d’être présent à l’audience. Si vous voulez le saluer en dépit des circonstances vous pourrez l’y voir.

En ce qui concerne Sergio, nous ne savons toujours pas s’il sera présent à l’audience.

Pour plus d’info : aracnide@autistici.org

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Italie, Opération Ardire : Nouvelles et création d’une caisse de solidarité

Italie, Opération Ardire : Nouvelles et création d’une caisse de solidarité

Le vendredi 29 juin une audition concernant Paola et Giulia s’est tenue au tribunal de Pérouse Le résultat a été négatif et plus de détails seront connu dans les semaines qui viennent. Pour les autres compagnons une audition sera tenue dans la première semaine de juillet à Rome.

Après une rencontre nous avons décidé de créer un fond de solidarité pour soutenir les compagnons arrêtés lors de l’opération Ardire.

Nous fournissons notre numéro de compte et notre adresse mail afin que les gens puisse aider les compagnons en taule. Nous allons aussi diffuser les mises à jour d’informations les plus importantes.

Aracnide – Caisse de Solidarité contre la Répression

Numéro de compte : 4023 6005 84 15 2039
Propriétaire du compte : Giuseppe Caprioli
Contact : aracnide@autistici.org

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Communiqué de Stefano Fosco depuis la prison de Pise

Un bandit en cage

Avec l’appui fraternel et solidaire des compagnons de la « Cassa antirep. delle Alpi occidentali », je communique ce qui suit :

Le 13 juin 2012 j’ai été arrêté à Pise, avec ma compagne Elisa, dans le cadre de l’ Opération Ardire lancée par le parquet de Pérouse. Les carabiniers du ROS (Regroupement Opérationnel Spécial) ont défoncé la porte et m’ont conduit au commissariat, où j’ai été fiché, ils m’ont pris mon ADN et j’ai subi une forte pression. À la suite j’ai été envoyé à la prison Don Bosco de Pise.
Le 16 juin j’ai été interrogé par la juge d’instruction, mais bien évidemment, j’ai eu recours à mon droit de garder le silence. Le pas suivant au niveau légal sera le tribunal de réexamen.

Pour des raisons que j’expliquerai bientôt, j’ai été dans l’impossibilité d’accéder à quelconque canal d’information, et ainsi j’ai une vision très réduite de ce qui s’est passé. Par exemple, je ne sais pas qui sont les personnes mises en cause, au delà des dix détenus, et je sais encore moins où ont été effectuées les 40 perquisitions.

L’ordre de détention préventive contre moi fait plus de 200 pages, et dedans les accusations qui me sont imputées sont plutôt graves : idéologue et acteur d’une série infinie d’actions directes, en plus de la coordination et de la propagande au travers de campagnes solidaires avec les prisonniers anarchistes du monde entier.
Mais en ce qui concerne les accusations j’y reviendrai après une analyse attentive des documents de procédures.

J’anticipe seulement que le schéma suivi par les enquêteurs semble reprendre complètement les nombreux théorèmes accusateurs des années soixante-dix et quatre-vingts. La différence fondamentale est que cette fois le centre de l’attention c’est le blog anarchiste « Culmine ». Sur ce point, c’est à dire la supposée liberté de contre-information à l’époque d’internet, ça serait bien d’avoir une réflexion au sein du mouvement anarchiste international.

Étant sous le coup de la loi 270 bis et 280, je suis classé en A.S.2 c’est à dire que je dois passer mon emprisonnement préventif sous un régime de Haute surveillance. Mais la prison de Pise, où je me trouve, n’a pas de section pour l’A.S. et donc je ne peux voir personne et je sors dans la cour seul dans une sorte d’isolement informel !
C’est très probable qu’ils me transfèrent dans une prison qui a une section A.S.

Et tous les compagnons qui me connaissent depuis longtemps savent combien c’est important pour moi le contact avec les anarchistes. Si ces jours-ci vous n’avez pas eu de mes nouvelles, pas même un salut, c’est parce que j’étais dans l’impossibilité de le faire.
En fait, depuis le jour de mon arrestation jusqu’au 22 juin, jour où on m’a informé de la censure de la correspondance, je n’ai rien reçu, rien de la part des compagnons, même si vous m’avez envoyé des télégrammes, des cartes postales, des lettres de solidarité. Entre temps j’ai écrit 13 lettres, utilisant le peu d’adresses que j’avais mémorisé, et je n’ai aucune idée si elles ont été reçues. Ainsi, en dix jours de prison j’ai subi le blocage et la confiscation totale de toute correspondance, entrante et sortante. Je n’ai aucune idée de la légalité d’un tel traitement et, en tant qu’anarchiste, ça ne m’intéresse pas de le dénoncer. Je veux ici seulement faire connaître ce dangereux précédent négatif envers un anarchiste. Arrêté et « disparu » de l’État italien durant dix jours, sans même pouvoir recevoir de télégrammes solidaires. S’il vous plaît n’y voyez aucune victimisation, seulement une constatation de ce que le système se prépare à faire contre nous les anarchistes.

Le jour même de nos arrestations le ministre de l’intérieur en personne a fait une intervention, dans une copie de ce que l’on a vu avec l’arrestation des compagnons chiliens accusés dans le « caso Bombas », des compagnons grecs de la « Conspiration des cellules de feu », des arrêtés en Bolivie. Aussi sur ça, au sujet de l’internationale de la répression anti-anarchiste, il faudrait réfléchir.

Au delà de la censure de la correspondance, j’ai l’interdiction de rencontrer et de communiquer avec ma compagne Elisa, emprisonnée dans la section des femmes de la prison de Pise.

Jusqu’à aujourd’hui, pour les motifs que j’ai cité, il ne m’a pas été possible de contacter mes co-accusés, desquels je n’ai même pas l’adresse. Je déclare que, à peine passé le réexamen, je commencerai à préparer ma défense technique avec laquelle je démentirai, point par point, tous les mensonges diffusés ces jours-ci. Les compagnons anarchistes qui me connaissent depuis longtemps savent bien que je ne suis pas aussi démuni qu’ils veulent le faire croire. C’est la cinquième fois que je tombe sous le coup de l’article 270 bis, les fois d’avant j’ai été acquitté ou ça a été classé avant d’arriver aux accusations analogues pour association subversive de la part des procureurs de Gênes, Lecce, Turin et Florence.

En tant qu’individualiste, j’ai toujours trouvé fascinant le parcours de l’anti-juridisme anarchiste, et sur mes épaules de repris de justice j’ai une condamnation pour « Outrage à l’honneur et au prestige du corps judiciaire », mais je crois qu’un tel parcours avait des limites, surtout lorsque l’on se trouve face à un théorème accusatoire plein de mensonge, manipulations et d’éclatantes erreurs de traduction.

Pour préparer ma défense technique – mais attention, sans accepter aucun interrogatoire de la part de la justice- j’ai besoin d’une grande aide de la part du mouvement anarchiste, italien et pas seulement. En clair, je dois reconstruire avec des documents, des communiqués, des articles et des livres l’histoire de l’anarchisme d’action des dernières décennies. De temps en temps je signalerai les matériaux dont j’aurai besoin. Évidemment j’espère que quelques compagnons mettent à l’abri la base de donnée de Culmine, avec une attention particulière à la chronologie des posts publiés. Le plus de copies seront sauvés le mieux ce sera (Attention, quand vous consultez Culmine évitez de faire des commentaires à voix haute, vous pourriez être arrêtés à l’instant!)

Nous tous, les anarchistes, nous savons qu’un jour ou l’autre nous pouvons finir derrière les barreaux, mais ce qui est frappant dans ce cas-ci c’est le féroce acharnement à l’égard des deux chers amis et compagnons : Marco et Gabriel qui, pour diverses raisons, étaient proches d’un tournant décisif dans leur très longue situation de détention. Ce qui est choquant c’est ce qui se dit contre Marco, et je pense qu’il est urgent que le mouvement anarchiste international se donne comme objectif d’évaluer comment le soutenir de façon efficace.

Je ne sais pas du tout si on va me rendre toute la correspondance.
Je répondrai à toutes les lettres et cartes que je recevrai. À cause de la censure, je vous conseille de m’envoyer de manière séparée le matériel écrit en italien de celui écrit dans d’autres langues ( espagnol et anglais).

J’envoie des bises aux compagnons qui m’ont exprimé leur solidarité, comme la manif spontanée de Trente, celle de Pérouse ou le manifeste de Pise.

Une bise chargée de « cariño » à Tortuga !

Amitiés rebelles du bandit en cage.

Stefano Gabriele Fosco
C.c. di Pisa, via Don Bosco 43, IT-56127 Pisa
24 juin 2012

Italie : communiqué du site de contre-information ANARCHAOS

Ordonnance de détention provisoire opération “Ardire”: Giuseppe arrêté pour avoir seulement géré un blog.

Nous avons publié dans la section Download d’ANARCHAOS l’ordonnance de détention provisoire intégrale, le texte du GIP et la longue citation intégrale (200 pages) de la demande de la PM, de l’ « Opération Ardire », déclenchée le matin du 13 juin avec à la clé la détention de huit compagnons en Italie, et l’ordre d’arrestation de deux personnes de plus en Allemagne et en Suisse.

Nous demandons aux compagnons qui gèrent des sites sur le mouvement qu’ils nous aident dans la propagation de l’info. Notre solidarité est inconditionnelle. Il n’est pas utile de rappeler notre mépris pour la paperasse judiciaire. Mais la connaître peut être utile pour se défendre. D’autant plus lorsque nous nous trouvons face au néant, au vide intégral, avec Alessandro et Sergio qui ont été arrêté pour des faits qui ont eu lieux lorsqu’ils étaient en prison et leur faute est d’avoir fait une semaine de grève de la faim ( un comportement qui selon la ROS qui, d’après le code pénale, signifie déclencher des actions).

Parmis les arrêtés il y en a un, Giuseppe, dont la seule faute est d’avoir participé aux blogs Culmine, Iconoclasta, ParoleArmate. Il n’y a pas d’autres délits à lui reprocher (page 4 et 5, article D). C’est pour ça qu’il a été arrêté : « Il élaborait, écrivait, ou dans certains cas divulguait grâce aux blogs culmine, iconoclasta, parolearmate, des documents et des communiqués qui se rapportent aux activités criminelles des groupes de l’organisation anarchistes informelle » et même « délit aggravé à des fins terroristes ». Quelqu’un qui aurait publié des revendications sur le site même, quelqu’un qui aurait diffusé des informations gênantes pour le régime, pourra être arrêté dès maintenant. La procureur Manuela Comodi s’affirme, une fois de plus, dans l’avant-garde de la répression : à cette allure à la prochaine enquête elle sera à la tête de la Gestapo.

On s’en fout des braillements garantistes, mais comment face à cet évident abus des normes du régime libéral-bourgeois les radicaux réagissent, ceux qu’on appelle «démocrates sincères», les journalistes qui nous cassent les couilles tous les jours au sujet des violations des droits de l’homme dans les journaux, sur la répression des réseaux sur internet, etc … lorsque ça se passe en Chine, dans les pays arabes ou dans quelques régimes concurrents ou adversaires de celui dans lequel on vit ? Plutôt non, nous ne donnons aucune importance à leurs opinions. Mais en tant qu’anarchistes et révolutionnaires qui n’ont jamais mendié les droits que concède le régime, nous ne pouvons pas ne pas réagir, avec nos méthodes, face à une réduction objective de la liberté de la «presse» et de l’«opinion».

Nous faisons un appel aux sites du mouvement pour coordonner ensemble une campagne, au moins virtuelle, pour Giuseppe et en général pour la liberté de publier des revendications et des documents gênants pour le régime.

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Italie – “Opération Ardire”- CONTRE LE TERRORISME MÉDIATIQUE ET D’ÉTAT


Depuis toujours le rôle investi par les médias a été de créer et gérer l’opinion publique. Créer avec attention l’information de masse sur la base de choix précis en ce qui concerne la typologie, les temps et la qualité des nouvelles divulguées.

Non seulement le rôle même de l’appareil médiatique est de filtrer la compréhension de la réalité sociale qui nous entoure, mais le journalisme et la télévision sont aussi partie intégrante de la domination. Ils préparent le terrain avec des alarmismes artificiels pour les opérations militaires et les opérations répressives en générale et en justifient publiquement les opérations.

En ce qui concerne cette fonction des médias, l’opération répressive contre les anarchistes appelée « Ardire » (audace) qui a mené pour la matinée du 12 juin à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 10 arrestations, dont un ici à Gênes, est exemplaire. L’article de loi est le 270bis : « association subversive à des fins de terrorisme ». En plus de l’habituel, mais non moins pénible et partial mécanisme qui consiste à agiter le monstre en première page, dans ce cas la spectacularisation médiatique des événements a crée une approbation et légitimation de l’opération, cachant la vraie inconsistance de la théorie accusatrice.

Cela ne nous surprend pas que dans un climat social en agitation croissante comme celui que nous vivons, l’État intervienne. Dans une situation qui donne des signes forts que ça peut leur échapper des mains, face à une économie qui n’arrive pas à garder le cap, faite de spéculation et d’erreur de gestion, l’État procède au renforcement de la militarisation du territoire, pour le maintenir dans les rangs de son contrôle et de sa gestion.

Après avoir terrorisé par diverses stratégies, depuis celle de la tension jusqu’à celle de la faim, de celle du chantage à celle de l’humiliation, l’État cherche à orienter la peur et l’insécurité vers tous ceux qui ouvertement, avec rage et détermination, se déclarent contre ce système et se positionnent de façon directe contre la domination.

Lorsque les personnes, suite à la perte de la propre sécurité et de la liberté démocratique, commencent à transformer l’exaspération même en rage, et la propre rage en rébellion, en créant des moments de rupture de l’ordre social à travers l’action directe, le pouvoir serre l’étau répressif farcissant le code pénale et le système pénitentiaire de nouveaux articles fantaisistes de limitation de la liberté et de criminalisation absolue de l’opinion, de la pensée ainsi que de l’action, dans la peur de leur capacité à se reproduire.

Dans cette logique, le pouvoir cherche à fragmenter, catégoriser, isoler, provoquer la guerre entre les pauvres, nous faire taire et nous appauvrir au niveau humain et social, dans les prisons, et dehors comme dans une grande prison à ciel ouvert.

Face à cela nous ne pouvons que réaffirmer notre opposition à ce système pourri qui vacille, dans l’engagement constant de son renversement, loin des logiques de distinction et des prises de distance qui sont utilisées par le pouvoir.

La répression et le terrorisme médiatique ne mettront pas fin aux luttes, de même qu’ils n’arriveront pas à éteindre la solidarité avec ceux qui luttent contre cet ordre des choses.

Notre solidarité va aux perquisitionnés, aux inculpés et aux arrêtés.

LIBERTÉ POUR GABRIEL, MARCO, PEPPE, SERGIO, KATIA, ALESSANDRO, PAOLA, GIULIA, ELISA et STEFANO.

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Italie – Le Triomphe du Génie Destructeur

Ah ! Fragance et puanteur se mélangent.

Pour escalader le sommet il faut des ongles aiguisés et des mains prêtes à endurer les blessures les plus douloureuses.

Quand on escalade le sommet d’une humanité décadente, tombent, tombent, les pierres qui s’effritent sous les doigts …

¡Être hardi ! Oser ! Ici les peurs populaires se déchaînent, mélangées avec le Ressentiment envers notre souveraineté individuelle…

Les rêves et cauchemars de Filippi viennent à moi …

Un diable indomptable se tient au-dessus de la multitude née du hasard.

Un diable qui n’accepte pas d’être mis sous le jugement de votre autorité proche de sa fin …

Depuis vos églises orthodoxes, vous avez émis des mandats d’arrêts contre nous, vagabonds de la pensée et de l’action, nous, diables de la terreur, ceux qui crachent et vomissent sur vos statues sacrées… nous les diables de la terreur, les iconoclastes, les nihilistes illégalistes et les révolutionnaires sans nom…

Tous ce qui naît mérite d’être détruit ! Tonnait Goethe depuis son sommet  !

Votre union des Faibles que vous appelez État et Société n’est pas immune contre cette loi des choses …

Le Triomphe du Génie Destructeur voilà ce qui vous attend.

Les excommunications et les bûchers préparés par les serviteurs de la nonne Manuela Comodi ne suffiront pas …

« Une réponse de l’État” a été donnée … un rire sacrilège résonne dans les cellules, pour chaque arrêté il y aura un nouveau nihiliste révolutionnaire prêt à attaquer.

Le feu ne nous brûle pas, nous venons d’un endroit qui est bien plus chaud et nous sommes entraînés pour l’enfer.

Je salue les affinitaires, les compagnons de l’Internationale Noire, les sans-noms et les arrêtés et les poursuivis dans l’opération “Ardire”.

Je salue les affinitaires, les compagnons de l’Internationale Noire, les sans-noms et les arrêtés et les poursuivis dans l’opération “Ardire”.

Silence total et aucune délégation.

Pour l’Anarchie et le triomphe de l’Ego.

Le Triomphe du Génie Destructeur – Maurizio De mone (Editions Cerbero)
Contact : VerticeAbisso(arroba)distruzione.org

Italie : Pas de quoi s’étonner (sur l’opération «Ardire» et cette truie de Comodi)

L’énième enquête, portée devant l’énième parquet, contre les compagnons anarchistes ne nous surprend pas dans l’absolu car c’était dans l’air.

Tout était annoncé, surtout durant ces derniers mois dans les pages des médias nationaux qui étendent le tapis rouge au passage du procureur en charge. Cette fois, et à nouveau, on voit défiler sous les projecteurs la procureur Manuela Comodi,  procureur public au parquet de Pérouse, connue autant par de nombreux compagnons anarchistes que par les spectateurs assidus de certains programmes de «tribunaux» télévisuels en rapport avec l’homicide de Meredith Kercher et pour le fait d’avoir envoyé derrière les barreaux le zaïrois, Patrick Lumumba, juste parce qu’il avait la peau «noire».

La procureur en charge a passé des mois à envoyer des « communiqués » à la presse dans l’objectif de bien préparer l’événement qui la mènerait sur un piédestal, ou tout au plus dans un fauteuil de «Porta a Porta» ou «Matrix» (programmes de la télévision italienne).

Le 13 juin, à quatre heures du matin, à la demande de la propre procureur Comodi, 8 compagnons étaient arrêtés, près de 40 compagnons étaient perquisitionnés dans toute l’Italie, en Suisse, en Allemagne et en Grèce, et un total de 24 mises en examen, tous sous le coup de la loi 270bis, excepté les compagnons arrêtés qui sont aussi accusés de délits spécifiques.

Tous mis en examen dans l’opération «Ardire» (Audace) contre la Fédération Anarchiste Informelle.

L’opération a bénéficié de la collaboration du ROS ( Regroupement Opérationnel Spécial des carabiniers), dirigé par le connu commandant Gianpaolo Ganzer (ou simplement «Escobar», le chef pandore a trempé dans le trafic de drogue, ce pourquoi il a même été condamné à 14 ans)

Dès les premières heures de l’après-midi du même jour, les enquêteurs étaient déjà devant les caméras de télévision pour vanter leur action qui a mis fin à l’histoire de la Fédération Anarchiste Informelle.

Des mots déjà entendus auparavant de la part des enquêteurs romains il y a quelques années en rapport avec l’enquête «Opération Cervantes » et l’enquête consécutive contre les compagnons qui à cette époque étaient rédacteurs de “Croce Nera Anarchica” (la Croix Noire Anarchiste).

Donc rien de nouveau … mis à part qu’aujourd’hui ce sont d’autres compagnons qui se voient privés de leur propre liberté physique et qu’après l’opération Cervantes, la F.A. Informelle s’est répandue comme une tumeur dans les corps des États mondiaux et a infecté plusieurs organes.

Heureusement, aucune enquête n’a jamais réussi à éteindre le feu de la rébellion qui vit chez tout anarchiste qui lutte pour la destruction de l’existant et pour une société libre. Dans le passé il y a eu des compagnons comme Bresci, Severino Di Giovanni et Sante Caserio, aujourd’hui c’est le Fédération Anarchiste Informelle et beaucoup d’autres individus qui, même si ils ne partagent pas certains contenus de la F.A.I., mènent des actions directes contre les États et leurs institutions mondiales, avec leur propre contenu.

Pour cela, «à chacun le sien», ce qu’il faut c’est que l’action directe devienne chaque fois plus une pratique quotidienne et que certains livres sur la théorie insurrectionnelle soient envoyés au grenier avec leurs théoriciens.

SOLIDARITÉ ET COMPLICITÉ AVEC LES COMPAGNONS ARRÊTÉS !
SOLIDARITÉ AVEC TOUS LES MIS EN EXAMEN ET PERQUISITIONNÉS !
POUR L’ACTION DIRECTE «PAR LE FAIT», POUR L’ANARCHIE

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