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Soutien aux 18 inculpé.e.s de Bâl

Le 24 juin 2016 a eu lieu à Bâle une manifestation contre le racisme, la répression et la gentrification. Durant cette manifestation, des institutions et entreprises, participant aux conditions en vigueurs, ont été la cibles d’attaques. Ce sont, entre autres, le bureau du plus gros parti de la droite populiste suisse (UDC), le palais de justice, une entreprise privée de sécurité (Kroo Security) ainsi que la police qui ont été visés.

Le soir même, 14 personnes ont été arrêtées, accusées d’avoir pris part à la manifestation. Sept d’entre-elles ont passé plusieurs mois en détention préventive. Quelques semaines plus tard, une autre personne a encore été arrêtée et, en cours de procédure, 4 personnes de plus ont été convoquées et accusées. Il ressort de l’acte d’accusation que le procureur suit la piste reprochant à l’ensemble des 18 personnes accusées d’avoir commis ensemble des délits suivants, « en se répartissant les tâches » :

Multiples dégradations de biens qualifiées (attroupement sur la voie publique et lourdes dégradations, agressions, violation de la paix publique, coups et blessures (avec objet dangereux), de multiples tentatives de coups et blessures (avec objet dangereux) et de multiples tentatives de blessures graves, de multiples troubles sur la voie publique, violences et menaces envers les autorités et les agents, violation du code de la route et infraction à la loi cantonale sur les infractions.

Le procès débute le 24 octobre au tribunal correctionnel de Bâle. Il est prévu qu’il dure cinq jours, le verdict étant attendu pour le 30 octobre. Le procès sera orchestré par trois juges qui, en théorie, peuvent imposer des peines allant jusqu’à cinq ans de prison.

L’indignation quant à la violence envers des biens matérielles ou envers les policier·ère·s présent·e·s est hypocrite. La violence ne commence pas au moment où des pierres sont jetées lors d’une manifestation. Les attaques du 24 juin 2016 ne sont en aucun cas comparables à la violence subie par les milliers de personnes en fuite, enfermées dans des camps et centres de renvois, confrontées à des situations sans perspectives à l’intérieur de la « forteresse Europe ». Lorsque le Ministère Public fait courir l’image de manifestant·e·s violent·e·s, c’est une manière de plus de cacher, dans la tête des gens, la réalité de la violence quotidienne.

Nous saluons le fait que des personnes prennent la rue afin de se rebeller contre les oppressions présentes, de manière autonome et sans demander de permission. Nous considérons le militantisme comme un moyen d’intervenir directement face aux dysfonctionnements, permettant de sortir d’une protestation purement symbolique.
La répression que rencontre ces 18 personnes ne doit pas être considérée comme un cas à part. Elle est la garantie nécessaire du fonctionnement sans friction d’une société basée sur d’énormes inégalités. Les personnes sont discriminées, condamnées ou encore enfermées sur la base de leur statut social, de leur apparence, d’une pratique de résistance ou encore de leur situation légale. Ces mécanismes répressifs servent à protéger les avantages des personnes privilégiées et à maintenir les autres à distance. La répression n’est pas un événement individuel, mais bien un élément quotidien de notre société.

Dans un moment où les médias et la justice cherchent à nous diviser, nous devons, plus que jamais, nous tenir ensemble et exprimer notre solidarité de manières diverses et variées. Pour nous, il n’est pas important de savoir si les accusé·e·s sont coupables ou non. Tant que nous restons unis malgré nos différentes positions. Montrons nous solidaires avec les accusé·e·s du 24 juin 2016. Montrons que notre solidarité est plus forte que les lois de l’État et que la répression.

Plus d’info sur la manif en question ici.

en allemand

[fRance] : A propos du 2ème procès de l’affaire “Machine à expulser”

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7 camarades et compagnons seront jugés le 31 janvier au TGI de Paris à la 16e chambre du tribunal correctionnel.
Solidarité avec les inculpés de la lutte contre la machine à expulser.

En 2010, deux vagues de perquisitions et de multiples procédures liées à de nombreuses attaques (incendiaires ou non), tour-à-tour jointes, disjointes, et associées dans le cadre d’une instruction tentaculaire, viennent réprimer la phase offensive de lutte contre la machine à enfermer et expulser les sans-papiers qui a augmenté en intensité suite à l’incendie du centre de rétention de Vincennes par les retenus eux-mêmes le 22 juin 2008.  Après l’abandon des chefs d’inculpation les plus lourds, et des années de procédures pleines d’incohérences et manifestement faites pour justifier des moyens de surveillance, des contrôles judiciaires et des incarcérations préventives, dix camarades et compagnons se retrouvent cependant convoqués devant la justice. Un premier procès qui mettait en cause quatre personnes, dont trois avaient été incarcérées en 2011, a eu lieu en juin 2017. L’une d’entre elles a été relaxée, les trois autres prennent 4 mois avec sursis, et 500 euros d’amende pour dégradation en réunion (des tags) et refus d’ADN. L’un d’entre eux a fait appel de cette décision, il sera donc rejugé prochainement.

Le 31 janvier, ce sont sept personnes qui seront passé en procès (l’un d’entre eux était déjà jugé dans le procès du mois de juin). La logique est la même : après une débauche de moyens policiers et judiciaires, quatre personnes ne se voient reprochés qu’un refus d’ADN et de  signalétique, alors que les trois autres sont accusés en plus de faits de dégradation lors d’occupations sauvages et éclairs de locaux d’entreprises participants à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers (en l’occurrence Air France, SNCF et Bouygues Telecom).

À travers cette répression dont les procès en cours constituent le bancal épilogue, ce sont des dynamiques de luttes autonomes et auto-organisées qu’il s’agissait de briser, en cherchant à rompre les liens qui se construisaient alors entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur des Centres de Rétention Administrative. Plus largement, il s’agissait de mettre fin aux formes de luttes auto-organisées et offensives qui, à partir de 1996 dans le mouvement dit « des sans-papiers », se sont opposées aux partis, aux syndicats, aux logiques gestionnaires et humanitaires, pour défendre la liberté pour tous, avec ou sans-papiers. Si le refus de la politique de tri des migrants et la lutte contre les moyens répressifs qui l’accompagnent ont pris des formes variées, collectives et « affinitaires », privilégiant, selon les moments, ou en même temps, l’agitation publique et l’attaque diffuse, c’est la perspective de s’opposer concrètement à la machine à enfermer et à expulser qui fera le lien entre les différentes phases de cette période de lutte. S’attaquer à ceux qui participent et profitent de l’enfermement et de l’expulsion des sans-papiers par des mobilisations décentralisées (contre Air France, Accor, Bouygues, Carlson Wagonlit, la Croix Rouge…) ou bien, de manière plus ponctuelle et diffuse, s’opposer aux expulsions, s’organiser contre les rafles, empêcher la construction de nouvelles places en centres de rétention, que ce soit par des attaques, des occupations, des manifestations, des visites inamicales de jour comme de nuit, c’est toujours lutter pour la liberté de tous et toutes.

Aujourd’hui cette question est plus que jamais d’actualité. Alors qu’un nouveau projet de loi prévoit d’augmenter encore le délai de rétention jusqu’à plus de trois mois, qu’il s’agit désormais de trier les migrants aux portes de l’Union Européenne, alors que les migrants sont toujours plus nombreux à mettre en crise la gestion de ces dispositifs, il est d’autant plus urgent de se donner les moyens d’entraver la mise en place concrète des dispositifs d’enfermement, de répression et d’expulsion.

Pourtant, dans cette période extrême de troubles et de crise internationale de la gestion migratoire, aucune intervention subversive à la hauteur des enjeux n’est venue, ces toutes  dernières années, bousculer réellement la bonne gestion des migrations et sa cogestion humanitaire.  Les pratiques, l’élaboration offensive sous ses formes variées et vivantes et les analyses qui ont fait l’inventivité de ces luttes se sont sclérosées, leur vitalité s’est perdue. A défaut de perspectives révolutionnaires, le découragement fait son chemin et les logiques « pragmatiques » et « réalistes », c’est-à-dire humanitaires, triomphent. On entend parler de « soutien aux réfugiés » quand des luttes avaient imposé le refus de ces dénominations d’Etat (ou de cogestionnaires) qui valident le tri des migrants, la régularisation par la normalité, le travail, la famille ou l’amour de la patrie, comme de cette position de « soutien » qui condamne à l’impuissance et au paternalisme, et dans laquelle s’installent désormais celles et ceux qui voulaient auparavant en finir avec les frontières et l’enfermement sous toutes ses formes. Une époque de pacification et de confusion, dont la page mérite d’être tournée au plus vite, avec le souvenir de ce qu’ont pu être ces luttes, de ce qu’elles pouvaient avoir de véritablement offensif, et la volonté de reparcourir les chemins de la subversion de l’existant, de ses défenseurs et de ses faux critiques.

À la place des bétonnages politiciens et identitaires, des crispations égotiques et des modes d’affirmations politiques qui ne peuvent que s’approfondir dans la séparation et l’isolement, venant vernir de radicalité la vanité et les dérives dans lesquelles s’enlise la morne séquence que nous vivons, il nous faudrait trouver de nouveaux espaces de lutte désintimisés et déprivatisés, sans dieux et sans chefs, dans lesquels il ne s’agirait plus de se situer, ou d’être situé, que ce soit sur un plan politique, affinitaire et/ou identitaire.

Plutôt que de reconstruire le passé pour établir une mythopoïesis en dépit d’un présent décomposé, et de délimiter des pré-carrés en dépit d’un passé composé dans lequel les divergences pouvaient s’exprimer, dialoguer, voire se confronter dans la construction commune de perspectives révolutionnaires, il est urgent de puiser dans la mémoires des luttes protéiformes, vivants et foisonnants de quoi nourrir notre refus de ce monde, de l’État et de ses frontières.

Ces deux procès, comme tous les autres intentés à celles et ceux qui luttent, sont d’énièmes coups portés par l’Etat dans la guerre sociale en cours depuis toujours, il nous appartient donc de reprendre l’initiative et l’offensive plutôt que de continuer à subir.

Ne nous laissons pas juger en silence
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers
Feu à toutes les prisons !

pafledab@canaglie.net

en portugais

Italie : mise à jour sur l’Opération Scripta Manent

Le procès commence le 16 novembre dans le tribunal de prison de haute sécurité de Turin.

Les camarades anarchistes Alfredo Cospito, Anna Beniamino, Danilo Cremonese et Nicola Gai ne sont pas autorisé-e-s à suivre le procès dans la salle du tribunal, illes vont être soumis-es à une vidéo-conférence à l’intérieure même de deux ailes de Haute Surveillance où illes sont détenu-e-s.

Les camarades anarchiste Marco Bisesti, Valentina Speziale, Alessandro Mercogliano sont autorisé-e-s à suivre le procès dans le tribunal mais illes refusent de prendre part à ce procès en solidarité avec les camarades soumis-es à la vidéo-conférence.

en anglais, portugais, allemand, espagnol

Paris : Compte rendu et verdict du procès du 23 juin 2017. On ne badine pas avec la machine à expulser…

Aujourd’hui se tenait l’audience de ce premier procès qui constitue l’aboutissement absurde de l’instruction tentaculaire construite en répression des mobilisations contre les frontières et la machine à expulser, en solidarité, notamment, avec la révolte qui a mené en 2008 à la destruction par le feu du centre de rétention de Vincennes en réponse à la mort d’un retenu par défaut de soins. On pourra consulter un dossier récapitulatif des luttes et de la répression autour des centres de rétention entre 2008 et 2013 autour de cette affaire.
Nous ne ferons pas de suspens, la justice s’est fait plaisir.

La logique de cette séquence répressive est claire : une instruction montée sur la base de la jonction de multiples enquêtes de la Section Anti Terroriste (SAT) de la Brigade Criminelle pour de nombreuses attaques de natures variées, qui permet des perquisitions, des mises en examen, des contrôles judiciaires et plusieurs incarcérations [1]. Un passage par l’antiterrorisme a offert alors des moyens d’enquête et de surveillance supplémentaires et particuliers. Il s’agit alors de valider l’hypothèse de la « circulaire Dati » et des rodomontades d’Alliot-Marie à propos de la dangerosité d’une prétendue « mouvance anarcho-autonome », qui aurait la particularité d’être « terroriste ». Sept ans plus tard, la circulaire a été jetée aux oubliettes et étant établi qu’aucune preuve matérielle ne permet de relier quiconque aux sabotages à la base de l’instruction [2], ils resteront donc, probablement pour toujours, sans auteurs. Ce sera une des seules réjouissances de ce parcours du combattant judiciaire, une bonne chose de prise. Malgré sa taille extraordinaire, le dossier se révèle donc tellement vide en substance que les chefs d’inculpation les plus sérieux sont tous tombés. Et pourtant…

C’est donc toute honte bue que la justice a jugé aujourd’hui quatre personnes pour des délits mineurs dont la réunion reste totalement incohérente : trois pour des tags en solidarité avec les insurgés du Maghreb et du Machrek commis un an après le début de l’instruction (qui concernait donc, elle, la machine à expulser) ainsi que le refus des prélèvements ADN, et l’un d’eux ainsi qu’un quatrième pour un collage d’affiche sur une banque lors d’une balade. La montagne a accouchée d’une souris…

La défense, plutôt concertée, a soulevé diverses nullités importantes (délai déraisonnable, incohérences dans les procédures et dans la qualification du refus ADN, prescription du collage d’affiche, etc.), mais elle a surtout démontré l’absurdité globale de cet édifice mal ficelé et sa logique manifeste de répression d’une lutte offensive à travers la désignation de mis en examen aux intentions forcément coupables, sans base matérielle et à partir de suspicions des services de renseignements. Qu’une d’entre eux soit passée à autre chose depuis des années tandis que d’autres sont encore aujourd’hui considérés par le tribunal (donc par les renseignements) comme actifs dans la dite « mouvance » ne les intéresse guère, au final ils seront tous traités à la même enseigne.

Tout est d’ailleurs traité par dessus la jambe avec une certaine allure de sérieux. Le fond n’est abordé que pour construire un climat et une narration à charge plutôt que pour transcrire un contexte, et la lutte est évidemment évacuée dans ce qu’elle a pu avoir de vivant et de subversif sous les délits qui prétendent en donner une traduction judiciaire. Voir une lutte à travers les lunettes malades de la justice est un spectacle nauséabond.

Pour tenir la barre de ce fiasco, un tout petit procureur s’est évertué à colmater les brèches de ce dossier tout en rajoutant de nouvelles incohérences. Il reconnaît que l’instruction ne tient plus la route mais « assume » (!), comme un Matamore tirant sa gloire du simple fait de prétendre faire face à des combats qu’il ne mène pas. Son réquisitoire emprunte les chemins attendus, mais rarement énoncés ainsi sans vergognes, de l’incrimination par les idées : c’est parce qu’il s’agit d’« anarcho-autonomes » qu’il faut les condamner. Le plaidoyer du procureur dans le procès des anarchistes d’Haymarket ne paraît plus si lointain. Mos Maiorum ?
Il parait clair à ce moment que les faits n’ont aucune importance et que la vacuité du dossier ne pèse pas lourd face à ce procès d’intention. Le réquisitoire ne s’embarrasse même plus de démontrer qui fait quoi, il s’agit de pérorer sur qui est qui et d’en faire une base suffisante pour requérir… huit mois avec sursis pour quelques tags (dont la qualification ne fait pourtant pas encourir de peine de prison), 1000 € d’amende pour l’ADN, tout en concédant pour finir que le collage terroriste d’affiche est prescrit…

Les juges bravent l’incohérence du dossier en commençant par (longuement…) égrainer en détail des faits n’ayant objectivement rien à voir avec les délits jugés et dont plus personne n’est accusé, mais qui vont justifier de facto les condamnations courues d’avance.
Face à ces inanités assumées comme telles, deux des inculpés ont décidé de garder le silence alors qu’un autre ne s’est pas présenté à l’audience (il sera représenté par un avocat). Un des inculpés a remis au tribunal une déclaration nommée « Ça ne va pas se passer comme ça », en affirmant à la barre « refuser de participer à un dialogue avec la justice », elle sera également diffusée à la quarantaine de personnes présentes en solidarité. Sa première et dernière page stabilo-bossées à la va vite sont utilisées par le procureur pour convaincre la présidente de prononcer un outrage contre le compagnon. Sans succès, mais il semble vouloir poursuivre lui-même pour outrage (à suivre donc…) ; choqué sans doute aussi par cet irrespect manifesté par l’inculpé lorsqu’il obtient sans la demander une interruption de séance pour aller uriner, alors que la juge passait son cas en revue (en se levant et se dirigeant vers la sortie jusqu’à être stoppé par un gendarme et apostrophé par la présidente).

A la reprise, le procès continue dans toute sa normalité absurde. Les antécédents judiciaires sont passés en revue, puis vient le tour des enquêtes de personnalité (refusée par un des inculpés). Une des avocates évoque la lutte et la solidarité autour du centre de rétention de Vincennes, on parle d’un « procès de la solidarité avec les exilés ». Mais il semble que plus de trois heures d’audience, de plaidoiries, de réquisitions, etc. n’ont jamais existé lorsque tombe le verdict comme un couperet. Celui-ci est visiblement préétabli puisque rien de ce qui a été soulevé par aucun des avocats lors du procès n’est retenu ou pris en compte (exceptée la non-inscription au casier pour une personne) : quatre mois de prison avec sursis pour les tags et 500 euros d’amende pour l’ADN, relaxe pour le collage d’affiche sur DAB car prescrit, donc relaxe pour le quatrième. Les trois premiers avaient pourtant déjà été incarcéré préventivement suite à l’arrestation pour les tags de janvier 2011.
Leurs trois stratégies de défense étaient différentes, alors que l’une d’entre eux n’avait jamais été mise en examen dans cette affaire (ou dans une autre) pour d’autres faits que pour ces tags – pourtant sans rapports et ajoutés sur le tard au dossier « machine à expulser » -, tous les trois ont été logés à la même enseigne malgré les grandes différences de situations et de tactiques.

Un second procès concernant sept personnes (quatre pour refus ADN et trois pour dégradations légères et ADN) aura lieu dans le cadre de la même affaire, sans toutefois qu’une date n’ait été fixée pour le moment. La logique semble être la mème puisque là aussi, les faits les plus graves sont tombés pour laisser place à un procès dépouillé de substance comme celui d’aujourd’hui. Nous souhaitons plus de réussite à la seconde vague.

Sabotons la machine à expulser !
Feu à toutes les prisons !
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers !

23 juin 2017.
pafledab@distruzione.org

Quelques liens :

Dossier « Machine à expulser » : Le vaisseau des morts a brûlé (100p A4)

Déclaration d’un anarchiste inculpé dans l’affaire « Machine à expulser » au tribunal de Paris, 23 juin 2017 : « Ça ne va pas se passer comme ça »

Solidarités et luttes pour la liberté de circulation : Sabotons la machine à expulser
https://paris-luttes.info/solidarites-et-luttes-pour-la-8371

Affaire Machine à expulser : Après plus de sept ans d’instruction, quatre personnes passent en procès le 23 juin 2017 à Paris

Un 2e procès de la lutte contre la machine à expulser

Notes

[1] On trouvera dans la chronologie de la brochure pré-citée les attaques directes et les balades contre la machine à expulser qui ont donné lieux à toutes ces procédures.

[2] Tombent notamment les accusations criminelles les plus graves de destruction par incendie contre des DAB de la Poste qui étaient jusque-là retenues contre deux des inculpés d’aujourd’hui, mais qui serviront de toile de fond à la condamnation d’aujourd’hui, qui supposément n’a plus rien à voir avec ces incendies. On se perd dans ce labyrinthe de logique parallèle dont la justice est spécialiste absolue.

Paris : Déclaration d’un anarchiste inculpé au procès “Machine à expulser”

Pour télécharger le PDF cliquer sur l’image

On trouvera ci-joint la déclaration au tribunal de Paris d’un anarchiste inculpé au procès “Machine à expulser”, le 23 juin 2017 : « Ça ne va pas se passer comme ça ».

Au format PDF telle qu’elle fut distribuée à 80 exemplaires dans l’enceinte du tribunal aujourd’hui, ou au format texte pour reprise et traduction.

Liberté pour tous et toutes !

France : Parution du dossier : “Le vaisseau des morts a brûlé”

À l’occasion de prochaines échéances judiciaires dans l’affaire dite  “Machine à expulser” à Paris (comme le procès de ce vendredi 23 juin 2017), voici le dossier (100 pages A4) : Le vaisseau des morts a brûlé. À propos de luttes et de révoltes à l’intérieur et à l’extérieur des  centres de rétention, de la solidarité avec les inculpés de l’incendie  du CRA de Vincennes,  des répressions qui s’ensuivirent et d’autres  choses… 2008 – 2013

La brochure est imprimable chez votre imprimeur favori, elle est  également disponible ici et là, en version papier. À Paris, on pourra par exemple en trouver avec certitude aux Fleurs Arctiques.

La reproduction/diffusion/traduction de cette brochure est vivement encouragée.

Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers.
À bas l’État.

Paris : Affaire Machine à expulser. MAJ du 5 juin

Cliquer sur l’image pour télécharger le PDF

Après plus de sept ans d’instruction, quatre personnes passent en procès le 23 juin 2017 à Paris

Après sept ans et demi d’instruction, des milliers de pages de dossier, une quinzaine de personnes perquisitionnées, arrêtées, filaturées, écoutées, filmées, mises en examen, incarcérées, assignées à résidence, maintenues sous des contrôles judiciaires variés pendant plus de sept ans,  l’État et la justice ne passeront finalement que quatre personnes en procès, le 23 juin 2017 à Paris. Les chefs d’inculpations les plus graves n’auront servi qu’à justifier l’intensité de la répression puisqu’ils sont tous tombés, laissant place à des accusations plus limitées (tags, dégradations légères, refus de prélèvement ADN et signalétique, etc.). A cette occasion, soyons nombreux pour exprimer notre solidarité contre les frontières et contre toutes formes d’enfermement, dans le refus des catégories du pouvoir comme « innocent » et « coupable », dans le refus de la Justice.

Juin 2008, cela fait un moment déjà qu’éclatent au CRA de Vincennes grèves de la faim, affrontements avec les flics et séquences de lutte d’intensités variables, lorsque Salem Souli meurt d’une crise cardiaque. Le 22 juin 2008, le lendemain, une mutinerie générale éclate au CRA, il est entièrement réduit en cendres et les sans papiers sont évacués. Dix seront inculpés dans un procès couru d’avance où ils prendront de 8 mois à 3 ans de prison ferme en première instance. En solidarité avec les inculpés, de très nombreuses initiatives offensives ont lieu dans toute la France (et ailleurs), parmi lesquelles de nombreux sabotages de DAB de banques qui balancent des sans-papiers aux flics. Deux vagues de perquisitions sont menées le 15 février et le 8 juin 2010 contre une dizaine de camarades et compagnons, parmi lesquels Dan, Olivier et Camille qui seront incarcérés en janvier 2011 entre une semaine et trois mois, puis François pendant une semaine.

L’importance de cette affaire, communément dite « de la Machine à Expulser » et diligentée en partie par la Section Anti Terroriste (SAT-PP) de la Brigade Criminelle, tient d’abord à l’ampleur des moyens judiciaires et policiers mis en œuvre sur la base d’un dossier consolidé afin de valider la construction par l’État d’une identité « anarcho-autonome francilienne » (la fameuse MAAF) et de maintenir les camarades et compagnons pendant des années sous la menace d’une instruction en cours et d’une surveillance accrue des services de renseignement. Mais son importance tient surtout aux dynamiques de luttes autonomes qu’il s’agissait de faire cesser en cherchant à rompre les liens qui se construisaient alors entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur des Centres de Rétention Administrative, et particulièrement celui de Vincennes, alors plus grande prison pour étrangers d’Europe. Comme dans d’autres affaires de ces dix dernières années en France (affaire dite « mauvaises intentions », affaire dite « de Chambéry », affaire dite « de Tarnac »), il s’est agit aussi pour l’État de parvenir à classifier  nos luttes, nos attaques, et nos désirs derrière la dénomination utilitaire de « terrorisme » afin de constituer pour un temps un ennemi de l’intérieur isolé des autres formes de conflictualités sociales et à la merci, une fois catégorisé ainsi, des moyens de contrôle, de surveillance et de répression qui y sont associés.

Nous appelons, d’ores et déjà et minimalement,  à une présence solidaire au procès qui se déroulera le 23 juin 2017 à 13h30 à la 12e chambre du tribunal de Grande instance de Paris (métro Cité – prévoir de l’avance), et nous appelons chacun et chacune à exprimer sa solidarité à sa manière, collectivement et/ou individuellement.

Ne nous laissons pas juger en silence
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers
Feu aux centres de rétention

(Une réunion publique sera annoncée d’ici peu et un dossier récapitulatif de l’affaire sera publié prochainement. Toute autre initiative est la bienvenue, notamment pour récolter de l’argent en vue du procès.)

Contact : pafledab@distruzione.org

PS : Depuis toutes ces années, les nombreuses personnes concernées de près ou de loin par cette affaire, qu’elles passent en jugement ou non, qu’elles soient mises en examen, relâchées sans suites, témoins assistées, participantes à ces luttes ou simplement solidaires, ont eu tout le temps de s’éparpiller géographiquement, politiquement, etc. Quelles que soient les raisons qui nous ont éloignés, il est désormais urgent que nous nous remettions en contact, l’adresse mail pafledab@distruzione.org a donc été créée à cette fin. Toutes celles et ceux qui veulent participer à l’organisation de mobilisations autour de ce procès, peuvent aussi s’y manifester. Il ne s’agit en aucun cas de centraliser la solidarité, mais de trouver pratiquement un moyen de remettre en route la mobilisation, dans l’urgence du calendrier de l’ennemi.

Erratum du 05/06/2017

D’après de nouvelles informations, il semblerait que la justice prévoie de passer d’autres personnes en procès dans le cadre de cette affaire, sans pour autant qu’une date d’audience ait été fixée. Plus d’informations seront rendues publiques dés que possible, et notamment à la réunion publique du 9 juin. Il est d’autant plus nécessaire de se mettre en contact et/ou se retrouver pour en parler.

[Chili] : Retours et paroles avant le début du procès dans le cadre du dénommé « Caso Bombas II »

Ce 24 mars 2017 commence le procès contre les compagnonNEs Enrique Guzman, Juan Flores et Nataly Casanova. Ce processus judiciaire se présente comme une nouvelle bataille entre les ennemis de la liberté et celleux qui refusent d’obéir à la domination. Après les arrestations médiatiques et les déclarations pompeuses du parquet, des policiers et des ministres, le labyrinthe juridique arrive à son point culminant contre Juan, Nataly et Enrique.

Aujourd’hui, l’inquisition démocratique cherche à se venger des différentes attaques explosives qui ont eu lieu dans la capitale, en particulier pour les engins explosifs qui ont pété le 11 août 2014 de manière coordonnée et simultanée contre le 39e commissariat de El Bosque et le 1er commissariat de Santiago Centro, deux actions revendiquée par la Conspiration Internationale pour la Vengeance (CIV).

De la même manière, le Pouvoir cherche à montrer une réponse pour les attentats revendiqués par la Conspiration des Cellules de Feu section Chili, qui a revendiqué l’attentat explosif contre un wagon du métro dans la station Los Dominicos le 13 juillet 2014 et l’attentat contre le Subcentro (1) qui a eu lieu le 8 septembre 2014.

1 – Subcentro est un centre commercial situé dans la station de métro Escuela Militar

Ce furent peut-être ces dernières actions contre le métro qui ont généré la plus grande répercussion médiatique mais aussi – pourquoi le taire – au sein du milieu acrate. À quelques jours du procès contre les compagnonNEs a été rendu publique un enregistrement audio que la police a refusé de nombreuses fois de rendre accessible ou même de seulement en assumer l’existence, enregistrement dans lequel une voix anonyme donne l’alerte à propos d’un engin explosif placé dans le Subcentro près du métro Escuela Militar pour que le lieu soit évacué.
La police a fait comme si de rien n’était, laissant se produire l’explosion qui provoqua 23 blesséEs.

Plusieurs années auparavant et de l’autre côté de l’océan, en 1987, l’organisation ETA avait garé une voiture piégée dans le parking souterrain d’un centre commercial appelé Hipercor. Les membres de l’organisation ont réalisé des appels répétés à la presse, à la police et au lieu même pour que celui-ci soit évacué. Par ordre de la police, les menaces furent déclarées fausses et la forte détonation provoqua la mort de plus de 20 personnes. Malgré les différences, les éléments de continuité sont évidents.

Depuis septembre 2014 le scenario répressif en est venu à donner un nouveau tour d’écrou antiterroriste, car quelques jours après (la dernière explosion NdT) Juan Flores, Nataly Casanova et Guillermo Duran ont été arretéEs. Ielles ont affronté avec une dignité révolutionnaire les vautours journalistiques et la pantomime judiciaire dans les tribunaux.

Guillermo parvient à obtenir la détention à domicile, pour ensuite voir son nom retiré de l’affaire. À l’unisson la police décide d’arrêter Enrique Guzman, compagnon et ami de Juan et Nataly, qui à plusieurs occasions leur a rendu visite en prison.

Immédiatement, la réponse est une grève de la faim exigeant la libération d’Enrique et après de nombreux jours de combat à l’intérieur de la prison, ielles réussissent à obtenir sa sortie, décision rapidement annulée par la Cour d’Appel.

DisperséEs dans différentes prisons, les compagnonNEs sont confrontéEs aux manœuvres des matonNEs qui cherchent à asphyxier les liens de camaraderie et d’amitié. C’est ainsi que Juan, Nataly et Enrique subissent d’incessantes interdictions, des transferts vengeurs et des périodes d’isolement à l’intérieur de ces centres extermination.

Aujourd’hui, les magistrats fourbissent leur arsenal juridique contre les compagnonNEs, réunissant 186 témoignages, 87 experts, 231 documents et 648 preuves pour mener à bien un de ces grands procès inquisitoriaux contre des compagnonNEs anarchistes. Les ennemies de la liberté attribuent des actes et distribuent des années de prison.

Peines et accusations

*Enrique Guzmán : Accusé de la confection de l’engin explosif utilisé contre le 1er Commissariat de Santiago Centro. Requalifié par la loi antiterroriste, le parquet requiert 10 ans de prison.
*Nataly Casanova : Accusée de la confection de l’engin explosif utilisé contre le 1er Commissariat de Santiago Centro, d’avoir placé l’engin explosif dans le wagon du métro à Los Dominicos, de possession de matériel pour la confection de matériel explosif. Requalifié par la loi antiterroriste, le parquet requiert 20 ans de prison.
*Juan Flores : Accusé d’avoir placé l’engin explosif utilisé contre le 1er Commissariat de Santiago Centro, d’avoir placé l’engin explosif dans le wagon du métro à Los Dominicos, d’avoir placé l’engin explosif au Subcentro. Requalifié par la loi antiterroriste, le parquet requiert à son encontre la prison à perpétuité.

Solidarité face au nouveau procès antiterroriste

Aujourd’hui l’État place de nouveau sur le banc des accusés ses ennemis de toujours et rebaptise cette opération répressive « Caso Bombas II », signifiant son désir de vengeance par rapport au processus répressif précédent.

Il réaffirme et s’enorgueillit du consensus antiterroriste suite à l’attentat explosif contre Subcentro, il célèbre son prétexte scientifique avec les prises d’ADN et les géolocalisations, il profite et s’excite jusqu’à l’épuisement de ses salles d’audience pleines de journalistes et de gardiens armés… mais dans le fond ils se sentent misérables, dans le fond ils se savent impuissants devant la dignité rebelle, devant la soif de libération que ne peuvent contenir leurs menottes insignifiantes, leurs minuscules bureaux de procureurs et de juges ou leur paperasse rebaptisée code de procédure pénale.

Défier ce monde peut conduire à marcher emprisonné et surveillé dans les éternels mêmes couloirs, à être exposé aux objectifs de la presse, à voir ses relations d’amitié étalées aux yeux de tous, sa vie entière disséquée et analysée par les procureurs, les avocats et les juges, les photographies de rire et de tendresse devenir des preuves. Et ainsi l’orgueil blessé des puissants se décharge rageusement dans leurs tribunaux. Mais aujourd’hui comme hier, la révolte sait suivre les pas de la dignité face au pouvoir ; elle sait avancer avec rage sans hâte mais sans pause. Aujourd’hui ce sont Juan, Nataly et Enrique, hier c’en était d’autres et demain il est certain que ce seront de nouveaux-elles compagnonNEs qui assumeront la continuité historique de combattre la domination.

Les dispositifs de sécurité sont prêts pour la sortie de l’Ex Penitenciaria, de la prison de San Miguel et du quartier de sécurité maximale. Les procureurs révisent leurs notes et les juges respirent profondément, plongés dans ce rituel où ils cherchent à trouver la sagesse nécessaire pour juger la vie d’autres personnes.

Aujourd’hui, nos frères et sœurs marchent avec nos mortEs, marchent avec nous. Leurs tribunaux pompeux ne montreront qu’une fois de plus l’insignifiance de ne jamais pouvoir juger la nécessité de s’opposer à la domination.

Face au procès antiterroriste : Solidarité insurgée avec Juan, Nataly et Enrique
Pour la destruction des prisons, pour la libération des compagnonNEs !

La Haye, Pays Bas : Guichets automatiques détruits en solidarité avec les anarchistes accusées de braquage

La nuit dernière, à La Haye, aux Pays Bas, nous avons détruit 9 guichets automatiques en solidarité avec les anarchistes accusées de braquage à Aachen, Allemagne. Leur procès va commencer le 23 janvier 2017 et va durer 26 jours dans l’espace de 5 mois.

Savoir si elle sont vraiment coupables ou non du braquage ne nous intéresse pas. L’expropriation est une pratique éthiquement juste et politiquement légitime, une méthode de lutte qui fait partie de l’histoire de tous les mouvements révolutionnaires.

Nous les voulons libres ! Amour, rage et solidarité !

Détruisons toutes les banques ! Feu aux prisons !

en italien

Italie, No TAV : Condamnations et lacrymogènes sur l’autoroute

27 juin 2011 : l’expulsion de la Libre République de la Maddalena

La première session du dit « méga-procès No TAV » vient de s’achever, dans lequel 53 compagnons sont mis en cause pour la résistance contre l’expulsion de la Libre République de la Maddalena le 27 juin 2011 et pour l’assaut du chantier de Chiomonte le 3 juillet qui s’en est suivi. Les accusations de lésions et de violences aggravées, de résistance à personne dépositaire de l’autorité publique, de dégradations et de dissimulation de visage sont devenues des condamnations, qui varient entre quelques mois et quatre ans et demi de prison, pour 47 personnes [pour un total de 145 ans, NdCI]. Des condamnations lourdes, mais inférieures aux réquisitions des procureurs Pedrotta et Quaglino – qui, le 7 octobre dernier, avaient demandé 200 ans de prison au total – excepté pour quelques compagnons contre lesquels les juges ont décidé de serrer un peu plus la vis de ce qu’avait proposé l’accusation. D’autre part, six acquittements ont été prononcés.

A la sortie de la salle, les No TAV présents au procès ont envahi la route et ont bloqué le corso Regina Margherita pendant une vingtaine de minutes dans les deux directions, à la hauteur de la salle bunker, pour protester contre la sentence émise par les juges.

Un autre rendez-vous a été donné le même après-midi à la gare de Bussoleno à 18 heures. Celui-ci s’est transformé en cortège de 250 personnes environ, qui a tout d’abord bloqué la route nationale, puis tenté d’envahir l’autoroute. La police a réussi à se mettre à temps en travers du chemin pour empêcher cette première tentative, mais elle a vite été contournée par un gros groupe de manifestants qui, éparpillés dans les prés, se sont emparés de l’un des deux côtés de l’autoroute. L’occupation de l’autoroute a duré environ une demi-heure jusqu’à ce qu’arrivent de nouvelles troupes de police qui l’ont attaquée à coups de lacrymogènes et de quelques charges. 5 personnes ont été arrêtées au cours de ces évènements, dont deux ont été relâchés peu après. L’autoroute a été réouverte, bien protégée par les uniformes, tandis que la nationale était encore bloquée. Autour de 23h30, les trois No TAV arrêtés lors des charges sur l’autoroute ont fini par être libérés avec une convocation devant le tribunal.

Repris et (un tout petit peu) adapté de Macerie

Note : Une grande manifestation est appellée le 21 février à Turin pour démontrer que tout continue et que ces 145 années de prison qui ont été distribuées n’entament en rien la détermination de la lutte.
Ora e sempre No TAV !

Athènes : Relaxe des 65 migrants accusés de la révolte d’Amygdaleza

Amygdaleza

Le 22 décembre 2014, le tribunal d’Athènes de la rue Degleri a unanimement acquitté de toutes les charges les 65 migrants accusés de la révolte du centre de rétention d’Amygdaleza en août 2013. Cependant, la cour a rejeté une motion des avocats de la défense qui demandait des compensations pour plusieurs migrants ayant été placés en détention provisoire sur des accusations non retenues.

source: no lager assembly

Turin, Italie : Procès contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò

no-tav-4-1024x1024Dans la salle Bunker de la prison des Vallette, il aura fallu à Rinaudo et Padalino quatre heures abondantes de réquisitions pour confirmer la structure d’accusations contruite contre Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò. Attentat a finalité terroriste, attentat terroriste avec engins pouvant causer la mort et explosifs, détention et transport d’armes de guerre, dégradation par incendie et violence contre personne dépositaire de l’autorité publique sont donc les délits qui, en appliquant les règles de l’arithmétique pénale, ont amené les deux procureurs à requérir des peines de 9 ans et 6 mois pour chacun des quatre compagnons. En ce qui concerne les parties civiles, LTF (Lyon Turin Ferroviaire) demande la somme “symbolique” de 50.000 euros pour l’action de sabotage contre le chantier de Chiomonte. Les demandes du SAP et du Barreau seront entendues plus tard.

Tandis que ces chiffres sortaient dans la salle Bunker, une longue manofestation a traversé les rues de Turin : une “grève sociale” qui a vu manifester des milliers de personnes dans plus de 20 villes. En plus des tags, des slogans et des interventions qui s’en prennent aux politiques du gouvernement Renzi sur l’école, le travail et le logement, de nombreux autres étaient dédiés à la lutte No TAV, à la solidarité avec Chiara Niccolò, Claudio et Mattia et au rappel des prochains rendez-vous en vue de la sentence de leur procès le 17 décembre.

Depuis macerie.

Italie – Prisonnier-e-s NO Tav : Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò revendiquent le sabotage du chantier de Chiomonte

Turin – 24 septembre 2014

En attente de plus amples informations, nous apprenons des compagnons présents lors de l’audience du procès contre Chiara Zenobi, Claudio Alberto, Mattia Zanotti et Niccolò Blasi que les quatre, très en forme, la tête haute et souriants, ont revendiqué leur participation au sabotage advenu en mai 2013 sur la chantier du TAV de Chiomonte. En prenant la parole, ils sont partis à l’assaut du château d’accusations et de théorèmes que l’investigation essaye de superposer à une réalité beaucoup plus simple, en rejetant la catégorie de « terrorisme » superposée aux techniques de résistance No TAV, libérant ainsi le champ du langage et de la sémantique de la répression et de la domination.

Sur Macerie, les voix de Mattia, Niccolò, Claudio et Chiara lisant leur déclaration au tribunal.

Vive la résistance No TAV !

Ci-dessous, les déclarations lues au procès :

Je connaissais la Maddalena et la Val Clarea avant que n’y soit implanté le chantier de la grande vitesse. J’ai marché dans ces bois, j’y ai dormi, j’y ai mangé, chanté et dansé. Dans ces lieux, j’ai vécu de précieux fragments de vie aux côtés d’amis qui ne sont plus là aujourd’hui, et que je porte dans le cœur.

Je suis retourné là-bas de nombreuses fois au cours des années.

De jour, de nuit, le matin comme le soir ; en été comme en hiver, en automne et au printemps. J’ai vu cet endroit changer à mesure que le temps passait, les arbres tomber, abattus pas dizaines pour faire de l’espace aux haies d’acier barbelé. J’ai vu le chantier grandir et une partie du bois disparaître, de nombreux phares surgir hors de terre et l’armée arriver pour surveiller un terrain lunaire et désolé, avec les mêmes engins qui patrouillent dans les montagnes afghanes.

Et ainsi, je suis retourné une fois de plus en Val Clarea, pendant cette désormais célèbre nuit de mai.

Beaucoup de choses, trop, ont été écrites et dites sur cette nuit et ce n’est pas à moi, et cela ne m’intéresse d’ailleurs pas, de dire comment ce geste se transcrit dans la grammaire du code pénal.

Ce que je peux dire, c’est que cette nuit-là, j’étais moi aussi présent.

Que je n’aie pas été là dans le but de provoquer la terreur chez d’autres, voire pire, n’importe quelle personne peut le comprendre, pour peu qu’elle soir dotée d’un minimum de bon sens et ayant une idée même lointaine de ce qu’est la nature de la lutte No TAV et du cadre d’éthiques qui se coordonnent à l’intérieur duquel cette même lutte exprime sa résistance depuis plus de vingt ans.

Que j’aie été là pour manifester une fois de plus ma radicale inimitié envers ce chantier et, si possible, en saboter le fonctionnement, je vous le dis moi-même.

Et si nous avons décidé aujourd’hui de prendre la parole avant que ce procès ne s’aventure dans la jungle des expertises et des contre-expertises vocales, c’est tout simplement pour affirmer une vérité simple : ces voix sont les nôtres.

Là-dessus, l’accusation a construit son histoire.

Une histoire selon laquelle des téléphones deviennent les preuves de l’existence d’une chaîne de commandos, voire même d’une planification paramilitaire, mais la vérité – comme cela arrive souvent – est beaucoup plus simple et moins grandiose.

Il existe une devise en Val Susa, qui est entrée depuis des années dans le bagage commun de la lutte NoTAV et en oriente en pratique les actions contre le chantier.

Cette devise est : « Si parte e si torna insieme » [On part ensemble, on revient ensemble]. Ce qui signifie que dans cette lutte, tout bouge ensemble. On part ensemble, et on revient ensemble.

Personne n’est abandonné sur la route. C’est à cela que servaient les téléphones cette nuit-là, c’est à cela que se sont prêtées nos voix.

Parler au lieu de ça de chefs, d’organigrammes, de commandos, de stratèges, signifie vouloir projeter sur cet évènement l’ombre d’un monde qui ne nous appartient pas et pervertir notre propre façon d’être et de concevoir l’agir en commun.

En ce qui me concerne, je laisse aux enthousiastes spéculateurs à grand vitesse le triste privilège de n’avoir aucun scrupule vis-à-vis de la vie des autres, et je leur abandonne aussi le culte de la guerre, du commando et du profit à tout prix.

Nous gardons près de nous les valeurs de la résistance, de la liberté, de l’amitié et du partage, et c’est à partir de ces valeurs que nous chercherons à porter de la force partout là où les conséquences de nos choix nous mèneront.

Mattia.

*

La nuit du 13 au 14 mai, j’ai pris part au sabotage du chantier de la Maddalena à Chiomonte. Voilà le voile levé sur le mystère.

Je ne suis pas surpris du fait que les enquêteurs, dans leur tentative de reconstruire les faits, utilisent des mots tels qu’« assaut, attentat terroriste, groupes paramilitaires, armes létales ». Qui est habitué à vivre et à défendre une société fortement hiérarchisée ne peut comprendre ce qu’il s’est passé ces dernières années en Val di Susa. Pour le décrire, il ne pourra que puiser dans sa culture empreinte de termes belliqueux. Il n’est pas dans mon intention de vous ennuyer avec les raisons pour lesquelles j’ai décidé de m’engager dans la lutte contre le TAV et sur ce que signifie la défense de cette vallée. Je veux simplement souligner que tout ce qui peut avoir un rapport avec la guerre ou les armées me répugne.

Je comprends l’effarement de l’opinion publique et de ses affabulateurs par rapport à la réapparition de cet illustre inconnu, le sabotage, après qu’ils se soient tant démenés pour l’enfouir sous des quintaux de mensonges.

La lutte contre la train à grand vitesse a le mérite d’avoir dépoussiéré cette pratique, d’avoir su choisir quand et comment l’employer, et d’être parvenue à distinguer le juste du légal.

C’est aussi à elle qu’incombe la grande responsabilité de maintenir la foi et les espoirs que de nombreux exploités mettent en elle, et de faire savourer de nouveau le goût savoureux de la libération.

Je me permets de retourner quelques accusations à l’envoyeur. Nous sommes accusés d’avoir agi dans le but de toucher des personnes, ou en tout cas d’être totalement insensibles à leur présence, comme si nous éprouvions un profond mépris envers la vie des autres. S’il y a bien quelqu’un qui démontre un tel mépris, ce sont les les militaires qui exportent la paix et la démocratie aux quatre coins du monde, les mêmes qui président le chantier de la Maddalena avec dévotion et professionnalisme. En ce qui concerne l’accusation de terrorisme, je n’ai pas l’intention de me défendre. La solidarité que nous avons reçue depuis le jour de notre arrestation jusqu’à celui d’aujourd’hui démonte suffisamment bien une incrimination aussi hardie. S’il y avait derrière cette opération la tentative, pas tellement dissimulée, de régler son compte à la lutte NoTAV une bonne fois pour toutes, je dirais que cette tentative a misérablement échoué.

Claudio.

*

Les motifs qui m’ont poussé en Val di Susa à prendre part à cette lutte sont nombreux ; les motifs qui m’ont poussé à rester et à continuer sur cette voie sont bien plus.

Il y a là-dedans un parcours de maturation collective, d’assemblées publiques et privées, de campements et occupations, de confrontations et d’affrontements. Là-dedans, ce qu’il y a, c’est la vie, celle de tous les jours, celle des aubes naissantes et des nuits blanches, de la gorge sèche sur les pentes rocheuses et des repas frugaux, des petits engagements et des grandes émotions.

A travers ce parcours, ceux qui luttent ont appris la précision du langage, à nommer les choses telles qu’elles sont, et non par l’emballage formel sous lesquelles elles se présentent, comme un chantier qui auparavant était un fortin et se transforme maintenant en forteresse. Des mots capables de restituer la portée émotive et l’impact de certains choix de l’adversaire sur nos propres vies, de qui a décider de s’embourber dans cette grande œuvre. Des mots dépoussiérés d’un lexique qui paraissait antique et qui se redécouvrent en fait dans toute leur puissance et leur simplicité par la description de nos propres actions.

Une finesse de langage dont je me rends compte qu’elle n’est pas si répandue que ça dans le monde qui m’entoure, lorsque je lis à propos d’improbables « commandos » qui, selon une certaine reconstruction, reprise entre autres par les journaux, auraient attaqué le chantier la nuit du 13 mai. Un mot ô combien malheureux, non seulement du fait de son appel à l’acte de commander mais aussi pour son allusion au mercenariat, inacceptable, par qui serait capable d’utiliser n’importe quel moyen afin d’atteindre ses fins.

Par qui lutte et a appris à canaliser avec intelligence jusqu’aux passions les plus fortes et impétueuses qui naissaient de tous les coups reçus lorsqu’un ami perdait un œil à cause d’un lacrymogène ou qu’un autre était en fin de vie.

En ce qui me concerne, la Val Clarea m’est amie depuis le moment où, en 2011, nous relancions la terre à mains nues dans les trous creusés par les pelleteuses pendant les agrandissements du chantier.

Je me souviens que d’entre les tentes de ce campement résonnait une chanson, parmi toutes celles qui avaient été inventées pour s’amuser et pour se donner de la force, sur l’air d’un vieux chant partisan. Le premier vers disait « Nous descendrons unis des bois de Giaglione ». Ces dernières années, ces mots ont de nombreuses fois été suivis, repris et relancés, et quelqu’un a décidé de le faire de nouveau cette nuit de mai, avec autant de conviction, et j’en faisais partie. L’une des voix derrière les téléphones est la mienne. Mais se focaliser sur une responsabilité personnelle pour en tisser plus ou moins les éloges n’est pas à même de restituer ce sentiment collectif qui a mûri dans les maisons de tant de familles, en vallée comme en ville, ou dans une discussion et un verre partagé dans un bar, sur les places et dans les rues, dans les moments conviviaux comme dans ceux les plus critiques. Un sentiment qui a su s’exprimer dans l’un des slogans les plus criés après nos arrestations et qui décrit bien ce à quoi appartient réellement ce geste : « dietro a quelle reti c’eravamo tutti » [derrière ces grilles, nous y étions tous]. Un slogan qui nous renvoie directement dans une assemblée populaire tenue à Bussoleno en mai 2013, lors de laquelle le mouvement dans son ensemble saluait et accueillait ce geste, en le nommant de son nom de sabotage.

Et si nous étions tous derrière ces grilles, un bout de chaque personne a su nous soutenir et nous donner de la force derrière ces barreaux. Pour cela, encore ici, quelles que soient les conséquences de nos actions, nous ne serons pas seuls à les affronter.

Niccolò.

*

Vous ne trouverez pas dans cette salle les mots pour raconter cette nuit de mai.

Vous utilisez la langue d’une société habituée aux armées, aux conquêtes, aux vexations.

Les attaques militaires et paramilitaires, la violence aveugle, les armes de guerre appartiennent aux États et à leurs émules.

Nous, nous avons lancé notre cœur au-delà de la résignation.

Nous avons jeté un grain de sable dans l’engrenage d’un progrès dont le seul effet est l’incessante destruction de la planète sur laquelle nous vivons.

J’étais présente cette nuit-là, et la voix féminine qui a été interceptée est la mienne.

J’ai traversé une partie de ma vie aux côtés de tous ces hommes et de toutes ces femmes qui, depuis plus de vingt ans, opposent un non sans appel à une idée qui dévaste le monde. J’en suis fière, et heureuse.

Chiara.

Traduit de l’italien depuis Informa-azione

Athènes : Rendu du procès contre des anarchistes pour l’occupation de station de la radio commerciale FLASH

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Après des reports successifs, le procès pour l’occupation de la station de la radio FLASH qui a été mené le 10 janvier 2012 en solidarité avec tous ceux poursuivis dans l’affaire de Lutte Révolutionnaire et qui s’est terminée par des détentions massives s’est tenu le 8 mars 2013.

Les personnes accusées pour l’occupation de la station de la radio FLASH ont lu une déclaration politique collective à la cour et on mit l’accent sur : “Nous continuerons à nous tenir encore plus combatifs en solidarité avec nos compagnons qui sont poursuivis dans l’affaire de Lutte Révolutionnaire. Nous avons raison de notre côté et nous gagnerons.”

Tous ont été condamné à une année de prison avec sursis pour trois ans parce qu’ils ont refusé de donner leurs empreintes digitales, tandis que les accusations initiales portées contre eux pour “incitation à des actes criminels” ont été abandonné. Donc, tous les inculpés sont partis “libres” du tribunal. Malgré tout, les juges ont imposé une amende contre un compagnon qui n’a pas eu de peine avec sursis à cause d’une condamnation antérieure, il devra donc faire appel de la décision.

Grèce : Le compagnon anarchiste Vaggelis Koutsibelas condamné à 15 de prison

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Le procès contre l’anarchiste Vaggelis Koutsibelas a débuté le 6 mars 2013 à la cour d’assise mixte de Larissa. Le compagnon a été détenu pendant quasiment un an, accusé d’une suite d’attaques incendiaires qui se sont déroulées dans la ville de Trikala en mars et avril 2012.

Lors du premier jour du procès, l’avocat de la défense a réfuté les déclarations précédentes faites par la balance Giorgos Zafiris qui est venu témoigner au tribunal. La balance a admis que la police l’a forcé à signer un témoignage montée de toute pièce, parce qu’il a été arrêté pour des accusations concernant des stupéfiants, et que les flics lui ont dit que cela était la manière de s’en débarrasser. La cour l’a menacé de requérir sa mise en détention pour parjure, ce qui ne s’est jamais produit.

Le jour suivant, le 7 mars, Vaggelis a expliqué à la cour qu’il existe une preuve solide qu’il était en fait ailleurs (dans les environ de la préfecture) lors d’une des attaques et qu’il n’était aucunement près de la scène de l’attaque, mais les juges ont répondu qu’évidemment il était dans le bâtiment de la préfecture pour tenter de placer un autre engin incendiaire ! Vaggelis a parlé de la signification politique de ces attaques incendiaires (sans se soucier de qui les a mené), se référant au système politique actuel tout comme à la montée du parti nazi Aube Dorée.

De plus, Vaggelis a demandé à pouvoir bénéficier d’un transfert dans une autre prison car comme il l’a dit dans la fin de sa déclaration “La prison de Trikala est une prison pour affaire de drogue ; je ne peux plus le supporter”.

Le tribunal de Larissa a délivré une décision anéantissante pour l’affaire sans reconnaître aucune des circonstances atténuantes. Le jury a condamné Vaggelis à 15 années de prison avec le droit de faire appel et à une amende de 300 euros. Le procureur a initialement requis un total de 27 années de prison, mais, après une pause dans la procédure, la peine a été “réduite” à 15 années.

De leur côté, ses amis ont soutenu factuellement le compagnon tout ce temps-là, lui envoyant de la force, espérant qu’il sera hors de prison bientôt et ont crié : La passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules !

Récemment, en janvier 2013, la “Synergie des Organisations Anarchistes Liberté Sauvage et Instigateurs d’Explosions Sociales” ont dédicacé leur attaque à la bombe au centre commercial de Maroussi The Mall à Athènes à Vaggelis Koutsibelas, parmi d’autre compagnons anarchistes, en cavale ou incarcérés. Puisse les actes de solidarité se diffuser et réchauffer les cœurs de tous les otages de la guerre sociale !

Adresse en prison actuelle :
Evangelos Koutsibelas
Krinitsa, Trikala – Mpalkoura Trikalon 42100
4ème aile, prison de Trikala, Grèce

Athènes: la tentative de réoccupation du squat Skaramaga se termine par des arrestations massives dans le quartier d’Exarchia et un camarade inculpé de délits.

Je veux que mon gosse devienne squatteur
Je veux que mon gosse devienne squatteur

Un évènement de 2 jours en solidarité avec les squats, les projets auto-organisés et les structures autogérées (continuellement visés par la répression depuis la première descente de police au squat Villa Amalias le 20 décembre 2012) avait été appelé le 15 et 16 février 2013 à l’école Polytechnique d’Athènes, à Exarchia.

Dans la soirée du vendredi 15, un peu avant le début de la discussion du premier jour, les camarades qui étaient rassemblés dans l’enceinte de l’université ont été invités par des membres impliqués dans collectif Patision et Skaramaga et dans les projets hébergés dans ce même squat (occupé depuis début 2009, et expulsé le 9 janvier 2013), à se rendre tous ensemble sur l’avenue Patission. Un groupe de camarades s’était déjà rapproché du bâtiment avec l’intention de le réoccuper; encore plus de personnes solidaires ont été appelées à se rendre sur place mais en se retenant de tout affrontement avec des agents de police.

Et c’est arrivé. A environ 19h15, un total de 400 camarades se sont rassemblés devant le squat expulsé et ont tenté de réoccuper Skaramaga, tout d’abord en détruisant les plaques d’acier condamnant la porte principale.
Cependant, l’ouverture de la porte principale a pris plus de temps que prévu, un délai qui a ouvert la voie à 3 escadrons anti-émeutes des MAT  et à des flics à moto DELTA pour attaquer le rassemblement sur Patision, ce qui a aboutit à l’échec de la tentative de réoccupation.
La police a matraqué et gazé pendant environ 15 minutes pour disperser la foule. A ce moment, beaucoup ont tenté de résister à l’attaque, mais plusieurs camarades ont été blessés et une des personnes solidaires a été arrêtée devant le bâtiment expulsé. D’autres forces de police ont été déployées aux environs du squat Skaramaga, pendant que la plupart des camarades réussissaient à retourner à l’intérieur de l’école Polytechnique.
Un peu plus tard, de lourdes forces de police ont encerclé l’école Polytechnique et ont littéralement occupé l’intégralité de la zone du quartier d’Exarchia. Les flics ont harcelé les gens sans distinction à de nombreuses reprises, fouillé les passants au corps, et déclenché une vaste opération répressive. L’attitude de plusieurs habitants du quartier, qui ont ouvertement désapprouvé la chasse policière et ont aidé des camarades à éviter l’arrestation, a été réconfortante. Néanmoins, un total de 49 personnes ont été arrêtées et retenues pendant des heures au quartier général de la police, avec le camarade qui avait été arrêté précedemment. Les gens sont restés devant le QG de la police sur l’avenue Alexandra jusqu’à tard dans la nuit, jusqu’à ce que tous les détenus soient finalement libérés.

Le lendemain matin, le camarade arrêté qui est resté détenu toute la nuit a été présenté devant le procureur général au tribunal d’Evelpidon. Il a été inculpé de 2 délits (“trouble à l’ordre public” et “attaque sans provocation causant des lésions corporelles”), et son procès a été reporté au mardi 19 février. Il a été relâché le midi, accompagné par près de 50 personnes en solidarité.

Le collectif du squat Skaramaga appelle à la plus grande présence possible de camarades pour le 2ème jour de discussions à l’école Polytechnique (le 16 février à partir de 18h, entrée par la rue Stournari à Exarchia)

SOLIDARITÉ AVEC LES CAMARADES INCULPÉS !
SOLIDARITÉ À TOUS LES GROUPES, ASSEMBLÉES ET PROJETS AFFILIÉS AU SQUAT SKARAMAGA !

Sources : 1, 2, 3, 4, 5, 6

Thessalonique, Grèce : Le compagnon anarchiste Babis Tsilianidis condamné

Le procès de l’anarchiste Babis Tsilianidis s’est tenu le 22 janvier 2013 où il a été condamné pour toutes les accusations. Le compagnon a été emprisonné, accusé d’un vol à main armée dans le département économique de l’hôpital d’AHEPA de Thessalonique. La peine finale qui lui a été imposé est de 10 ans et 4 mois, sans sursis.

RAGE ET CONSCIENCE

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On peut lire sur l’affiche

Aussi longtemps qu’il y aura des gens
Qui choisissent de donner leur chair et sang
A leurs désirs de vie et liberté
Et de se battre collectivement contre la machine sociale,
Pour la libération de l’humain et de la nature
De tous types d’oppression,
La réaction du côté de la domination était prédit.
Dans ce contexte de guerre il est inévitable
Que quelques compagnons se retrouveront dans une condition d’otage du régime.

Malgré tout, aussi longtemps que la lutte pour la dignité continue et reprend feu,
À l’intérieur et en-dehors des murs des prisons,
Avec chaque mais aussi tout moyen révolutionnaire,
Les grilles visibles et invisibles sont abolies dans la pratique.

AUSSI LONGTEMPS QUE LA DOMINATION ÉTEND SON EMPIRE
Aujourd’hui avec l’oppression qui s’accentue et les nouvelles méthodes de poursuites
Demain avec tous les moyens possibles
NOUS ATTAQUERONS COLLECTIVEMENT ET CELA EXISTE DÉJÀ

NOUS NOUS BATTRONS
POUR LA DESTRUCTION DE L’ESCLAVAGE SALARIAL
POUR LA DESTRUCTION DE L’ÉCONOMIE
JUSQU’À LA DESTRUCTION FINALE DE LA STRUCTURE URBAINE

POUR LA LIBERTÉ ET L’ANARCHIE

NOUS NOUS TENONS EN SOLIDARITÉ AVEC L’ANARCHISTE B.TSILIANIDIS
QUI LE 22/01/13 EST JUGÉ À THESSALONIQUE POUR UN VOL
AU DÉPARTEMENT ÉCONOMIQUE DE L’HÔPITAL D’AHEPA

Athènes : Informations sur les anarchistes emprisonnés Tsilianidis, Tzifkas, Dimtsiadis et Fessas, connus sous les “4 de Vyronas”

Le 5 décembre était le dernier jour du procès contre les quatre anarchistes accusés Babis Tsilianidis, Sokratis Tzifkas, Dimitris Dimtsiadis et Dimitris Fessas pour l’affaire des arrestations dans les quartiers d’Athènes de Tavros et Vyronas en janvier 2011.

Les accusations de participation à une organisation terroriste anonyme et possession d’armes à feu pour un groupe terroriste ont été supprimé et les compagnons ont été à la place condamné pour “conspiration” et “possession illégale d’arme à feu”.

La cour a accepté la proposition du procureur sans reconnaître aucune des circonstances atténuantes et a condamné les quatre anarchistes à 4 années de prison, leur appel aura une valeur suspensive. Ils ont eu une amende de 3000 € chacun pour possession illégale d’armes. De plus le tribunal a imposé des conditions restrictives à tous les compagnons (ils doivent pointer dans un commissariat local deux fois par mois même lorsqu’ils seront dehors).

D’un côté, les compagnons Sokratis Tzifkas, Dimitris Dimtsiadis et Dimitris Fessas devraient bientôt faire appel afin de pouvoir être relâché de prison.

D’un autre côté, le compagnon Babis Tsilianidis restera en détention à la prison de Koridallos en attente de procès car il est toujours accusé pour un vol à main armé qui s’est déroulé dans le département de comptabilité de l’hôpital AHEPA de Thessalonique en juillet 2012. Après trois reports consécutifs, son procès est fixé au 22 janvier 2013 à 09h au tribunal de Thessalonique.

La lutte contre l’existant continue.
Rage et conscience.

Athènes : Appel à solidarité avec l’anarcho-communiste Tasos Theofilou

“Je suis un anarcho-communiste. J’aime la vie et la liberté. Combattons pour mettre à bas les prisons qui enterrent vivantes en leur sein des milliers de personnes. Combattons pour la vision de la libération sociale. Combattons pour la libération de notre classe de l’autorité et du capital.”
—Anastasios (Tasos) Theofilou

Appel pour un rassemblement devant la Cour d’Appel (rue Loukareos, Athènes) le mardi 4 décembre 2012 à 09h, 7èm étage, bureau 1360.

Solidarité avec le compagnon Tasos Theofilou qui est contraint de donner un témoignage additionnel à l’inquisiteur moderne Mokkas.

Tasos Theofilou est accusé d’avoir participé au braquage de Paros le 10 août 2012 –lors duquel Dimitris Michas a été tué– et pour participation à l’Organisation Anarchiste Révolutionnaire de la CCF. Le compagnon réfute toutes les accusations.

Aucun compagnon seul dans les mains de l’État.

Soyons tous là-bas.

Assemblée pour la solidarité avec l’Organisation Anarchiste Révolutionnaire de la Conspiration des Cellules de Feu et ceux poursuivis dans la même affaire.

Sources : 1 et 2

Athènes : Revendication pour l’incendie de deux voitures de police parquées dans un garage dans le quartier de Goudi

Et le temps passe, les minutes se pressent les unes aux autres et les jours sifflent impitoyablement. Nos pensées esquivent la dictature des montres et des répétitions monotones, cherchant des chemins de transgression.

Les alarmes matinales sonnent fortement dans nos oreilles, les visages identiques nous effrayent dans les rues, nos cauchemars sont aux aguets…

Les rêves interrompus par des chasses, des hurlements de torture, les dernières paroles d’exécutés ou suicidés. Par les gémissements des immigrés rejetés, les pleurs d’enfants en bas âge, les secrets de frères et sœurs emprisonnés.

La nuit calme dors dans la ville, dans les chambres à coucher obscures, sous les draps tachés de sang, est hypocrite. Comment quiconque peut-il s’enfoncer dans son sommeil, fermer ses yeux et rêver alors qu’au même moment les ombres des rues sont persécutées ? Comment la conscience peut-elle être tranquille sur un oreiller quand le sang du monde entier coule la nuit dans les avenues des gémissements ?

Des minorités, qui se comptent sur les doigts d’une main parmi les multitudes, des yeux pétillants de rage et d’amour… Les risques qui se payent avec des années de prison. Les risques qui se payent avec des voyages dans d’autres mondes. Des décisions et choix de vie imbibés d’espoirs, attentes, mais aussi de déceptions, d’impasses. Des échanges de coup d’œils, regards inquiets, peu d’armes, de fantaisies, de peur, de soulagement.

Une promenade à travers la ville. Des centaines de cibles. Tu ne sais pas quoi choisir. Bâtiments et gens, représentations hostiles de la domination.

Une promenade dans la ville, dans ses quartiers suffocants. Cherchant, recherchant, vérifiant…

Deux voitures de patrouille dans un garage. Seule une vitre nous sépare. Ce n’est rien. C’est une chance.

Lundi 19 novembre, à l’aube. Rue Aristomenous, Goudi. Nous descendons la vitre et nous incendions les deux voitures de patrouille. Les dégâts sur la propriété du garage ne nous intéressent pas, tout autre mouchard garagiste ferait mieux la prochaine fois d’y penser à deux fois avant de réparer une voiture de flics.

Partout, toujours, comme chacun le veut. Attaque contre les porcs de la police.

Deux voitures de patrouille brûlées c’est deux voitures de patrouille en moins. Dans leurs garages, leurs maisons, leurs commissariats, leurs chemins de retour du travail.

Il n’y aura jamais de trêve avec les gardiens en uniformes du régime. Avec les “gens” qui pour quelques euros choisissent de protéger la loi et l’ordre. Nous ciblerons aussi tous ceux qui collaborent avec les flics tout comme avec leurs mouchards.

Des milliers de raisons, d’occasions innombrables, beaucoup d’incidents…

Pour nos compagnons morts…

Pour les jeunes qui reçoivent des balles parce qu’ils ne se sont pas arrêtés à un quelconque barrage…

Pour les dangereux et fiers délinquants qui sont tombés morts dans des batailles avec les chiens du régime…

Pour tout ceux et toutes celles dont les corps ont été marqué par les balles, qui ont été menotté dans le dos sur les sièges arrières de voitures de patrouille…

Pour les damnés de la terre qui sont humiliés, torturés, tabassés dans les commissariats, les prisons, les ruelles à l’écart…

Pour les prostitués qui sont violées par les salauds en uniforme…

POUR TOUS ET TOUTES QUI SONT PRÊT À FAIRE LE BOND EN AVANT, À PARTIR À L’ASSAUT DU CIEL

Nous envoyons nos embrassades les plus chaudes aux vagabonds de Salonique [Thessalonique] Babis Tsilianidis, Sokratis Tzifkas et Dimitris Dimtsiadis qui passent en procès pour l’affaire de Tavros et Vyronas. Frères, nous avons l’impression d’avoir été les auteurs de votre dernier texte pour le tribunal*, nous en adoptons chacune des mots…Aux côtés de tout ceux qui sont poursuivis ou jugés en ce moment.

GUERRE À LEUR DÉMOCRATIE
RIEN POUR TOUT

P.S. 1 : Un poing levé aux compagnons d’Agrinio qui ont affronté les flics le jour où Aube Dorée inaugurait une permanence.

P.S. 2 : “Ils parlent des peuples, ils parlent des masses, aucun d’entre eux n’a jamais été capable de ressentir la tension, la passion, le soulèvement et la chute de mondes entiers dans seulement 24 heures de la vie de la révolution.”

Nous souhaitons un bon voyage à Chronis Missios*…

P.S. 3 : Juste pour l’histoire, cette action particulière a été complètement (et soigneusement) censurée par les médias de masse…

Cercles de Transgresseurs
Cellule Révolutionnaire Vagabonde

Source

*Texte sur le refus de comparaître au tribunal et bien plus encore.
*Écrivain, ex-prisonnier politique, auteur du livre “Toi, au moins, tu est mort avant” (1930-novembre 2012).

Athènes : Mise à jour sur le procès commencé le 5 novembre des anarchistes Tsilianidis, Dimtsiadis, Fessas et S. Tzifkas

Le procès des 4 anarchistes pour l’affaire de Vyronas à commencé avec les accusations d'”organisation terroriste anonyme” et “possession aggravée d’arme à feu”.
Le procès à immédiatement été reporté au 23 novembre.
A cause du procès à venir, le compagnon S.Tzifkas a été transféré à la prison de Korydallos.

LA SOLIDARITÉ EST NOTRE ARME

Source

Affiche de l’Assemblée des quartiers du sud d’Athènes en solidarité avec les combattants emprisonnés pour S. Tzifkas, B. Tsilianidis, D. Dimtsiadis, D. Fessas dont le procès a débuté le 5 novembre 2012

LES HOSTILITÉS FONT RAGE, DE QUEL CÔTÉ ÊTES-VOUS ?

Nous vivons dans la période où l’autorité choisit l’attaque la plus vicieuse sur tous les terrains du réseau social. Nous expérimentons pour de bon dans nos vies quotidiennes les conséquences de la junte moderne qui nous veut subjugué à une chasse inefficace pour une survie qui n’a pas de sens.  Il nous est aussi imposé dans ces conditions la soutenance de l’élite-vampire internationale (FMI-BCE-UE), afin que nous allions encore plus loin dans les pages les plus sombres de l’histoire, afin que nous devenions encore plus subjugué aux appétits des indexes économiques et statistiques.

Au même moment et pour que les patrons puissent continuer à jouer leur “jeu” loin de la rage populaire, ils jettent sur la table la “carte” du fascisme en une tentative de confondre les exploités sur les raisons de cette pauvreté générale, le moment où le régime se protège avec tous les types de flics qui, avec les pratiques de la violence de masse dans les manifestations, les arrestations préventives aux protestations, l’exposition des arrêtés avec des photos, les raids spectaculaire dans les squats, même avec la torture, tentent de faire plier la résistance de ceux qui se battent. Ensemble avec la répression étatique va celle qui est mentale, quand les Médias entreprennent encore une fois le renversement de la réalité et la distorsion de tous types de résistance d'”en bas”.

Derrière tout cela, la cible n’est-elle pas toujours dans la tête ? Malgré tout, contre le totalitarisme moderne il y en a qui ne baissent pas la tête. Ils sont les fruits de monde pourri qui résistent factuellement et montrant par-là les luttes non-fermés et polymorphe pour son renversement. Ces luttes viennent comme une continuité de la guerre déclarée contre l’autorité, pour un monde sans exploiteurs ni exploités, pour un monde de solidarité et dignité.

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS POLITIQUES ANARCHISTES S.TZIFKAS – D.FESSAS – D.DIMTSIADIS – B.TSILIANIDIS

Qui passent en procès pour l’accusation d’organisation terroriste inconnue

Assemblée des quartiers du sud d’Athènes en solidarité avec les combattants emprisonnés

Sources : 1 et 2

Athènes : Mise à jour sur les arrestations lors de la grève générale du 18/10

19 octobre

Pendant les procédures du tribunal de vendredi, les sept manifestants arrêtés (toujours en détention provisoire) ont été emmené au tribunal d’Evelpidon, “escorté” par les flics du quartier général de la police. Alors qu’ils attendaient dans le bureau du procureur près de leurs proches et avocats, la mère de l’un des arrêtés voulu embrasser son fils. Cependant, une fliquette du bureau du procureur a immédiatement poussé la mère, arguant qu’aucun contact physique n’est permis.

Quand le fils a protesté, un des gardes hommes du quartier général de la police l’a réprimandé. L’arrêté a encore protesté, plus énervé, et le même flic a sorti son flingue, l’agitant de manière menaçante dans sa direction ! Toutes les personnes présentes n’ont plus fait un geste à la vue de l’arme. Néanmoins les arrêtés ont commencé d’eux-mêmes à gueuler de rage, ensemble avec des avocats de la défense qui a durement réprimandé le garde, avant d’entrer dans le bureau du procureur pour porter plainte formellement contre la conduite du flic. Le procureur était, ce qui n’est pas surprenant, ennuyé par la remarque de l’avocat et n’a complètement pas tenu compte de l’incident.

Un autre rassemblement de solidarité au tribunal d’Evelpidon (bâtiment n° 9) est appelé pour le lundi matin, le 22 octobre, à 11h00, quand les sept arrêtés comparaîtront devant un magistrat en charge d’examiner les dossiers (alias l’interrogateur). Il doit être mis en avant qu’au moins cinq d’entre-eux sont menacés d’être accusés de crimes.

Tous les sept arrêtés ont été ramené au quartier général de la police où ils seront enfermés jusqu’à lundi. Il est d’une grande importance que les gens qui ont participé à la manifestation pour la grève du 18/10 envoient à imc-athens-editorial[at]lists.indymedia.org toutes photos, vidéos ou matériels audio qui peut se révéler utile pour leur défense légale.

Plus d’informations (en grec) ici : 1 et 2

Berlin, Allemagne : Appel pour la solidarité avec le combat antifasciste en Grèce

Les événements deviennent sérieux et rapides ces jours-ci en Grèce. Alors que les attaques contre les immigrants, leurs maisons et magasins sont toujours en cours, les derniers mois ont montré de plus en plus d’activités antifascistes comme des manifestations, des distributions de tracts et des réponses directes. La semaine dernière, le pouvoir étatique a montré une fois de plus de quel côté il se trouve.

À Volos (29/9), lors d’un rassemblement de Chrissi Avgi (Aube Dorée), un député du parti fasciste a sorti son pistolet contre des antifascistes qui protestaient devant le nez de la police, alors qu’au commissariat ils ne voulaient pas recevoir la plainte d’un témoin visuel à cause d’un “manque de temps”.

Pendant le même weekend, il y a eu une manifestation antifasciste à moto à Athènes (30/9), pour informer le public des conditions insupportables des immigrants dues à l’opération étatique “Xenios Zeus” et pour montrer une présence dans les rues d’Athènes. Après qu’elle se soit affrontée avec un groupe de néo-nazis, les forces de police ont commencé à agir brutalement contre les antifascistes, en laissant plusieurs d’entre-eux sérieusement blessés. 15 manifestants ont été arrêtés. Un rassemblement de solidarité le jour après au tribunal où les prisonniers étaient retenus fut aussi attaqué. 25 antifascistes furent arrêtés, 4 d’entre-eux ont été relâché vendredi après-midi. Les 19 personnes détenues ont rapporté des conditions de détentions inhumaines et des brutalités policières en cellule. Ils ont rencontré d’autres personnes qui avaient été “oubliées” là depuis 3 mois. Les coûts de chaque arrestation comme celles-ci sont élevés : rien que pour la mise en examen 15.000 euros doivent être payés. Le vendredi 5 octobre, les 15 dernières personnes arrêtés ont été relâché sous caution (3.000 euros chacun).

Au-delà de l’aggravation de la situation à travers les nazis et la police, le gouvernement montre une fois de plus de quel côté il se tient. Ainsi le porte-parole du ministre de l’ordre public a fait savoir (après une annonce du parti “de gauche” Syriza) que le gouvernement prendra rapidement plus de mesures pour renforcer la loi et l’ordre. En outre, ils ont jeté les gauchistes dans le même sac que les fascistes et ont annoncé qu’ils contiendraient de telles tendances antidémocratiques. En réalité ils font cause commune avec les nazis : alors qu’ils sont fiers de leurs crimes dans les médias et s’en sortent, les antifascistes sont frappés par la répression.

Au même moment, l’action étatique raciste “Xenios Zeus” est toujours en cours, avec 27.500 garde à vue de non-grecs et approximativement 2.600 arrestations de personnes qui n’avaient pas les papiers nécessaires. Tout va dans le sens d’une exacerbation de la situation des immigrants, antifascistes et tout un chacun qui ne rentre pas dans l’idéologie raciste et fasciste. L’interaction entre néo-nazis et flics avec le soutien du gouvernement et le renforcement des lois racistes de déportation sont alarmants et doivent être interprétés comme des tendances pré-fascistes. C’est une situation insupportable pour toutes les forces qui résistent ! En outre, les autres gouvernements européens ne sont certainement pas intéressés par qui gouverne la Grèce – aussi longtemps que l’ordre public est maintenu par des dizaines de milliers de flics, ce qui garantit une procédure sans problèmes de marché financier. La résistance constante et les activités anti-répressives amenuisent les capacités encore et encore. De plus, des sommes d’argent pour les procédures dans l’actuelle situation financière sont difficiles à se procurer.

Solidarité avec le combat antifasciste en Grèce !
L’union fait la force !

Des antifas, anarchistes et anti-autoritaires, octobre 2012

Dons pour le mouvement et les prisonniers par le biais de l’ABC Berlin :

Kontoinhaber: SSB e.V.
Berliner Sparkasse
BLZ: 10050000
Konto: 6603098570

IBAN: DE40 1005 0000 6603 0985 70
Sujet : “KNASTSOLIDARITÄT” antifa greece

L’original en allemand

Athènes : Lettre des 15 antifascistes arrêtés depuis le tribunal d’Evelpidon – Mise à jour au 4/10 et 5/10

Ci-dessous se trouve un texte des 15 arrêtés depuis le tribunal d’Evelpidon :

“Aujourd’hui l’état a déclaré la guerre civile, ceux que les couteaux des fascistes ne tuent pas, sont envoyés en prison par les décisions de justice de la junte.

Nous appelons ceux qui luttent et qui ressentent que DIGNITÉ, SOLIDARITÉ, ÉGALITÉ ET LIBERTÉ  ne sont pas des mots vides de sens mais une façon de vivre, à prendre conscience du moment historique que nous vivons et à agir en conséquence.

LES IDÉES ne peuvent être réprimées, ni emprisonnées.

Les 15 arrêtés antifascistes.”

Le 4 Octobre, les 15 arrêtés de la manifestation/patrouille à moto antifasciste sont passés devant le juge d’instruction. Alors que les deux représentants du ministère publics (procureurs) ont demandé la mise en détention provisoire avant le jugement – indépendamment du fait qu’ils soient accusés de crimes ou de délit – le juge d’instruction a exprimé son désaccord avec cet avis.

Les otages de l’état et leurs avocats ont littéralement passé toute leur journée au tribunal (du matin jusqu’à tard dans la nuit). Au milieu de la journée les personnes présentes en solidarité ainsi que les proches ont été attaqués par des escadrons anti-émeutes, aucune arrestation n’a été reportée mais plusieurs personnes ont été blessées.

En raison de la contradiction entre les procureurs et le juge d’instruction et après de longs échanges, l’affaire a été renvoyée devant un conseil juridique (équivalent du Juge des libertés en France) qui décidera le 5 Octobre si les 15 compagnons seront envoyés en détention provisoire ou non.

Par conséquent, un total de 19 personnes arrêtées demeurent au quartier général de la Police d’Athènes (Avenue Alexandras) et vont paraître de nouveau au tribunal d’Evelpidon, vendredi 5/10.

Les 4 compagnons du rassemblement de solidarité à Athènes (arrêtés le 1/10) seront transférés au tribunal à 9h00.

Les 15 antifascistes (arrêtés le 30/09) feront l’objet d’une procédure distincte à partir de midi.

Sources : 1, 2

Mise à jour au 5/10 : Tous les compagnons sont libérés

Les 19 compagnons sont dans la rue :
Les 4 compagnons (arrêtés le 1/10) ont finalement été relâchés. La procédure a été reportée au vendredi 12 octobre, à 9h00, au tribunal d’Evelpidon.
Après une session prolongée du Conseil Judiciaire, les 15 antifascistes (arrêtés le 30/9) ont été remis en liberté sous conditions restrictives (et des cautions, toujours en appel).

Sources : 1, 2 et 3